Introduction du Théâtre Français XIII siècles

XIII° siècles

Jean Bodel:

Il naît probablement dans les années 1160. Il fut sergent de l'échevinage. En 1194, il est membre de la confrérie des jongleurs et bourgeois d'Arras. Il prend la croix en 1199 ou 1200, mais, devenu lépreux en 1202, il se retire vraisemblablement à la léproserie de Saint-Nicolas de Méaulens, ou celle de Beaurains, toutes deux près d'Arras. Il y meurt sans doute mi février- début mars 1210, se trouvant inscrit à cette date sur le registre de la confrérie des Jongleurs et Bourgeois d'Arras qui est en fait un nécrologe

Lorsqu'on étudie l'époque des trouvères et des troubadours, il est bien difficile souvent de faire la distinction entre, d'une part, les véritables poètes et compositeurs, et d'autre part, les copieurs, les repreneurs, les continuateurs d'oeuvres anciennes sans y mettre pour autant des connotations péjoratives.

Jean Bodel est assurément de la première catégorie. S'il donne d'abord dans le genre ancien de la chanson épique avec la chanson des Saisnes, Jean Bodel innove, et ce, dans plusieurs genres: poétique, dramatique et lyrique.

En 1200, il donne probablement le 5 décembre à Arras la première représentation d'une oeuvre dramatique, "le jeu de Saint-Nicolas". Cette oeuvre marque pour les spécialistes la transition entre le "miracle" purement religieux et la représentation profane. Le récit reprend une veine classique: Saint-Nicolas, le héros, récupère un trésor à trois voleurs, et obtient la conversion d'un roi sarrasin qui a pourtant massacré des chrétiens. Mais Jean Bodel intègre à cette histoire des scènes burlesques de taverne, faisant découvrir la vie quotidienne arrageoise de l'époque.

Dans le genre de la pastourelle, rencontre d'une bergère et d'un prince, il en est une sur Robin et Marion, personnages repris un demi-siècle plus tard dans un jeu bien connu de Adam de la Halle.

Il innove aussi par le genre du "congé", poème émouvant, véritable adieu avant de mourir. Ce genre sera repris notamment plus tard par d'autres trouvères arrageois Baude Fastoul dans des circonstances analogues, et par Adam de la Halle, pour d'autres raisons, puis à d'autres époques par Villon, Rutebeuf, et de façon récente par Jacques Brel.




Rutebeuf


Poète du moyen-âge, Rutebeuf ( né à une date inconnue, dans les premières décennies du XIII) siècles, avant 1230 mort v 1285) doit probablement son nom au surnom Rutebeuf ( boeuf vigoureux) qu'il utilise lui-même dans son oeuvre. Il serait originaire de Champagne ( il a décrit les conflits à Troyes en 12 49) mais a vécu adulte à Paris.

On ne sait quasiment rien de sa vie sauf qu'il était probablement un jongleur avec une formation de clerc ( il connaisait le latin ). Son oeuvre, très diversifiée, qui rompit avec la tradition de la poésie courtoise des trouvères, comprend des hagiographies (vie de sainte Helysabel), de théâtre (miracle de Théophile), des poèmes polémiques et satiriques ( Renart le bestourné ou dit de l'herberie) envers les puissants de son temps. Rutebeuf est aussi un poète "personnel", l'un des premiers à nous parler de ses misères et des difficultés de la vie. Parmi ses vers les plus célèbres on trouve certainement ceux issus des Poèmes de l'infortune: "Que sont mes amis devenus, que j'avais de si près tenus, et tant aimés..."


Les poèmes de Rutebeuf ont inspiré Léo Ferré qui a assemblé plusieurs bribes de poèmes de l'auteur pour en faire une chanson qu'il a appelé Pauvre Rutebeuf. Plusieurs interprétations de cette chanson existent, entre autres: Léo Ferré ( 1955 en studio, 1958, 1984 et 1986 en récitals), Catherine Sauvage (1956), Jacques Douai ( 1957 ), Hugues Aufray ( 1967 ), Hélène Martin ( 1983 ), James Ollivier ( 1988 ), Marc Ogeret ( 1999 ), Joan Baez ( 1965 ) et aussi Cora Vaucaire ou Nana Mouskouri.


Bibliographie Partielle


Vie de Sainte Helysabel

Le miracle de Théophile
Nouvelle complainte d'outremer
Renart le Bestourné ou dit de l'herberie
Poèmes de l'infortune.


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Adam de la Halle

Adam de la Halle ( dit Adam d'Arras ou le Bossu d'Arras ) est un trouvère né au XIII siècle ( vers 1240) à Arras, mort vers 10287 dans le sud de l'Italie à la cour du comte d'Artois ou après son retour à Arras, en 1306.

Biographie

Il n'existe aucun document donnant des indications sur la vie de ce trouvère, ce qui est connu est tiré des manuscrits de ses oeuvres. Il est nommé Adam de la Halle et aussi Adam le Bossu, et serait le fils d'un certain maître Henri le Bossu, employé à l'échevinage d'Arras. Il aurait étudié à l'Université de Paris et aurait obtenu le titre de maître des ars. Il est l'auteur du Jeu de la feuillé en 1276 et du Jeu de Robin et Marion.

Vers 1282, il accompagne à Naples le duc Robert II d'Artois, où il donne peut-être, vers 1283-1284, son Jeu de Robin et Marion à la cour de Charles d'Anjou.

Adam de la Halle est probablement décédé à Naples en 1287, d'après l'explicit de la copie datée de la Chandeleur 1288 du Roman de Troie par jean Madot, son neveu, et par l'auteur du Jeu du Pélerin , qui prétend être allé sur la tombe du poète avec le comte d' Artois.

"Or est mors maitre Adans, Dieus li fache merchi
A se tomble ai esté, don Jhesu Crist merchi!"

Selon une hypothèse de Fabienne Gégou, Adam de la Halle ne serait pas mort en 1287, mais aurait vécu jusqu'en 1306, date à laquelle il aurait été signalé parmi les 175 ménestrels présents à Westminster lors de la fête princière de la Pentecôte. Cette affirmation sujette à contreverses est contestée par les autres spécialistes du trouvère




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