Entre
Saint-Cloud et Montretout, ainsi que dans les environs, il existait
un grand nombre d’élégantes villas, dont la plupart ne sont
aujourd’hui que des monceaux de décombres. Tels sont notamment les
maisons de MM Monbro et Tamburini ; l’immense atelier de sculpteur
Dantant, celui du Suédois Kiorboé, l’habile peintre d’animaux ;
la propriété de M. Zimmermann, où, le 19 janvier, M. de Lareinty
se défendit héroïquement contre des ennemis vingt fois supérieurs
en nombre : le châlet de la comtesse Walewska, les propriétés de
Langevin, Aragon, Clausse, Maurice, Blum, Cambhell, etc.
Dans
certains endroits, comme au château de Saint-Cloud, un placard
manuscrit, fixé à l’extrémité d’u piquet, invite les visiteur
à respecter les fragments de bronze, de dorures, de fer ouvragé, et
à s’abstenir d’emporter comme souvenirs des matériaux qui
peuvent être utilisés.
Cette
recommandation est généralement observée et un sentiment de
retenue empêche d’ajouter à l’étendue du désastre en
emportant des débris, même de la plus minime valeur.
Il
n’en est pas absolument ainsi, dans les maisons isolées, dont
quelques parties subsistent encore, et des maraudeurs, lorsqu’ils
le peuvent, s’emparent de ce que la destruction a épargné.
Dans
une maison où était resté debout un riche escalier on avait
remarqué que plusieurs des ornements dorés de la rampe avaient
fraîchement disparu. Le lendemain, on fit une constatation
semblable. Dès lors, une surveillance fut établie. Avant-hier, on
vit arriver un individu qui, après avoir jeté autour de lui des
regards investigateurs, entra avec précaution dans la maison. Peu
d’instants après, on entendit le bruit de la chute du métal
détaché de la rampe. Aussitôt on accourut, et l’on s’empara du
personnage au moment où il cherchait s’évader.
Questionné
sur la provenance des objets trouvés sur lui, il prétendit qu’il
était entré dans la maison en curieux, pour prendre un croquis des
ruines ; que par malheur, dans sa préoccupation, il avait fait sur
la rampe une chute si violente que, par la violence du choc, les
boulons s’en étaient détachés et étaient d’eux-mêmes entré
dans ses poches.
Cette
ingénieuse explication n’a pas empêché l’amateur des ruines
d’être aussitôt arrêté. (Le
Droit.)
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