Réunion
des Cardinaux pour l'élection d'un pape. C'est dans un concile tenu
à Rome en 1059, et réunissant cent treize évêques que le
privilège d'élire le pape fut déféré aux cardinaux. En 1274 au
second concile général de Lyon il fut décidé que : « Le dixième
jour qui suit la mort du Pape, et le lendemain de la célébration
des obsèques, les cardinaux présents à Rome, après avoir entendu
en corps la messe du Saint Esprit, se rendront processionnellement
dans le conclave. »
C'est
toujours au Vatican que se réunit le conclave et les cardinaux sont,
durant toute sa durée, enfermés dans une cellule de laquelle ils ne
sortent que lorsqu'un des candidats à la papauté, ayant réuni les
deux tiers des voix, est déclaré élu. Avant de voter, chaque
cardinal prête ce serment ; je prends à témoin Notre Seigneur
Jésus Christ, qui me jugera, que j'élirai celui que je crois devoir
élire devant Dieu. » Ce qui n'empêche pas que l'élection d'un
pape est plutôt une bataille politique que se livrent les diverses
tendances de l'église catholique, et que les intérêts particuliers
ne sont pas sans jouer un rôle dans ces élections. Selon les
règlements primitifs, à mesure que se prolonge le conclave, la
nourriture des cardinaux doit diminuer, ce qui fait qu'au huitième
jour elle ne devrait se composer que de pain et de vin ; comme bien
on pense ces règlements ne sont pas appliqués. Tant qu'un candidat
n'a pas réuni le nombre de voix exigé, le vote recommence et les
bulletins du vote précédent sont brûlés avec une poignée de
paille humide produisant une fumée guettée du dehors par le peuple,
qui connaît ainsi les résultats du conclave.
Il
arrive que les cardinaux soient longs à se mettre d'accord sur le
nom d'un candidat ; lorsqu'il fallut nommer un successeur au pape
Clément XIV, les cardinaux se disputèrent pendant près de trois
ans. De nos jours bien qu'entouré du même cérémonial, le conclave
n'est qu'un événement d'ordre secondaire et ne présente pas le
même intérêt que dans le passé. C'est une comédie qui se
perpétue mais la papauté perd chaque jour de son prestige et elle
s'éteindra bientôt, ne laissant derrière elle que le souvenir de
ses crimes monstrueux et la stupéfaction d'avoir durant des siècles
dominé l'Europe.
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