mardi 3 juillet 2018

Lignes N°55




Sophie Wahnich:Fugue pour trois scansions et deux nappes immobiles du temps

« Le hold-up électoral s'organisa avec constance et consentement général dans un imbroglio efficace. L('anthropologue Georges Balandier appréhende l'embrouille non seulement comme l'exercice de la ruse en politique, mais également comme une modalité d'intervention dans l'ordre du symbolique. L'embrouille engendre le désordre pour mieux renouveler l'ordre. Stratégie efficace recherchée pour elle-même dans la mesure où elle fait disparaître les faits sur lesquels pourraient s'établir les faits.
Dans la campagne on a peu débattu des faits, beaucoup des dangers. »

« La défaite était là. Elles est désormais consommée et personne ne se bat, le peuple est apathique, Emmanuel macron dispose de pleins pouvoirs par sa majorité à l'assemblée et par ses pouvoirs de président de la cinquième république. Il fabrique la politique néolibérale la plus destructrice que nous ayons connue. Les insoumis de Mélenchon témoignent au lieu de faire de la politique car, sans stratégie d'union, ils ne font pas le poids. Sans rapport de force dans la société et sans rapport de force à l'Assemblée, c'est France pays ouvert. L'invention de l'apesanteur historique d'une Start-up sans passé mais avec de l'avenir, autoriserait à exhumer les pamphlets du XVIII° siècle sur la France esclave. Les sans papiers qui savent vraiment de quoi ils parlent, titrent dans leur journal de septembre : « la tyrannie en marche ».
Une loi travail aggravée est passée désormais, les banques européennes n'ont plus la France sur leur liste, elle est enfin rentrée dans le rang. L'état d'urgence et sa myriade de mesures destructrices des libertés publiques fait partie du droit ordinaire. Qui s'en plaint ? La mort de Rémi Fraisse, d'Adama Traoré ont produit d'une côté une demande de non-lieu comme si cette mort n'avait pas de responsables, et de l'autre un harcèlement sans fin de la famille endeuillée et néanmoins insoumise. »




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