Assemblage
de plusieurs substances ou de plusieurs idées. Se dit au physique et
au moral. Chimiquement, par exemple, le mot combinaison signifie «
l'acte par lequel deux ou plusieurs corps s'unissent ensemble de
manière à former un nouveau corps dont les parties, même les plus
infimes, contiennent une certaine quantité des premiers ». Pour
nous, c'est surtout au sens politique que le mot présente intérêt,
la combinaison étant un des échafaudages sur lesquels reposent le
parlementarisme et la puissance gouvernementale. Le parlementaire est
passé maître dans l'art de combiner, lorsqu'il désire obtenir un
quelconque résultat et, en France ― comme dans les autres pays
d'ailleurs ― les couloirs et les salons de la Chambre des Députés
et du Sénat sont le repaire où s'entendent les « combineurs » ―
qui ne tiennent nullement à donner au public le spectacle de leurs
louches tractations. C'est à la combinaison que l'on a recours pour
former un ministère, et le terme fut tellement usité qu'on ne lui
prête plus un sens péjoratif. On dit couramment « une combinaison
ministérielle » sans vouloir remarquer que la composition d'un
ministère n'aboutit jamais qu'à la suite de tripotages malpropres,
et où chaque ambitieux cherche à obtenir la meilleure place et à
écraser son adversaire. Mme de Staël déclarait que : « L'histoire
attribue presque toujours aux individus comme aux gouvernants plus de
combinaisons qu'ils n'en ont ». Nous ne sommes pas de cet avis, bien
au contraire ; et nous sommes convaincus, par l'exemple et par
l'expérience, que tout gouvernement n'arrive à s'imposer que grâce
à des combinaisons, et que sans elles la vie lui serait impossible.
Ce ne serait du reste pas un mal, si nous considérons qu'un
gouvernement n'est nullement utile à la vie des hommes et des
sociétés et que ses uniques fonctions consistent à défendre les
privilèges d'une armée de parasites.
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