samedi 21 juillet 2018

A contre-courant novembre 2007




Vers la convergence des luttes ?

Les représentants des classes dominantes ne s’y trompent pas. Ils se préparent à l’affrontement social : « Je tiendrai … nous avons trop reculé » (Fillon). Pour s’aligner sur l’Europe libérale, il faut casser la résistance qui persiste depuis 1995, baisser encore le « coût » du travail, favoriser encore plus le capital financier. Mais « il y a deux inconnues, l’ampleur de la mobilisation sociale et la popularité du mouvement chez les Français » (Chartier, député UMP). Leur tactique est bien rôdée : dresser les catégories sociales les unes contre les autres : usagers contre grévistes, « méritants » contre « assistés », salariés du privé contre ceux du public, étrangers et « assimilés » contre français de souche. Et, avec Sarko, l’omnipotent-Président, recourir au populisme le plus outrancier pour aboyer contre les « irresponsables ». Ce roquet-publicain n’en finit plus de tenter d’étouffer dans l’oeuf la mobilisation sociale. Y parviendra-t-il ? Les mouvements de solidarité avec les SDF, les sans papiers, le début de jonction entre étudiants et cheminots, l’esprit de révolte animant nombre de secteurs populaires face aux conditions d’existence imposées, laissent penser que la convergence des luttes est possible. La précarisation de la société, la hausse des prix, la désespérance dans les quartiers populaires stigmatisés sont insupportables. Les cadeaux fiscaux aux nantis, la caisse noire du Medef pour corrompre les syndicalistes, les milliards engrangés par les initiés d’EADS sont autant de raisons de se révolter et de dépasser les égoïsmes dans lesquels le pouvoir veut enfermer les contestations sociales. Que des confédérations syndicales, y compris les plus collaborationnistes, poussées par leurs bases, se résignent à appeler à la grève reconductible est un signe. Certes, la plupart d’entre elles, comme le pouvoir en place, craignent un mouvement d’ensemble. Elles feront tout pour dévoyer les aspirations populaires, segmenter les secteurs en lutte. Elles ne contestent que le mode de gouvernance qui ne les associe pas assez à l’accompagnement des mesures de régression sociale ! Certes, la sarkomania de la France propriétaire, du «travailler plus » et des «caisses qui seraient vides» peut encore faire illusion. Certes, ceux qui se lamentent sur le prétendu manque de maturité du mouvement populaire et étalent, à Gauche du PS, leurs divisions mortifères plutôt que, dans l’unité, appeler à des mesures d’urgence sociale et à un véritable projet alternatif de rupture, constituent également un frein à l’espérance sociale. Mais, il se pourrait bien que d’en bas, s’impose l’unité populaire pour donner un coup d’arrêt au capitalisme prédateur et ce, sur fond de crise financière du système et de volonté guerrière des États-Unis de s’emparer des richesses énergétiques mondiales.

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