Sophie
Wahnich:Fugue
pour trois scansions et deux nappes immobiles du temps
« Le
hold-up électoral s'organisa avec constance et consentement général
dans un imbroglio efficace. L('anthropologue Georges Balandier
appréhende l'embrouille non seulement comme l'exercice de la ruse en
politique, mais également comme une modalité d'intervention dans
l'ordre du symbolique. L'embrouille engendre le désordre pour mieux
renouveler l'ordre. Stratégie efficace recherchée pour elle-même
dans la mesure où elle fait disparaître les faits sur lesquels
pourraient s'établir les faits.
Dans
la campagne on a peu débattu des faits, beaucoup des dangers. »
« La
défaite était là. Elles est désormais consommée et personne ne
se bat, le peuple est apathique, Emmanuel macron dispose de pleins
pouvoirs par sa majorité à l'assemblée et par ses pouvoirs de
président de la cinquième république. Il fabrique la politique
néolibérale la plus destructrice que nous ayons connue. Les
insoumis de Mélenchon témoignent au lieu de faire de la politique
car, sans stratégie d'union, ils ne font pas le poids. Sans rapport
de force dans la société et sans rapport de force à l'Assemblée,
c'est France pays ouvert. L'invention de l'apesanteur historique
d'une Start-up sans passé mais avec de l'avenir, autoriserait à
exhumer les pamphlets du XVIII° siècle sur la France esclave. Les
sans papiers qui savent vraiment de quoi ils parlent, titrent dans
leur journal de septembre : « la tyrannie en marche ».
Une
loi travail aggravée est passée désormais, les banques européennes
n'ont plus la France sur leur liste, elle est enfin rentrée dans le
rang. L'état d'urgence et sa myriade de mesures destructrices des
libertés publiques fait partie du droit ordinaire. Qui s'en plaint ?
La mort de Rémi Fraisse, d'Adama Traoré ont produit d'une côté
une demande de non-lieu comme si cette mort n'avait pas de
responsables, et de l'autre un harcèlement sans fin de la famille
endeuillée et néanmoins insoumise. »
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