vendredi 27 juillet 2018

Journal de la Commune


Dans une des livraisons des papiers secrets trouvés dernièrement au château des Tuileries se trouve le récit suivant, extrait du registre officiel de la police secrète de Paris, et qui ne manquera pas de piquer la curiosité de nos lecteurs : La maison du n° 10, rue Saint-Antoine, au troisième étage, est occupée par Mme de Montijo, dite comtesse de Téban, avec sa fille Eugénie. — Mme de Montijo est la veuve d’un réfugié espagnol, M. de Montijo, comte de Téba. — Ce titre de comte n’est pas reconnu. Mme de Montijo vit en France avec sa fille. — Elle est allée en Angleterre, d’où elle est revenue en France. Elle a fait un second voyage en Espagne, puis elle est encore revenue à Paris.
En 1825, elle habitait Chaussée-d’Antin, 8. Elle y tenait de petits cercles de femmes galantes et de vieux roués. La police en fut informée. En 1828, ses dettes la forcèrent à retourner en Angleterre ; elle laissa sa fille dans une pension.
Jusqu’en 1836, point de rapports. En novembre 1838, elle revint à Paris, où elle fut observée par la police pendant six semaines.
Trois ans se passèrent sans rapports de police. Mais en 1842, tentative de suicide du caissier Henri, dans la demeure de ladite comtesse de Montijo, soupçonnée de tenir une maison de jeu.
Sa fille Eugénie est la cause d’une rencontre entre le colonel Sourvilliers et le capitaine Flansout.
Le capitaine de police Nocé rapporte que Mme de Montijo n’a pas de moyens d’existence avoués, et qu’elle entretient des relations avec des officiers retraités, déjà sur l’âge, jouissant de grandes fortunes et de moeurs légères. — Il y a du confort dans sa maison. — Elle paye 1 800 fr. de loyer. Sa fille Eugénie, beauté blonde et d’une tournure fine, a beaucoup d’adorateurs.


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