samedi 7 juillet 2018

Deuxième gauche, réformisme et lutte de classes de Daniel Poncet


-4 avril : Le QDP n°417 annonce en une « il a fait faillite le capitalisme. La France de demain, c’est la France socialiste ! » « Succès de la manifestation et du rassemblement hier à Paris ». A la page 9, est relaté le succès de la manifestation de « plusieurs milliers de personnes » le matin et du « rassemblement de lutte » l’après midi, tandis qu’à la page 8, c’est la première partie de l’intervention centrale de Charles Villac qui est reproduite.
-5 avril 1977 : Le QDP n°418, poursuit la publication de l’intervention centrale prononcée par Charles Villac au Rassemblement Communiste du 3 avril. Dans cette intervention, Charles Villac dit : « Devant une telle situation, la gauche croit son heure arrivée. Mis en appétit par leurs succès municipaux, les politiciens de la gauche croient leur victoire garantie et s’attribuent sans aucune pudeur le recul de la droite. Qu’importe pour eux que le vote du 13 et 20 mars ait été avant tout un désaveu du plan Barre dont Mitterrand, Rocard et d’autres ont souhaité le succès, appuyés par les dirigeants syndicaux, révisionnistes ou réformistes qui ont tout fait pour morceler les luttes, les disperser et détourner dans des actions de division aussi épuisantes qu’inefficaces, le potentiel combatif manifesté par la classe ouvrière le 7 octobre. »
Plus loin Charles Villac évoque les projets différents des 2 partis de gauche (gestion loyale de la crise ou première base d’un capitalisme d’Etat) et précise « L’existence de ces deux projets divergents, portés par la même alliance électorale, indique assez le caractère très provisoire et très superficiel de l’entente cordiale qu’affichent les deux partis de gauche. » (…) « D’ailleurs présente de manière nette dans de nombreuses luttes ces dernières années, la défiance que suscitent les perspectives de l’union de la gauche s’est matérialisée sur le plan strictement électoral dans certains résultats. »
Plus loin il évoque « Les scores significatifs » des « listes écologiques » l’accent est mis plus loin sur les résultats en hausse des listes présentées par l’OCT qui témoignent de la défiance « que certains travailleurs ont tenu à manifester au projet de l’union de la gauche. » (…) « Ainsi est posé aux révolutionnaires le problème de la bataille à mener pour faire mûrir cette défiance, en une claire prise de conscience des propositions de la gauche, de la nature des forces qui la composent le PS comme le PCF. La participation des communistes révolutionnaires aux prochaines élections législatives est une composante de cette bataille, et revêt une importance particulière compte tenu du rôle que vont jouer ces élections dans le développement de la crise.
Mais pour remplir pleinement l’objectif qu’elle vise, une telle participation doit remplir deux conditions. D’une part tracer une claire ligne de démarcation avec la bourgeoisie de droite et de gauche, avec les projets capitalistes contradictoires dont sont porteurs le PCF et le PS, révélant clairement aux travailleurs que si le capitalisme c’est la crise, la gauche c’est toujours le capitalisme.
D’autre part refuser, au contraire de ce que font les groupuscules trotskystes depuis des dizaines d’années qu’ils existent, de faire du vote réformiste au second tour une position de principe. Au demeurant le résultat de 10% obtenu par la liste d’unité populaire de Vénissieux, à laquelle participaient des militants de notre Parti, lesquels refusaient, on s’en doute, d’appeler à voter pour le PCF au deuxième tour, indique assez que l’influence d’une candidature n’est pas diminuée par la clarté des démarcations tracées avec les partis bourgeois de gauche. Voilà toutes les leçons auxquelles il faudra réfléchir, en analysant la situation concrète à la veille des élections législatives de 78, et en particulier en portant toute notre attention à la matérialisation dans les masses des aspirations au socialisme. ».

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