Se
dit d'un individu qui, d'intelligence avec un autre, le seconde pour
commettre une mauvaise action ou pour tromper. Dans le langage
populaire on appelle ainsi celui qui, « jouant » le client
empressé, entraîne le public à acheter la marchandise présentée
sur la place ou sur le marché par un camelot. Ces compères là ne
sont pas dangereux, leur « tromperie » est
bien
inoffensive. Il n'en est pas de même des compères qui opèrent dans
les rangs de la diplomatie et de la politique, et leurs arrangements
déchaînent parfois des catastrophes. C'est à Poincaré, aide dans
sa sinistre besogne par Iswolsky, son compère, qu'incombe une grande
part de responsabilité dans la guerre de 1914. Ces deux « compères
», secondés dans leur crime par un troisième filou du nom de
Delcassé, ont sur la conscience la mort de millions d'innocentes
victimes. « En fait de gouvernement, il faut des compères ; sans
cela la pièce ne s'achèverait pas. » Napoléon Ier, l'empereur
tragique devait en savoir quelque chose. Grammaticalement « compère
» fait au féminin « commère » ; mais ce mot n'est pas employé
dans le même sens et a une tout autre signification.
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