Théâtre français du XX° siècles : Marguerite Duras

 Marguerite Duras (/dy.ʁas/) — nom de plume de Marguerite Donnadieu — est une auteure, dramaturge, scénariste et réalisatrice française, née le  à Gia Định1 près de Saïgon, alors en Indochine française, et morte le  à Paris.

Par la diversité et la modernité de son œuvre, qui renouvelle le genre romanesque et bouscule les conventions théâtrales et cinématographiques, elle est une figure majeure de la littérature de la seconde moitié du xxe siècle.

Elle est révélée par un roman d'inspiration autobiographique, Un barrage contre le Pacifique. Associée, dans un premier temps, au mouvement du Nouveau Roman, elle publie ensuite régulièrement des romans qui font connaître sa voix particulière avec la déstructuration des phrases, des personnages, de l'action et du temps, et ses thèmes comme l'attente, l'amour, la sensualité féminine ou l'alcool : Moderato cantabile (1958), Le Ravissement de Lol V. Stein (1964), Le Vice-Consul (1966), La Maladie de la mort (1982), Yann Andréa Steiner (1992), dédié à son dernier compagnon Yann Andréa — qui, après sa mort, deviendra son exécuteur littéraire — ou encore Écrire (1993).

Elle rencontre un immense succès public avec L'Amantprix Goncourt en 1984, autofiction sur les expériences sexuelles et amoureuses de son adolescence dans l'Indochine des années 1930, qu'elle réécrira en 1991 sous le titre de L'Amant de la Chine du Nord.

Elle écrit aussi pour le théâtre, souvent des adaptations de ses romans comme Le Square paru en 1955 et représenté en 1957, ainsi que de nouvelles pièces, telle Savannah Bay en 1982, et pour le cinéma : elle écrit en 1959 le scénario et les dialogues du film Hiroshima mon amour d'Alain Resnais, qui lui vaut d'être nommée pour l'Oscar du meilleur scénario original à la 33e cérémonie des Oscars et dont elle publie la transcription en 1960. Elle réalise elle-même des films originaux comme India Song, en 1975, avec Delphine SeyrigLe Camion, en 1977, avec Gérard Depardieu, ou encore Les Enfants, en 1985, avec Daniel Gélin.

Biographie[modifier | modifier le code]

Enfant des colonies[modifier | modifier le code]

Ses parents se sont portés volontaires pour travailler dans la colonie de Cochinchine. Son père, Henri Donnadieu (certains lui donnent comme prénom « Émile »2), est directeur de l’école de Gia Định, banlieue nord de la Saïgon d'alors, aujourd'hui quartier du district de Binh Thanh de Hô Chi Minh-Ville. Sa mère, Marie Donnadieu-Legrand (1877-1956)3, est institutrice. Ils ont trois enfants, Pierre, Paul et Marguerite. Ignorant les préjugés raciaux et bravant les interdits sociaux, les enfants jouent et se lient avec leurs semblables « indigènes » et, contrairement à leurs parents, parlent vietnamien.

Gravement malade, son père part se faire hospitaliser en métropole. Il y meurt le 2 à l'âge de quarante-neuf ans. Il est inhumé dans le petit cimetière de Lévignac-de-Guyenne, près de Duras, en Lot-et-Garonne4.

Bénéficiant d’un congé administratif, son épouse retourne en métropole avec ses trois enfants. Ils habitent pendant deux ans dans la maison familiale du Platier, dans la commune de Pardaillan, près de Duras. En juin 1924, Marie Donnadieu repart avec ses enfants rejoindre sa nouvelle affectation à Phnom Penh, au Cambodge. Elle ne veut pas y rester et elle est envoyée à Vĩnh Long. C'est là que la petite Marguerite, enthousiaste, apprend le piano. Son professeur, une collègue de sa mère, bâcle les leçons et la déclare inapte5. L'écrivaine s'en souviendra dans Moderato cantabile. Sa mère est ensuite affectée à Sa Đéc.

En 1926, Marie perçoit enfin le premier versement de sa pension de réversion. En 1927, lasse de cette vie de nomade, elle achète, poussée par l’administration coloniale, pour ses fils, une friche du district rural de Prey-Nop, à quatre-vingts kilomètres de Kampot, au Cambodge. Ce polder régulièrement inondé par les hautes marées ne donne rien, à cause des infiltrations de sel, et Marie, ruinée, doit reprendre l’enseignement. Cette expérience marquera profondément Marguerite6 et va lui inspirer nombre d'images fortes de son œuvre (Un barrage contre le PacifiqueL'AmantL'Amant de la Chine du NordL'Éden Cinéma).

Collège Chasseloup-Laubat.

En 1928, elle est inscrite en classe de troisième du collège puis du lycée Chasseloup-Laubat de Saïgon (aujourd'hui lycée Lê Quý Đôn), pour suivre des études secondaires7. Sa mère ambitionne pour sa fille l'enseignement des mathématiques. L'internat du lycée étant réservé aux garçons, Marguerite entre alors, rue Barbé (rue Lê Quý Đôn), dans une pension dirigée par une amie de sa mère8.

Galerie du lycée.

En 1931, après la vente de la propriété familiale du Platier, sa mère fait l'acquisition d'un appartement de la Ville de Paris au 16, avenue Victor-Hugo à Vanves, dans la banlieue sud de la capitale9. Elle obtient un congé administratif. Raison invoquée auprès de l'administration : l'état de santé de son fils Pierre, dépendant à l'opium, renvoyé à Paris en 192910.

Marguerite poursuit ses études en France, dans une école privée, l’école technique Scientia à Auteuil, dans le 16e arrondissement de Paris sous la direction de Charles-Jérémie Hemardinquer9. Printemps 1932, Marguerite tombe enceinte. La famille du jeune homme, assez fortunée, arrangera l'avortement (d'où la signature, en 1971, du fameux Manifeste des 343). Elle est reçue à la première partie du baccalauréat, choisissant comme langue vivante en série B le vietnamien qu'elle maîtrise parfaitement depuis l'enfance. En vacances, elle découvre Trouville-sur-Mer et la côte normande qu'elle retrouvera plus tard en 196311.

De retour à Saïgon fin 1932, sa mère est nommée professeure à l'École primaire supérieure des garçons, elle achète une villa dans le quartier européen, 141, rue de la Testard, à proximité du lycée ainsi qu'une voiture. Marguerite passe les épreuves de la deuxième partie du baccalauréat, option Philosophie au lycée Chasseloup-Laubat12.

Automne 1933, munie d'une bourse, la jeune femme quitte l’Indochine définitivement pour la métropole s'inscrivant à la faculté de droit de Paris, rue Saint-Jacques. Marguerite s'installe dans une pension de famille. Par ailleurs, elle mène de front des études de mathématiques et dit suivre des cours de mathématiques spéciales, en parallèle, à la faculté des Sciences13.

En , elle fait la connaissance de Robert Antelme, étudiant en droit, fils de sous-préfet et de milieu bourgeois14.

Après avoir obtenu une licence en droit public, elle poursuit un cursus juridique et économique à l'université, (et non pas, malgré la légende, à l'École libre des sciences politiques), et obtient un double diplôme d'études supérieures (DES) de droit public et d'économie politique15. Elle trouve un emploi comme secrétaire au service d'information du ministère des Colonies début juin 1937. Robert Antelme est mobilisé dans l'armée à la fin de l'été suivant. Donnadieu et Antelme se marient le .

Guerre et entrée en écriture[modifier | modifier le code]

Marguerite Donnadieu cosigne au printemps 1940, avec Philippe Roques, L'Empire français, une commande de propagande du ministre des Colonies Georges Mandel dans laquelle est cité Jules Ferry : « On ne peut pas mêler cette race jaune à notre race blanche », il est du devoir « des races supérieures de civiliser les races inférieures ». Retenant que l'indigénat a été aboli en 1903 en Indochine mais occultant que l'Empire reste divisé entre « citoyens » et « sujets », elle affirme dans un article sur le même sujet publié dans l'Illustration : « Notre conception impériale est, en effet, la négation même du racisme. La France a donné à tous ses sujets d’outre-mer, sans faire de distinction entre les races, les mêmes possibilités de développement et les mêmes espoirs. L’indigène n’a jamais été traité en vaincu ; non seulement nous avons des devoirs envers lui, mais nous lui reconnaissons des droits sociaux et politiques et surtout celui d’acquérir des connaissances nouvelles. Certes, ce n’est pas à lui qu’il appartient de décider à quel moment il pourra user de ses capacités. C’est à nous, au moment voulu, d’alléger notre tutelle »16. Marguerite Duras désavouera ensuite ce livre signé Marguerite Donnadieu17. Elle démissionne du ministère des colonies en novembre 1940. Dans la capitale occupée, Robert Antelme est engagé à la préfecture de police de Paris. Marguerite est enceinte et accouche d'un garçon mort-né. En 1942, elle est recrutée comme secrétaire générale du Comité d’organisation du livre.

Le couple s'installe 5, rue Saint-Benoît, dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés. Au COIACL, elle préside, sous le contrôle des autorités allemandes, un comité de lecteurs chargé d'autoriser, ou non, l'attribution aux éditeurs agréés par Vichy d'un quota de papier, lequel par ailleurs est rationné. C'est là qu'elle fait la connaissance de Dominique Aury18 et de Dionys Mascolo qui devient son amant. Au mois de décembre, elle apprend la mort de son frère Paul, en Indochine.

En 1943, l’appartement du couple devient un lieu de rencontres informelles où des intellectuels comme Jorge Semprún discutent littérature et politique, le groupe de la rue Saint-Benoît. Marguerite se met à l'écriture et publie son premier roman Les Impudents. Elle le signe du nom de Duras, le village où se trouve la maison paternelle. RobertDionys et elle-même, se mettant au service de la Résistance, se lient à François Mitterrand, alias Morland, qui dirige le RNPG, réseau qui fabrique des faux papiers pour les prisonniers de guerre évadés.

Ainsi, Marguerite Duras affirmera toujours avoir été entriste vis-à-vis de la Collaboration. Au COIACL, elle représente Bernard Faÿ, directeur toujours absent18 et acteur majeur de la persécution des francs-maçons. Elle entretient des relations professionnelles avec le principal assistant de Karl Epting, le professeur de philosophie « francophile » et lieutenant détaché Gerhard Heller. Elle s'affiche chez l'écrivain pro-hitlérien Ramon Fernandez, dont la femme, Betty, anime un brillant salon.

Le , son groupe tombe dans un guet-apens. Robert Antelme est arrêté par la Gestapo, tandis que Marguerite Duras s'échappe. Au lendemain du débarquement des alliés, elle apprend que son mari a été emmené à Compiègne d’où partent les trains pour les camps de concentration. Robert est déporté à Buchenwald et ensuite à Dachau. Marguerite entretient une relation ambiguë avec Charles Delval, l'agent de la Gestapo qui a fait arrêter son mari et qu'elle affirme avoir séduit pour sauver ce dernier19.

À la Libération, elle cherchera à faire arrêter Delval20 qui sera condamné à mort et exécuté en février 1945. En août 1944, Paris est libéré. Début septembre, Betty Fernandez est tondue et internée avec Marie Laurencin à Drancy par les gendarmes français ; le , Marguerite les fait libérer. Betty sera un personnage de L'Amant, l'épuration des maîtresses de soldats allemands étant le sujet central de Hiroshima mon amour.

À cette époque, elle écrit les Cahiers de la Guerre qui serviront de contenu au livre La Douleur publié en 1985. À l’automne, elle s’inscrit au Parti communiste français ; son nouveau roman, La Vie tranquille, est publié en décembre. Marguerite attend le retour de son époux. Alors que la Libération se poursuit, Dionys, en avril 1945, informé par Mitterrand, va chercher Robert au camp de Dachau et le trouve moribond. Ces douze mois durant lesquels elle le soigne, avec le secours d'un médecin, Marguerite Duras les racontera dans La Douleur.

Après guerre, une première manière de romans[modifier | modifier le code]

En 1945, elle fonde avec son mari les éphémères éditions de la Cité Universelle, qui publieront trois ouvrages : L'An zéro de l'Allemagne d'Edgar Morin (1946), les Œuvres de Saint-Just présenté par Dionys Mascolo (1946) et L'Espèce humaine de Robert Antelme (1947)21. Le couple divorce le . Duras épouse Dionys Mascolo, dont elle se sépare quelques années après. Jean — surnommé « Outa » —, leur fils, naît le .

En 1950, elle subit la chasse aux intellectuels. La guerre d'Indochine contraint la mère de Marguerite à revenir en France. Début mars, un des camarades, qui serait Jorge Semprún, dénonce Marguerite Duras auprès du Comité central du PCF : elle aurait, lors d'une soirée en compagnie d'autres écrivains, formulé de nombreuses critiques à l'égard de Louis Aragon. Il lui est reproché des « inconvenances envers certains membres du Parti et une ironie trop appuyée »22.

Un soupçon généralisé s'installe et Marguerite Duras décide de ne plus reprendre sa carte de militante. Elle déclare que le Parti cherche à salir sa réputation en lui donnant une image sulfureuse. Dès lors, « les rumeurs » se multiplient : esprit politique pervers, Duras serait aussi une traînée qui fréquente assidûment les boîtes de nuits […] une traîtresse du Parti, décadente petite-bourgeoise ».

Le , elle reçoit une lettre qui lui signifie son exclusion pour tentative de sabotage du Parti par usage de l'insulte et de la calomnie, fréquentation de trotskistes et fréquentation des boîtes de nuit. Dans une ultime lettre adressée au Parti, elle écrit : « Je reste profondément communiste, ai-je besoin de dire dans ces conditions que je ne m'associerai jamais à rien qui puisse nuire au Parti. » Son mari Robert Antelme sera lui aussi exclu23.

Malgré sa rupture avec le Parti communiste, Marguerite Duras s'engage dans de nombreuses causes, le féminisme, la lutte contre la guerre d'Algérie, la revendication du droit à l'avortement. La même année, son roman d'inspiration autobiographique, Un barrage contre le Pacifique, paraît en juin. Il est sélectionné pour le prix Goncourt mais n'obtient qu'une voix.

En 1954, elle participe au comité des intellectuels contre la poursuite de la guerre en Algérie24.

Dans les années 1950, Marguerite Duras collabore également au magazine Constellation, sous le pseudonyme de Marie-Joséphine Legrand25.

Les romans qu’elle publie dans les années 1950 sont relativement traditionnels comparativement à sa production romanesque postérieure. À cette époque, ses écrits sont également marqués par l’influence du roman américain26.

Cinéma et théâtre[modifier | modifier le code]

Plaque rappelant les séjours de Marguerite Duras à l'hôtel des Roches Noires à Trouville-sur-Mer.

Elle se sépare de Dionys Mascolo en 1956 et rencontre Gérard Jarlot27, journaliste à France-Dimanche, en 1957, année où meurt sa mère. Jarlot travaille avec elle pour diverses adaptations cinématographiques et théâtrales. Pour la première fois, un de ses romans est adapté au cinéma, le Barrage contre le Pacifique que réalise René Clément28.

En 1958, elle travaille pour des cinéastes en écrivant le scénario de Hiroshima mon amour avec Alain Resnais puis celui d’Une aussi longue absence pour Henri Colpi. La même année, elle participe à la revue Le 14 juillet, fondée par Dionys Mascolo, en opposition à la prise de pouvoir par de Gaulle24.

En automne 1960, elle milite activement contre la guerre d'Algérie, et signe le Manifeste des 121, déclaration sur le « droit à l'insoumission ». La même année, elle devient membre du jury du prix Médicis29. En 1961, sa relation avec Gérard Jarlot prend fin. En 1963, elle achète un appartement dans l'ancien hôtel « Les Roches noires » à Trouville-sur-Mer30.

Elle connaît son premier succès au théâtre avec Des journées entières dans les arbres, joué par Madeleine Renaud en 1965. Ses talents multiples la font maintenant reconnaître dans trois domaines : littéraire, cinématographique et théâtral. Elle met en scène des personnages puisés dans la lecture des faits divers. Elle innove sur le déplacement des acteurs, sur la musicalité des mots et des silences. Fatiguée par l'alcool, elle fait une cure et s'arrête de boire. Pendant « les évènements » de mai 1968, elle se trouve en première ligne au côté des étudiants contestataires et participe activement au comité des écrivains-étudiants24.

Marguerite Duras aborde la réalisation cinématographique parce qu’elle est insatisfaite des adaptations que l’on fait de ses romans. Elle tourne en 1966 son premier film La Musica, coréalisé avec Paul Seban, puis Détruire, dit-elle, en 1969. Ce titre évocateur définit son cinéma : celui du jeu des images, des voix et de la musique. « Ce n'est pas la peine d'aller à Calcutta, à Melbourne ou à Vancouver, tout est dans les Yvelines, à Neauphle. Tout est partout. Tout est à Trouville […] Dans Paris aussi j'ai envie de tourner, […] L'Asie à s'y méprendre, je sais où elle est à Paris… » (Les Yeux verts).

Le , elle signe, avec notamment Simone de BeauvoirDelphine Seyrig et Jeanne Moreau, le Manifeste des 343, réclamant l'abrogation de la loi de 1920 interdisant l'avortement et toute contraception.

En 1977, elle est l’un des rares intellectuels sollicités pour signer la pétition concernant la majorité sexuelle écrite par Gabriel Matzneff, ce qu'elle refuse de faire31[source insuffisante],32.

Elle tourne ensuite Nathalie Granger, dans sa maison de Neauphle-le-ChâteauIndia Song, dans le Palais Rothschild à Boulogne, avec la musique de Carlos d'Alessio. Comme dans son travail pour le théâtre, elle réalise des œuvres expérimentales. Par le décalage entre l'image et le texte écrit, elle veut montrer que le cinéma n’est pas forcément narratif : La Femme du Gange est composé de plans fixes, Son nom de Venise dans Calcutta désert est filmé dans les ruines désertes du palais Rothschild en reprenant la bande son d'India SongLes Mains négatives, où elle lit son texte sur des vues de Paris désert la nuit. La limite extrême est atteinte dans L'Homme atlantique, avec sa voix sur une image complètement noire pendant trente minutes sur quarante. Après un voyage en Israël, en 1978, elle réalise Césarée, où elle évoque la ville antique sur des images du jardin des Tuileries.

Alcool et succès[modifier | modifier le code]

Duras vit alors seule dans sa maison de Neauphle-le-Château. Depuis 1975, elle a renoué périodiquement avec l’alcool. Elle rencontre Jean Pierre Ceton au festival de cinéma de Hyères 1979 qui lui parle d'un groupe d'amis de Caen (dont Yann). Elle préfacera son premier roman Rauque la ville33. En 1980, elle est transportée à l’hôpital de Saint-Germain-en-Laye et reste hospitalisée pendant cinq semaines. À son retour, elle écrit à Yann Lemée, un jeune admirateur rencontré cinq ans plus tôt à Caen — à l’issue d’une projection-débat d’India Song34.

Après six mois d’abstinence, elle sombre une nouvelle fois dans l’alcool. Serge July, rédacteur en chef de Libération, lui propose d’y tenir une chronique hebdomadaire tout l’été35. Un soir, Yann Lemée lui téléphone. Ils se retrouvent à Trouville-sur-Mer. Elle l’héberge, en fait son compagnon et lui donne le nom de Yann Andréa. Marguerite Duras vit avec le jeune homme — bisexuel et de trente-huit ans son cadet — une relation à la fois passionnée et tourmentée. Yann Andréa, qui est à la fois le compagnon et le secrétaire particulier de Marguerite Duras, restera auprès d'elle jusqu'à sa mort en 1996 : il racontera ensuite l'histoire de leur relation dans le livre Cet amour-là36.

En 1981, elle se rend au Canada pour une série de conférences de presse à Montréal et filme L’Homme atlantique en prenant son compagnon comme acteur. Parce que sa main tremble, Yann écrit sous sa dictée La Maladie de la mort. Elle accepte de faire une cure de désintoxication à l’hôpital américain de Neuilly en octobre 198237. L'année suivante, Duras dirige Bulle Ogier et Madeleine Renaud dans la pièce de théâtre, Savannah Bay, qu'elle a écrite pour cette dernière.

En 1984, L’Amant est publié et obtient le prix Goncourt. C'est un succès mondial38. Il fait d'elle l'un des écrivains vivants les plus lus. En 1985, elle soulève l’hostilité et déclenche la polémique en prenant position dans une affaire judiciaire qui passionne l'opinion publique : l’affaire Grégory Villemin. En effet, dans une tribune à la limite du délire publiée par le quotidien Libération du 17 juillet, elle se montre convaincue que la mère, la « sublime, forcément sublime Christine V. », est coupable du meurtre de son enfant, trouvé noyé dans la Vologne en octobre 1984. De nouveau prisonnière de l’alcool, elle tente en 1987 de donner une explication à son alcoolisme dans son livre La Vie matérielle.

Après avoir vainement tenté l'expérience chez Gallimard et Minuit, Marguerite Duras devient éditrice aux éditions P.O.L au sein desquelles elle dirige une collection littéraire nommée « Outside »39Paul Otchakovsky-Laurens, directeur de la maison, déclare : « L'idée est venue tout naturellement. Elle me disait qu'elle voulait aider de jeunes auteurs à se faire connaître. Elle voulait les publier et les protéger. Je lui ai donné carte blanche. » Après avoir aidé à la publication des œuvres de Jean Pierre CetonCatherine de Richaud et Nicole Couderc, l'expérience cesse en raison de désaccords littéraires entre Duras et la maison P.O.L40.

Écrit et silence[modifier | modifier le code]

Plaque commémoratrice au no 5 de la rue Saint-BenoîtParis 6e, où vécut Marguerite Duras.

En mai 1987, Marguerite Duras, citée comme témoin au procès de Klaus Barbie, refuse de comparaître41. En juin de la même année, elle publie La Vie matérielle, suivi en septembre par Emily L.

L'Amant devient un projet de film du producteur Claude Berri. À la demande de ce dernier, elle s'attelle à l'écriture du scénario, bientôt interrompu par une nouvelle hospitalisation, le . Souffrant de crises d'emphysème, elle subit une trachéotomie et est plongée dans un coma artificiel dont elle ne sortira que cinq mois plus tard.

Pendant ce temps, le réalisateur Jean-Jacques Annaud contacté, accepte de réaliser le film et en commence l’adaptation. Marguerite Duras sort de l'hôpital en automne 1989 et reprend le projet en cours, après une rencontre avec le cinéaste. La collaboration tourne court et le film se fait sans elle. Se sentant dépossédée de son histoire, elle s'empresse de la réécrire : L'Amant de la Chine du Nord est publié en 1991, juste avant la sortie du film. Duras a désormais des difficultés physiques pour écrire. Cependant d’autres livres paraissent ; ils sont dictés ou retranscrits. C'est le cas de Yann Andréa Steiner (1992) et d'Écrire (1993).

En 1995, paraît l'ultime opus C'est tout, un ensemble de propos recueillis par Yann Andréa (réédition définitive, 1999). La même année, Le Square entre au répertoire de la Comédie-Française42.

Le dimanche , à huit heures, Marguerite Duras meurt au troisième étage du 5, rue Saint-Benoît. Elle allait avoir quatre-vingt-deux ans. Les obsèques ont lieu le 7 mars, en l’église Saint-Germain-des-Prés. Elle est enterrée au cimetière du Montparnasse. Sur sa tombe, son nom de plume, deux dates et ses initiales : M D. Lorsqu'il meurt en 2014, Yann Andréa est enterré à ses côtés ; la pierre tombale porte leurs deux noms43.

Postérité[modifier | modifier le code]

Devenue « un mythe littéraire, et même une mythologie »44, Marguerite Duras reste aujourd'hui un des auteurs les plus étudiés dans les lycées. Certains de ses textes sont traduits dans plus de 35 langues (dont le géorgien et le cingalais, ainsi que l'arménien). L'ensemble des œuvres édité par Gallimard approchait, en 2008, les 5 millions d'exemplaires écoulés45.

L'Amant, traduit dans 35 pays, s'est vendu toutes éditions confondues, en 2011, à plus de 2 400 000 exemplaires46.

En 2001 sort au cinéma Cet amour-là, réalisé par Josée Dayan, un biopic des dernières années de la vie de Marguerite Duras, librement adapté du témoignage éponyme de Yann Andréa.

En 2002Savannah Bay entre au répertoire de la Comédie-Française47,48.

Lors de la session 2005-2006Le Ravissement de Lol V. Stein et Le Vice-Consul sont au programme de l'agrégation de lettres modernes.

En 2007, est retrouvé un roman, Caprice, publié en 1944 sans nom d'auteur et identifié par Dominique Noguez comme étant l'« un de ces romans écrits pendant la guerre « pour acheter du beurre au marché noir », dont Duras parlait elle-même dans l'avant-propos d'Outside en 1980 »49.

Le  a lieu l'inauguration du lycée français international Marguerite-Duras, à Hô Chi Minh-Ville50.

En , Marguerite Duras fait son entrée dans la Bibliothèque de la Pléiade. Deux premiers volumes rassemblant les écrits de 1943 à 1973 sont dès lors publiés51. Les tomes III et IV, qui rassemblent l'ensemble des écrits de 1973 à 1996 ainsi que de nombreux textes inédits, paraissent en 2014, accompagnés d'un album consacré à l’auteur.

En 2013, les studios Tale of Tales commercialisent un jeu vidéoBientôt l'été, fondé sur l'œuvre et la personnalité de Marguerite Duras52.

En 2014, à l'occasion du centenaire de la naissance de Duras, des textes inédits paraissent, dont Le Livre dit et Deauville la mort. La presse note alors : « Duras est morte il y a dix-huit ans mais elle vit toujours, intensément, à travers ses textes et à travers ceux, nombreux, qui s'en inspirent »53.

Par ailleurs, de nombreuses personnalités littéraires évoquent l'influence de Marguerite Duras sur leurs œuvres littéraires : Christine Angot54Guillaume Dustan55Camille Laurens56 ou encore Marie Darrieussecq53, et Philippe Besson57.

Célébration[modifier | modifier le code]

Médiathèque Marguerite Duras, Paris 20e.

Distinctions[modifier | modifier le code]

Prix Marguerite-Duras[modifier | modifier le code]

Le prix Marguerite-Duras est créé en 2001 par le conseil général de Lot-et-Garonne. Après le départ de son Président, M. François-Poncet puis la mort de son successeur, M. Diefenbacher, l'équipe nouvelle ne finance plus le Prix qui, sous la mandature de M. François-Poncet s'élevait à 15 000 euros. Il est alors délocalisé et financé par la mairie de Trouville-sur-Mer et la Fondation Pierre Bergé – Yves Saint Laurent60. À la mort de Pierre Bergé, ses héritiers ne souhaitent plus soutenir le Prix Marguerite-Duras et le privent ainsi de sa dotation de 15 000 euros[réf. souhaitée]. La Mairie de Trouville le prend dès lors seul en charge avec une dotation de 5 000 euros. Puis, à la suite de changements d'équipe municipale, la dotation est définitivement supprimée et remplacée par des mécénats plus modestes (cartons de vins issus de cépages de la région de Duras en Lot-et-Garonne par exemple). Mais la réputation du Prix et la qualité de ses lauréats font de lui un Prix très recherché et estimé dans l'édition française[réf. nécessaire].

Promotion de l'œuvre durassienne[modifier | modifier le code]

La figure de Duras dans la fiction[modifier | modifier le code]

  • Marguerite Duras apparaît dans Une histoire fumeuse, épisode de la série animée américaine Les Simpson.
  • En 2004Gérard Streiff publie Camarade Duras (L'Harmattan), une pièce de théâtre qui met en scène l'exclusion de Marguerite Duras du Parti communiste.
  • Dans la bande dessinée Paris, secteur soviétique de la série uchronique Jour J, Marguerite Duras est l’une des protagonistes de l'histoire, sous le nom de « capitaine Donnadieu »62.
  • Dans le roman Je rêve que Marguerite Duras vient me voir d'Isabelle Minière, Marguerite Duras apparaît en rêve à un homme qui n'arrive pas à écrire et lui dévoile le secret pour devenir écrivain63.
  • Dans le roman Marguerite Duras, une jouissance à en mourir64Olympia Alberti se glisse dans la peau de l'écrivaine.
  • dans le roman Cet été-là de braise et de cendres (Fayard, 2016), Alain Vircondelet signe un roman mettant en scène Marguerite Duras. Il y raconte la naissance de l'écrivaine, au sortir de la guerre, au cours de l'été 1945.

Pastiches[modifier | modifier le code]

Le style de Marguerite Duras a été pastiché à plusieurs reprises par Patrick Rambaud.

En 1977 paraît Parodies chez Balland, ouvrage coécrit avec Michel-Antoine Burnier, qui pastiche le style d'une trentaine d'écrivains, dont Marguerite Duras.

En 1988, Patrick Rambaud publie Virginie Q., chez Balland, dont le titre évoque Emily L., et, en 1996Mururoa mon amour, chez Jean-Claude Lattès, qui rappelle, lui, Hiroshima mon amour. Éditées sous le pseudonyme de Marguerite Duraille, les deux œuvres adoptent la même présentation que les œuvres des Éditions de Minuit (éditeur de Duras), à savoir titre bleu et nom d'auteure noir sur fond blanc.

En 2008, Laurent Nunez pastiche Duras dans son roman Les Récidivistes (éditions Champ Vallon ; rééd. Payot, 2014).

Récemment, le style de Duras a été parodié par l'auteur de bandes dessinées Pochep.

Imitations de Duras à la scène[modifier | modifier le code]

Loïc Prigent note que Marguerite Duras est l'une des rares écrivaines à avoir été imitée par des humoristes65 : c'est le cas de Karl Zéro, en 1993, qui l'incarne dans son film Le Tronc ou de José Garcia, qui apparaît grimé en Marguerite Duras, en duo avec Antoine de Caunes, face à Fanny Ardant, sur le plateau de l'émission Nulle part ailleurs.

In memoria[modifier | modifier le code]

Polémiques[modifier | modifier le code]

Affaire Grégory[modifier | modifier le code]

En juillet 1985, dans une tribune du journal Libération, Marguerite Duras prend position dans l’affaire Grégory contre la mère de l'enfant, Christine Villemin — la « sublime, forcément sublime Christine V. » selon ses mots, qui feront le titre de l'article — dont elle semble convaincue d'infanticide. L'article provoque de nombreuses polémiques et indignations, ainsi qu'une plainte pour diffamation de Christine Villemin (qui sera totalement innocentée par la Cour d'assises de Dijon en 1993, réhabilitation totale provenant d'un non-lieu pour « absence totale de charge » à son encontre). Marguerite Duras ne reprit pas la parole sur ce sujet depuis ce verdict.

« Marguerite Duras refusée par ses propres éditeurs »[modifier | modifier le code]

En 1992, après un dîner d'amis où Marguerite Duras a été consacrée auteur le plus surfait du moment, le journaliste Guillaume P. Jacquet (alias Étienne de Montety) recopie L'Après-midi de Monsieur Andesmas, un livre primé de Marguerite Duras, en ne changeant dans le texte que les noms des personnages et en remplaçant le titre par « Margot et l'important ». Il envoie le résultat aux trois principaux éditeurs de Duras : Gallimard, POL et les Éditions de Minuit. Les Éditions de Minuit répondent à Guillaume P. Jacquet que « [son] manuscrit ne peut malheureusement pas entrer dans le cadre de [leurs] publications » ; Gallimard que « le verdict n'est pas favorable » ; POL que « [le] livre ne correspond pas à ce qu'[ils] cherchent pour leurs collections ». Le fac-similé des lettres de refus est publié dans le Figaro littéraire sous le titre « Marguerite Duras refusée par ses propres éditeurs »66.

La biographie romancée[modifier | modifier le code]

En 1994, à la suite de la parution, chez Grasset, de Duras ou le Poids d'une plume, biographie romancée de Duras signée Frédérique Lebelley. Marguerite Duras poursuit l'auteure en justice67.

Les « faux écrivains »[modifier | modifier le code]

La vie littéraire de Marguerite Duras est émaillée par de nombreuses confrontations avec d'autres « grands écrivains » de son époque. Ses propos sur ses « confrères » se font souvent radicaux. Pour illustration, à Bernard Pivot qui l'interroge, elle déclare :

« Des gens très très célèbres, pour moi, n’ont pas écrit. Sartre, il n’a pas écrit. Pour moi il n’a pas su ce que c’était, écrire. Il a toujours eu des soucis annexes, des soucis en second, de secondes mains. Il n’a jamais affronté l’écriture pure. C’est un moraliste, Sartre. Il a toujours puisé dans la société, dans une espèce d’environnement de lui. Un environnement politique, littéraire. Ce n’est pas quelqu’un de qui je dirais : « Il a écrit. » Je n’y penserais même pas. J’ai lu une chose de lui qui m’intéressait dans Situations, il parlait de la littérature américaine, oui. Sans ça, rien. Je dirais que Maurice Blanchot écrit, Georges Bataille a écrit… Mais vous savez ce n’est pas un jugement de valeur que je porte là. Il y a des gens qui croient écrire, et puis des gens qui écrivent. C'est rare, c'est très rare68. »

Cherchant à distinguer les écrivains (qui écrivent au sens strict du terme) et ceux qui singent l'écriture (qui se contentent de publier des livres), Duras fustige publiquement ce qu'elle nomme « le faux de l'écrit », notamment chez Roland Barthes :

« Roland Barthes était un homme pour lequel j'avais de l'amitié mais que je n'ai jamais pu admirer. Il me semblait qu'il avait toujours la même démarche professorale, très surveillée, rigoureusement partisane […] J'ai essayé de lire Fragments d'un discours amoureux mais je n'y suis pas parvenue. C'est très intelligent très évidemment. Bloc-notes amoureux, oui, c'est ça, amoureux, s'en tirant de la sorte en n'aimant pas, mais rien, il me semble, rien, charmant homme, charmant vraiment, de toute façon. Et écrivain, de toute façon. Voilà. Écrivain d'une certaine écriture, immobile, régulière69. »

Dans Yann Andréa Steiner, Duras explique :

« Je vous ai dit aussi que je n'arrivais pas du tout à le lire, que Roland Barthes pour moi c'était le faux de l'écrit et que c'était de cette fausseté qu'il était mort. Je vous ai dit plus tard que Roland Barthes, un jour, chez moi, m'avait gentiment conseillé de « revenir » au genre de premiers romans « si simples et si charmants ». J'ai ri70. »

Escarmouches entre écrivains[modifier | modifier le code]

Les prises de positions littéraires de Marguerite Duras lui vaudront, dans une certaine mesure, quelques inimitiés.

Fâchée avec son éditeur Jérôme Lindon à la suite d'un désaccord sur le manuscrit de L'Amant de la Chine du Nord, brouillée avec Alain Resnais et Jean-Jacques Annaud à cause de divergences cinématographiques71, elle sera, en retour, l'objet de sévères critiques.

Si Angelo Rinaldi s'en est longtemps pris à elle dans ses chroniques littéraires, Jean-Edern Hallier écrira, dans Le Refus, que Marguerite Duras n’est qu’une « vieille dame indigne des lettres françaises ». Il argue alors que sa « littérature Tampax à l’usage des attachés de direction et des divorcées sur la quarantaine » et « l’indigence de sa prose » ont donné « l’illusion de mettre l’avant-garde à la portée des classes moyennes sans culture. » Avant de conclure : « Vieux corbeau littéraire. À jeter dans la Vologne. »

L'humoriste Pierre Desproges la décrit quant à lui dans ses Chroniques de la haine ordinaire comme la « papesse gâteuse des caniveaux bouchés », une « apologiste sénile des infanticides ruraux » qui n’écrit que des « feuilletons de cul à l’alcool de rose » et, aussi, « Marguerite Duras, qui n'a pas écrit que des conneries. Elle en a aussi filmé »72.

Dans une lettre conservée à la Bibliothèque royale de Belgique (cotée KBR, ms. FS XCII R963), l'écrivaine belge Dominique Rolin écrit à Philippe Sollers :

« La Duras ne se gêne pas ! cette crapaudule rongée d’alcool ose t’attaquer d’une manière aussi vulgaire, aussi laide qu’elle ? La jalousie rageuse qu’elle montre ainsi finit presque par être innocente. »

La Cuisine de Marguerite : le livre interdit[modifier | modifier le code]

En 1999Jean Mascolo, le fils de Marguerite Duras, publie La Cuisine de Marguerite, par le biais de sa maison d'édition Benoît Jacob. Dès sa parution, le livre fait l'objet d'une demande d'interdiction d'exploitation de la part de Yann Andréa, exécuteur littéraire de Marguerite Duras.

Œuvre écrite[modifier | modifier le code]

Romans et récits[modifier | modifier le code]

Les récurrences de thèmes et de figures de styles ont conduit la critique à repérer dans l’œuvre écrite et filmée de Marguerite Duras des étapes qui, marquées entre 1972 et 1980 par un silence durant lequel l'écrivain se consacre à la réalisation cinématographique, correspondent à des ruptures dans sa vie personnelle mais qui, pour pratique que soit une classification conventionnelle, n'ont rien de définitif73.

Duras avant Duras[modifier | modifier le code]

Affirmation du style durassien[modifier | modifier le code]

Cycle indien[modifier | modifier le code]

Cycle atlantique[modifier | modifier le code]

Recueils[modifier | modifier le code]

Théâtre[modifier | modifier le code]

Entretiens[modifier | modifier le code]

Œuvres réunies[modifier | modifier le code]

Scénarios publiés[modifier | modifier le code]

Œuvre filmée[modifier | modifier le code]

Adaptations par elle-même de ses propres œuvres écrites[modifier | modifier le code]

Réalisations originales[modifier | modifier le code]

Scénarios et dialogues[modifier | modifier le code]

Télévision[modifier | modifier le code]

Adaptations de son œuvre par d'autres réalisateurs[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Biographies[modifier | modifier le code]

Essais[modifier | modifier le code]

  • Bernard Alazet, Le Navire Night de Marguerite Duras. Écrire l'effacementPresses universitaires de Lille, 1992.
  • Bernard Alazet, Christiane Blot-Labarrère et Robert Harvey (dir.), Marguerite Duras. La tentation du poétiquePresses Sorbonne Nouvelle, 2002.
  • Olivier Ammour-Mayeur, Les Imaginaires métisses - Passages d'Extrême-Orient et d'Occident chez Henry Bauchau et Marguerite Duras, L'Harmattan, 2004.
  • Aliette ArmelMarguerite Duras et l'autobiographiqueLe Castor Astral, 1990.
  • Aliette Armel, Marguerite Duras. Les Trois Lieux de l'écrit, Christian Pirot, 1998.
  • Pierre Assouline, « Duras, l'Indochinoise », L'Histoireno 203, p. 46-47
  • Danielle Bajomée, Duras ou la douleur, De Boeck Université, 1989.
  • Françoise Barbé-Petit, Marguerite Duras au risque de la philosophieKimé, 2010.
  • Llewellyn Brown, Marguerite Duras, écrire et détruire : un paradoxe de la création, Lettres modernes – Minard, coll. « Archives des Lettres modernes », 2018.
  • Claude Burgelin et Pierre Gaulmyn, Lire Duras. Écriture - Théâtre - CinémaPresses universitaires de Lyon, 2000.
  • Christiane Blot-LabarrèreMarguerite Duraséditions du Seuil, 1992.
  • Madeleine Borgomano, L'Écriture filmique de Marguerite Duras, éd. Albatros, 1985.
  • Madeleine Borgomano, Marguerite Duras. De la forme au sensÉditions L'Harmattan, 2010.
  • Catherine Bouthors-Paillart, Duras la métisse. Métissage fantasmatique et linguistique dans l'œuvre de Marguerite DurasDroz, 2002.
  • Burgelin Claude et Pierre Gaulmyn (dir.), Lire Duras. Écriture - Théâtre - CinémaPresses universitaires de Lyon, 2000.
  • Mireille Calle-GruberMarguerite Duras, la Noblesse de la banalité , De l'incidence éditeur, 2014 (ISBN 978-2-918193-28-9).
  • Pascale Cassagnau, Intempestif, indépendant, fragile. Marguerite Duras et le cinéma d'art contemporainLes Presses du réel, 2012.
  • Florence de Chalonge, Espace et récit de fiction : le « Cycle indien » de Marguerite Duras, Presses universitaires du Septentrion, 2005.
  • Florence de Chalonge (dir.), Le Ravissement de Lol V. Stein, Le Vice-consul, India Song de Marguerite Duras, Roman 20-50, hors-série no 2, 2005.
  • Florence de Chalonge (dir.), L'Été 80, Emily L., Yann Andréa Steiner de Marguerite Duras, Roman 20-50, no 40, 2005.
  • Florence de Chalonge (dir.), Le Personnage : miroitements du sujet, La Revue des Lettres modernes, série Marguerite Duras, no 4, 2011.
  • Florence de Chalonge, Yann Mével, Akiko Uedo (dir.), Orient(s) de Marguerite Duras, Rodopi, 2014.
  • Collectif (Jacques LacanMaurice Blanchot…), Marguerite Duras, éd. Albatros, 1988.
  • Collectif, Poétiques de l'absence chez Marguerite DurasPresses de l'Université du Québec, 2013.
  • Collectif, Marguerite Duraséd. Le Magazine littéraire, coll. « Nouveaux regards », 2013.
  • Anne Cousseau, Poétique de l'enfance chez Marguerite DurasDroz, 1999.
  • Anne Cousseau et Dominique Denès (dir.), Mettre en scène Marguerite DurasPresses universitaires de Nancy, 2011.
  • Simona Crippa, Marguerite Duras, Presses Universitaires de Vincennes "Libre cours", 2020.
  • Simona Crippa, Marguerite Duras. La tentation du théorique, Classiques Garnier "Bibliothèque des lettres modernes Minard", 2021.
  • Maurice Darmon : Le cinéma de Marguerite Duras, 5 tomes, 202 éditions, 2015-2017.
  • Michel David, Marguerite Duras : une écriture de la jouissance. Psychanalyse de l'écritureÉditions Desclée de Brouwer, 1996.
  • Alice Delmotte-Hatler, Duras d'une écriture de la violence au travail de l'obscèneÉditions L'Harmattan, 2010.
  • Andrée Ferretti, « Incandescente Marguerite Duras », Nuit blanche, magazine littéraire, no 131, été 2013, p. 12-13 (Article)
  • Sylvie Gagné, « Il était une voix… », Études françaises, volume 22, numéro 3, hiver 1986, p. 45–60 (lire en ligne).
  • Christian Jouvenot, La Folie de Marguerite : Marguerite Duras et sa mèreÉditions L'Harmattan, 2008.
  • Christian Jouvenot, Aimer Duras. Marguerite aux semelles d'eau et de ventÉditions L'Harmattan, 2013.
  • Myriem El Maïzi, Marguerite Duras ou l'écriture du deveniréd. Peter Lang, 2009.
  • Jacques Lacan, « Hommage fait à Marguerite Duras, du Ravissement de Lol V. Stein », Les Cahiers Renaud-Barraultno 52, 1965.
  • Suzanne Lamy et André Roy, Marguerite Duras à Montréal, éditions Spirale, 1981.
  • Najet Limam-Tnani (dir.), Marguerite Duras : altérité et étrangeté ou la douleur de l'écriture et de la lecturePresses universitaires de Rennes, 2013.
  • Sylvie Loignon, Le Regard dans l'œuvre de Marguerite Duras : circulez y'a rien à voirÉditions L'Harmattan, 2001.
  • Sylvie Loignon, Marguerite DurasL'Harmattan, 2003.
  • Sylvie Loignon (dir.), Les Archives de Marguerite Duras, éd. Ellug, 2012.
  • Marcelle MariniTerritoires du féminin. Avec Marguerite Duraséditions de Minuit, 1977.
  • Christophe Meurée et Pierre Piret (dir.), De mémoire et d'oubli : Marguerite Duras, Bruxelles-Berne, PIE-Peter Lang, 2010.
  • Marie-Andrée Morache, « Une défaillance du miroir à la rescousse du sujet durassien », Études françaisesvol. 47, no 3,‎ p. 145-163 (lire en ligne [archive])
  • Dominique NoguezDuras, toujours, éd. Actes Sud, 2009.
  • Romuald Ntchuisseu Ngock, Marguerite Duras. De l'écriture de la révolte à la révolte de l'écriture, éditions universitaires européennes, 2010.
  • Joëlle Pagès-PindonMarguerite Duras. L'écriture illimitéeéditions Ellipses, 2012.
  • Stéphane Patrice, Marguerite Duras et l'HistoirePUF, 2003.
  • Stéphane Patrice et Alexandra Saemmer, Les Lectures de Marguerite DurasPresses universitaires de Lyon, 2005.
  • Jean Pierrot, Marguerite Duraséd. José Corti, 1987.
  • Caroline Proulx et Sylvano Santini, Le Cinéma de Marguerite Duras : l'autre scène du littéraire ?, Bruxelles-Berne, PIE-Peter Lang, 2015.
  • Catherine Rodgers et Raynalle Udris (dir.), Marguerite Duras. Lectures plurielles, Rodopi, 1998.
  • Janine Ricouart, Écriture féminine et violence : une étude de Marguerite Duras, Summa publications, 1991.
  • Michelle Royer, L’Écran de la passion Une étude du cinéma de Marguerite Duras. Brisbane: Boombana Publications. 1997.
  • Michelle Royer, « Le Spectateur face au bruissement sonore des films de Marguerite Duras et à ses images », In Jean Cléder (dir.), Marguerite Duras le Cinéma, (p. 43-54). Paris: Garnier Classiques, 2014.
  • Alexandra Saemmer, Duras et Musil, Rodopi, 2002.
  • Maïté Snauwaert, Duras et le cinéma, collection Le cinéma des poètes, Nouvelles éditions Place, 2018.
  • Sandrine Vaudrey-Luigi, La Langue romanesque de Marguerite DurasClassiques Garnier, 2013.
  • Philippe VilainDans le séjour des corps. Essai sur Marguerite Duras, éditions La Transparence, 2010.
  • Philippe VilainDit-il. D'après « L'Été 80 » de Marguerite Duras, éditions Cécile Defaut, 2011.

Témoignages[modifier | modifier le code]

Numéros spéciaux de revues[modifier | modifier le code]

  • Le Magazine littéraireno 158 (), no 278 (), no 513 ().
  • L'Arcno 98 « Marguerite Duras », 1990.
  • Lireno 193 « La vraie vie de Marguerite Duras », .
  • Le Magazine littéraireno 452 « Marguerite Duras : visage d'un mythe », .
  • Europe, janvier/.
  • Le Monde, hors-série Une vie, un écrivain « Marguerite Duras, la voix et la passion », août/.

Photographies[modifier | modifier le code]

coffret de 30 photographies prises entre 1980 et 1994.
Livre de photographies de Flore autour de l'enfance indochinoise de M.D accompagnées de textes de Marguerite Duras et d'une préface de Laure Adler.

Documentaires[modifier | modifier le code]

Biopic[modifier | modifier le code]

Enregistrements[modifier | modifier le code]

CD
  • Marguerite Duras. Le Ravissement de la parole
Archives enregistrées entre 1954 et 1991.
4 CD, collection Les Grandes Heures, INA/Radio-France, Harmonia Mundi, 2003.
  • Un vague extrêmement précis
Composition musicale de Carlos d'Alessio sur des textes de Duras.
Récitants : Delphine Seyrig et Sami Frey.
2 CD, INA mémoire vive, 1997.
  • India song et autres musiques de films
Compositions de Carlos d'Alessio.
1 CD, Le Chant du Monde, 1991 (réédition augmentée en 2009).
  • Marguerite Duras et la parole des autres…
Entretiens radiophoniques par Jean-Marc Turine, avec la participation de Jean-Louis Trintignant.
2 CD, Archives de l’INA 2001.
  • Le Cinéma de L’Amant
Texte lu par Duras.
2 CD, Benoît Jacob éditions, 2001.
Grand prix Académie Charles-Cros.
  • La Jeune fille et l’enfant
Extrait de L’Été 80, adapté par Yann Andréa, lu par Duras.
1 CD, éditions des femmes, coll. « Bibliothèque des voix », 2004.
  • L'Après-midi de Monsieur Andesmas
Pièce radiophonique adaptée par Duras.
Enregistrée pour France Culture, avec Marguerite Duras, Charles Vanel, Rosine Favey et Maria Casarès.
1 CD, Benoît Jacob éditions, 2004.
Deux entretiens enregistrés de juillet 1985 à avril 1986, autour de faits marquants de la vie politique : la deuxième guerre mondiale, l'Afrique, les États-Unis, etc.
2 CD, Gallimard, Collection à voix haute /France Culture, 2007.
Trois entretiens enregistrés au début de 1987, autour de faits marquants de la vie politique : la cohabitation, le terrorisme, la peine de mort, l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie, les fondements du racisme…
3 CD, Frémaux et associés /France Culture, 2007.
  • Le Vice-Consul
Texte lu par Michaël Lonsdale.
4 CD, Gallimard Ecoutez lire, 2007.
DVD
  • Les Grands Entretiens de Bernard Pivot : Marguerite Duras
Diffusé sur Antenne 2, le  pour le magazine Apostrophes.
Gallimard/INA, 2003.
  • Césarée de Marguerite Duras édité par Lowave [archive]
  • Détruire, dit-elle. écrit et réalisé par Marguerite Duras (1969)
suivi de Marguerite Duras : À Propos de Détruire dit-elle., réalisé par Jean-Claude Bergeret.
Benoît Jacob Vidéo [archive] 2008.
suivi de À propos de Nathalie Granger, entretien croisé avec Geneviève Dufour, Benoît Jacob et Luc Moullet, et L'écriture filmique de Marguerite Duras, entretien avec Madeleine Borgomano.
Blaq Out200792.
  • India Song écrit et réalisé par Marguerite Duras (1974)
suivi de La Couleur des Mots, entretiens avec Dominique Noguez, réalisation Jérôme Beaujour et Jean Mascolo.
Benoît Jacob Vidéo [archive] 2005.
  • CésaréeLes Mains négativesAurélia Steiner (Melbourne)Aurélia Steiner (Vancouver) écrits et réalisés par Marguerite Duras (1979)
suivis de La Caverne Noire, entretiens avec Dominique Noguez, réalisation Jérôme Beaujour et Jean Mascolo.
Benoît Jacob Vidéo [archive] 2007.
  • Agatha et les lectures illimitées , film écrit et réalisé par Marguerite Duras (1981) suivi de Duras filme(1981), produit et réalisé par Jean Mascolo et Jérôme Beaujour Benoît Jacob Vidéo [archive] 2009.
  • Agatha, pièce écrite par Marguerite Duras (1981) mise en scène par Jacques Malaterre, avec Anne Richard et Jean-Marc Richard
suivie de Ma sœur, mon amour, le film making of de la pièce.
Copat [archive] 2006.
  • Les Enfants écrit et réalisé par Marguerite Duras (1984) en collaboration avec Jean Mascolo et Jean Marc Turine.
Benoît Jacob Vidéo [archive] 2007.
Film

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