Dans
une des livraisons des papiers secrets trouvés dernièrement au
château des Tuileries se trouve le récit suivant, extrait du
registre officiel de la police secrète de Paris, et qui ne manquera
pas de piquer la curiosité de nos lecteurs : La maison du n° 10,
rue Saint-Antoine, au troisième étage, est occupée par Mme de
Montijo, dite comtesse de Téban, avec sa fille Eugénie. — Mme de
Montijo est la veuve d’un réfugié espagnol, M. de Montijo, comte
de Téba. — Ce titre de comte n’est pas reconnu. Mme de Montijo
vit en France avec sa fille. — Elle est allée en Angleterre, d’où
elle est revenue en France. Elle a fait un second voyage en Espagne,
puis elle est encore revenue à Paris.
En
1825, elle habitait Chaussée-d’Antin, 8. Elle y tenait de petits
cercles de femmes galantes et de vieux roués. La police en fut
informée. En 1828, ses dettes la forcèrent à retourner en
Angleterre ; elle laissa sa fille dans une pension.
Jusqu’en
1836, point de rapports. En novembre 1838, elle revint à Paris, où
elle fut observée par la police pendant six semaines.
Trois
ans se passèrent sans rapports de police. Mais en 1842, tentative de
suicide du caissier Henri, dans la demeure de ladite comtesse de
Montijo, soupçonnée de tenir une maison de jeu.
Sa
fille Eugénie est la cause d’une rencontre entre le colonel
Sourvilliers et le capitaine Flansout.
Le
capitaine de police Nocé rapporte que Mme de Montijo n’a pas de
moyens d’existence avoués, et qu’elle entretient des relations
avec des officiers retraités, déjà sur l’âge, jouissant de
grandes fortunes et de moeurs légères. — Il y a du confort dans
sa maison. — Elle paye 1 800 fr. de loyer. Sa fille Eugénie,
beauté blonde et d’une tournure fine, a beaucoup d’adorateurs.
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