samedi 14 juillet 2018

Journal de la Commune


La Commune de Paris,

Considérant que le premier des principes de la République est la liberté ;
Considérant que la liberté de conscience est la première des libertés ;
Considérant que le budget des cultes est contraire au principe, puisqu’il impose les citoyens contre leur propre foi ;
Considérant, en fait, que le clergé a été le complice des crimes de la monarchie contre la liberté.
DÉCRÈTE :
Art. 1er. L’Eglise est séparée de l’Etat.
Art. 2. Le budget des cultes est supprimé.
Art. 3. Les biens dits de mainmorte, appartenant aux congrégations religieuses, meubles ou immeubles, sont déclarés propriétés nationales.
Art. 4. Une enquête sera faite immédiatement sur ces biens, pour en constater la nature et les mettre à la disposition de la nation.
La Commune de Paris.



La Commune de Paris,
Considérant que diverses administrations publiques et particulières de Paris ont formé leurs employés de tout ordre en compagnies spéciales de la garde nationale ; que ces compagnies ont échappé jusqu’ici à tout service régulier ; Qu’il y a là un abus redoutable pour la sécurité générale et une atteinte au principe d’égalité.
ARRÊTE :
Article 1er. Ces compagnies spéciales seront immédiatement versées dans les bataillons de la garde nationale.
Art. 2. Elles procéderont immédiatement à la réélection de leurs officiers.
La Commune de Paris.



Les délégués civils et militaires de l’ex-préfecture de police.

Attendu que les rues sont encombrées tous les jours par des marchands qui débitent au public des tabacs et des cigares de provenance étrangère ; Considérant que ces cigares n’ayant pas été soumis au contrôle de l’administration des tabacs, peuvent être un danger pour la santé publique ; Qu’au surplus, la vente des tabacs constitue l’une des principales sources de revenus de l’Etat à laquelle il importe de ne pas porter atteinte.
arrêtent :
Art. 1er. La vente des tabacs sur la voie publique est formellement interdite. Les contrevenants au présent arrêté seront poursuivis et leurs marchandises saisies.
Art. 2. L’exécution du présent arrêté est confiée à la garde nationale.

Paris, le 31 mars 1871.
Le délégué militaire,
Général E. DUVAL.
Le délégué civil,
RAOUL RIGAULT.


Transport des journaux.
La commission des finances,
Vu les entraves apportées au service de la poste par le gouvernement de Versailles, dans le but de faciliter la circulation des journaux,
arrête :
Article unique. Jusqu’à nouvel ordre, le transport des journaux est autorisé par toutes les voies possibles.
Les membres de la commune délégués aux finances.
VICTOR CLÉMENT, CH. BESLAY,
E. VARLIN, RÉGÈRE, FR. JOURDE.


AVIS.

Un certain nombre d’inspecteurs, vérificateurs, receveurs et autres employés de l’administration refusent leurs services au public, par ordre du ministère des finances de Versailles.
Il est fait appel, pour remplacer les absents, démissionnaires de droit, ou révoqués dans les différents bureaux, aux citoyens aptes à remplir les fonctions laissées vacantes.
Les aspirants aux emplois proposés devront se présenter rue de la Banque, 13, à la direction, bureau du personnel, à partir de midi, 4 courant, munis des pièces et références pouvant justifier de leurs aptitudes et de leur honorabilité.

Paris, 2 avril 1871.
Le directeur,
J. OLIVIER.


Le directeur général des lignes télégraphiques invite les jeunes gens sans emploi à la fréquentation d’une école de télégraphie qui vient d’être ouverte à l’administration centrale.
Il fait appel à tous les bons citoyens pour l’aider à reconstituer le personnel des différents bureaux de Paris, si traîtreusement désorganisés par le gouvernement de Versailles.
Le stage nécessaire pour les hommes intelligents n’excédera pas vingt jours, et des appointements convenables leur seront immédiatement offerts. Un examen préalable permettra à l’administration de se fixer que la capacité des postulants.
L’héroïque population de Paris ne sera pas longtemps victime de la désorganisation de tous les services, motivée par d’odieuses passions politiques.

Paris, 3 avril 1871.
Le directeur général des lignes télégraphiques.
A. PAUVERT.

Aucun commentaire: