Réunion
de délégués chargés de déterminer un travail quelconque, d'en
établir un rapport ou de pourvoir à son exécution. Le rôle du
Comité consiste à simplifier ou à éclaircir un sujet, une
question ou une affaire, avant de les présenter à une assemblée
qui en délibère en dernier ressort. Le mot Comité est d'origine
anglaise et ne fut importé en France qu'en 1789. Le premier des
comités qui se réunirent en France fut celui de vérification et
fut chargé en 1789, aux États Généraux, d'établir un rapport sur
les élections. Le succès de Ce comité détermina l'Assemblée
Générale et la Convention à se fractionner pour étudier
séparément chacune des questions qui lui étaient soumises, et il
se forma, de ce fait, un grand nombre de comités. Lorsque la
Révolution fut menacée par les ennemis intérieurs et extérieurs,
la Convention abandonna le Pouvoir exécutif à une minorité
d'individus et cette réunion de délégués prit le nom de « Comité
de Salut public ». Sans méconnaître les erreurs et les excès de
ce Comité tout puissant, erreurs et excès presque inévitables en
période d'orage et de lutte, il faut avouer que dans une certaine
mesure, ce fut lui qui permit à la Révolution Française de vivre
et d'abattre certains de ses ennemis. Les pouvoirs de ce fameux
comité furent très étendus, trop étendus. C'était lui qui
nommait ministres, généraux, magistrats, juges et jurés, et qui
les destituait lorsqu'il les considérait comme impropres à servir
la cause révolutionnaire. Par la « loi des suspects », le comité
de Salut public disposait de toutes les personnes ; il faisait
arrêter, juger, condamner et exécuter ― souvent arbitrairement ―
tous ceux qu'il supposait comploter arbitrairement contre l'État. Y
a-t-il lieu de s'étonner que, pourvu d'une telle autorité, le
Comité de Salut Public en ait abusé ? Il ne faut pas demander à un
homme d'être un Dieu, mais simplement un homme et accorder à un
nombre restreint d'individus une trop grande puissance, c'est aller
au désastre. C'est ce qui se produisit.
Depuis
la Révolution Française, aucun comité n'exerça une aussi grande
autorité que le Comité de Salut Public. Actuellement, dans les
assemblées législatives, il se forme des comités officiels qui
sont chargés de délibérer sur diverses questions « d'intérêt
public ». Ces comités prennent le nom de « commissions » et sont
composés de parlementaires recrutés au sein même de l'assemblée.
Dans les grandes organisations sociales, dans les syndicats ouvriers,
partout où une collectivité ne peut, à chaque instant, être
présente pour s'entendre et discuter de ses intérêts, on fonde des
comités qui sont chargés de préparer, de diriger ou d'exécuter
certains travaux au mieux des intérêts généraux : « Comité
directeur ; Comité exécutif ; Comité d'initiative ». Le comité
est, jusqu'à présent, la meilleure forme de représentation
collective ; et à condition que ses membres soient toujours soumis
au contrôle de ceux qui les délèguent et que ces derniers
n'abandonnent pas leurs droits et n'oublient pas leurs devoirs, sa
fonction ne peut être qu'utile dans l'organisation sociale présente
et servir de base à l'organisation sociale des sociétés futures.
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