Hier,
à deux heures de l’après-midi, un détachement du 234e bataillon
des 4 compagnies de guerre, des gardes nationales de la Seine,
composé d’environ 150 hommes, avait été placé en avant-poste,
la veille au soir, au village du Moulinot, près du Bas-Meudon. Après
une nuit calme et une matinée tranquille, il fut tout à coup
surpris de voir des reconnaissances successives, faites par la
gendarmerie de la Seine et les chasseurs à cheval en garnison à
Versailles ; ces derniers commencèrent bientôt par attaquer une
patrouille envoyée en reconnaissance, commandée par le
sous-lieutenant berge, de la 1re compagnie du 234e bataillon ; cet
officier, voyant la nécessité de se mettre en état de défense, se
replia sur sa faible grand’garde, et quelques minutes après, ce
détachement, commandé par le capitaine Deneuviller, fut attaqué
vivement par un nombre bien supérieur composé d’environ 800
hommes, gendarmes et chasseurs à cheval de Versailles.
Les
officiers ainsi que les gardes de ce faible détachement ont déployé
la plus grande énergie dans ce combat inégal ; ils ont repoussé
l’attaque en infligeant des pertes sensibles à l’ennemi.
Malheureusement,
ils ont eu deux morts, quatre blessés, plus un homme disparu. La
résolution prise par ce faible détachement est de venger la mort
des malheureux frères tombés glorieusement dans un combat inégal
en nombre, après avoir soutenu une fusillade bien nourrie pendant 40
minutes ; aussi entendent-ils avec impatience le moment de retourner
au feu au cri de : Vive la République ! Mort aux traîtres de la
guerre de 1870 et 1871 !
Paris,
le 3 avril 1871.
Le
capitaine commandant par intérim le 234e bataillon,
DENEUVILLER
Approuvé
:
Le
chef de bataillon,
VILLAUME
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