Vers
la convergence des luttes ?
Les
représentants des classes dominantes ne s’y trompent pas. Ils se
préparent à l’affrontement social : « Je tiendrai … nous
avons trop reculé » (Fillon). Pour s’aligner sur l’Europe
libérale, il faut casser la résistance qui persiste depuis 1995,
baisser encore le « coût » du travail, favoriser encore plus le
capital financier. Mais « il y a deux inconnues, l’ampleur de
la mobilisation sociale et la popularité du mouvement chez les
Français » (Chartier, député UMP). Leur tactique est bien
rôdée : dresser les catégories sociales les unes contre les autres
: usagers contre grévistes, « méritants » contre « assistés »,
salariés du privé contre ceux du public, étrangers et « assimilés
» contre français de souche. Et, avec Sarko,
l’omnipotent-Président, recourir au populisme le plus outrancier
pour aboyer contre les « irresponsables ». Ce roquet-publicain n’en
finit plus de tenter d’étouffer dans l’oeuf la mobilisation
sociale. Y parviendra-t-il ? Les mouvements de solidarité avec les
SDF, les sans papiers, le début de jonction entre étudiants et
cheminots, l’esprit de révolte animant nombre de secteurs
populaires face aux conditions d’existence imposées, laissent
penser que la convergence des luttes est possible. La précarisation
de la société, la hausse des prix, la désespérance dans les
quartiers populaires stigmatisés sont insupportables. Les cadeaux
fiscaux aux nantis, la caisse noire du Medef pour corrompre les
syndicalistes, les milliards engrangés par les initiés d’EADS
sont autant de raisons de se révolter et de dépasser les égoïsmes
dans lesquels le pouvoir veut enfermer les contestations sociales.
Que des confédérations syndicales, y compris les plus
collaborationnistes, poussées par leurs bases, se résignent à
appeler à la grève reconductible est un signe. Certes, la plupart
d’entre elles, comme le pouvoir en place, craignent un mouvement
d’ensemble. Elles feront tout pour dévoyer les aspirations
populaires, segmenter les secteurs en lutte. Elles ne contestent que
le mode de gouvernance qui ne les associe pas assez à
l’accompagnement des mesures de régression sociale ! Certes, la
sarkomania de la France propriétaire, du «travailler plus » et des
«caisses qui seraient vides» peut encore faire illusion. Certes,
ceux qui se lamentent sur le prétendu manque de maturité du
mouvement populaire et étalent, à Gauche du PS, leurs divisions
mortifères plutôt que, dans l’unité, appeler à des mesures
d’urgence sociale et à un véritable projet alternatif de rupture,
constituent également un frein à l’espérance sociale. Mais, il
se pourrait bien que d’en bas, s’impose l’unité populaire pour
donner un coup d’arrêt au capitalisme prédateur et ce, sur fond
de crise financière du système et de volonté guerrière des
États-Unis de s’emparer des richesses énergétiques mondiales.
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