Action
de rapprocher des personnes séparées par des opinions ou des
intérêts différents. « On fait toujours une sottise en rejetant
les moyens de conciliation » déclare Rivarol ; cette affirmation
est un peu osée. S'il ne faut pas s'obstiner à repousser, lorsque
cela est possible, les tentatives d'accord, il est des cas où la
conciliation est une concession qui amoindrit l'une des parties.
Lorsque
l'on a raison et qu'un adversaire est de mauvaise foi, il est
ridicule de vouloir concilier le vice avec la vertu. Nous serions
plutôt d'accord avec Massillon qui dit : « que vouloir tout
concilier, c'est tout perdre ».
Il
est des intérêts qui sont inconciliables ; et du point de vue
Anarchiste nous considérons que c'est un crime de vouloir concilier
ceux de la bourgeoisie avec ceux de la classe ouvrière. Les hommes
qui tentent la conciliation de ces deux contraires commettent une
profonde erreur et il est regrettable que la classe ouvrière, ou
plutôt une fraction de la classe ouvrière consente à collaborer
avec ses exploiteurs dans l'espoir de concilier leurs intérêts
communs. Espérons que l'expérience répétée de ces tentatives, et
que les échecs successifs qui en résultent ouvriront les yeux de la
classe ouvrière et que dans un avenir proche elle saura se libérer
des conciliateurs, qui, ne sont trop souvent que des agents
conscients ou inconscients du Capital.
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