dimanche 30 juillet 2017

Leçons de la Révolution Espagnole



« Il faut remarquer que tout syndicat de masse dans la mesure où il s'ouvre à tous les ouvriers est pour l'instant condamné au réformisme car les ouvriers, produits de la société, sont en général réformistes dans l'esprit. Il faut donc que les éléments conscients tentent de les amener à la conscience révolutionnaire. »

« Il s'élève longuement contre le culte de la personnalité qui se développa dans la CNT-FAI les individualités, les personnalités: intellectuelles, utile sans doute doivent être soumises à la règle démocratique comme le dernier des ouvriers. »

« Mais en face de tout cela , combien est stimulante l'action des masses! Dans des conditions d'une difficulté insurmontable elles se lancent dans la construction de la nouvelle société.Elles réorganisent la production,luttent à la fois contre Franco et la bureaucratie républicaine .Leur dynamisme est si grand que même les paysans s'organisent et nous donnent un aperçu prometteur de la solution à la difficile question agraire. »



Vladimir Illitch Lénine 1870-1924



Que faire ?

« Sans théorie révolutionnaire, pas de mouvement révolutionnaire On ne saurait trop insister sur cette idée à une époque où l'engouement pour les formes les plus étroites de l'action pratique va de pair avec la propagande à la mode de l'opportunisme. »

«  La conscience des masses ouvrières ne peut être une conscience de classe véritable si les ouvriers n'apprennent pas à profiter des faits et événements politiques concrets et actuels pour observer chacune des autres classes sociales dans toutes les manifestations de leur vie intellectuelle, morale et politique, s'ils n'apprennent pas à appliquer pratiquement l'analyse et le critérium matérialistes à toutes les formes de l'activité et de la vie de toutes les classes, catégories et groupes de la population. Quiconque attire l'attention, l'esprit d'observation et la conscience de la classe ouvrière uniquement ou même principalement sur elle-même, n'est pas un social-démocrate; car, pour se bien connaître elle-même, la classe ouvrière doit avoir une connaissance précise des rapports réciproques de la société contemporaine, connaissance non seulement théorique... disons plutôt : moins théorique que fondée sur l'expérience de la vie politique. »

« Economistes et terroristes s'inclinent devant deux pôles opposés de la tendance spontanée : les économistes devant la spontanéité du "mouvement ouvrier pur”, les terroristes devant la spontanéité de l'indignation la plus ardente d'intellectuels qui ne savent pas ou ne peuvent pas lier en un tout le travail révolutionnaire et le mouvement ouvrier. Il est difficile en effet à ceux qui ont perdu la foi en cette possibilité ou qui n'y ont jamais cru, de trouver une autre issue que le terrorisme à leur indignation et à leur énergie révolutionnaire. »

«N'est-il pas évident que c'est dans l'éducation politique des ouvriers, dans la dénonciation, devant eux, de tous les aspects de notre odieuse autocratie ? »

« la politique trade-unioniste de la classe ouvrière est précisément la politique bourgeoise de la classe ouvrière»

L'état et la révolution

«L’attitude que nos socialistes-révolutionnaires et nos menchéviks observent envers l’État est une des preuves les plus évidentes qu’ils ne sont pas du tout des socialistes (ce que nous, bolchéviks, avons toujours démontré), mais des démocrates petits-bourgeois à phraséologie pseudo-socialiste. »

page 21 :
« La république démocratique est la meilleure forme politique possible du capitalisme ; aussi bien le Capital, après s’en être emparé (par l’entremise des Paltchinski, Tchernov, Tsérétéli ), assoit son pouvoir si solidement, si sûrement, que celui-ci ne peut être ébranlé par aucun changement de personnes, d’institutions ou de partis dans la république démocratique bourgeoise. »

page 22 :
« Les démocrates petits-bourgeois tels que nos socialistes-révolutionnaires et nos menchéviks, de même que leurs frères jumeaux, tous les social-chauvins et opportunistes de l’Europe occidentale, attendent précisément quelque chose « de plus » du suffrage universel. Ils partagent eux-mêmes et inculquent au peuple cette idée fausse que le suffrage universel, « dans l’État actuel », est capable de traduire réellement la volonté de la majorité des travailleurs et d’en assurer l’accomplissement. »

page 24 : Engels cité par Lénine
« L’État était le représentant officiel de toute la société, sa synthèse en un corps visible, mais cela, il ne l’était que dans la mesure où il était l’État de la classe qui, pour son temps, représentait elle-même toute la société : dans l’antiquité, État des citoyens propriétaires d’esclaves ; au moyen âge, de la noblesse féodale ; à notre époque, de la bourgeoisie. Quand il finit par devenir effectivement le représentant de toute la société, il se rend lui-même superflu. Dès qu’il n’y a plus de classe sociale à tenir dans l’oppression ; dès que, avec la domination de classe et la lutte pour l’existence individuelle motivée par l’anarchie antérieure de la production, sont éliminés également les collisions et les excès qui en résultent, il n’y a plus rien à réprimer qui rende nécessaire un pouvoir de répression, un État. »

page 26
« Pourtant, ce n’est « inintelligible » que pour quiconque n’a pas ré-fléchi à ce fait que la démocratie, c’est aussi un État et que, par conséquent, lorsque l’État aura disparu, la démocratie disparaîtra également. Seule la révolution peut « supprimer » l’État bourgeois. L’État en général, c’est-à-dire la démocratie la plus complète, ne peut que « s’éteindre ». »

page 98


« on oublie constamment que la suppression de l’État est aussi la suppression de la démocratie, que l’extinction de l’État est l’extinction de la démocratie. »

Sébastien Fauré 1858-1942


L'encyclopedie Anarchiste

« L'Anarchie n'est pas une religion ; elle n'a pour point de départ aucune « révélation » ; elle ne connaît pas l'affirmation dogmatique ; elle répudie l'apriorisme ; elle n'admet pas l'idée sans preuve. »

page 214 :
« Non! Les Anarchistes ne sont ni des utopistes, ni des rêveurs, ni des fous et la preuve, c'est que partout les Gouvernements les traquent et les jettent en prison, afin d'empêcher la parole de Vérité qu'ils propagent d'aller librement aux oreilles des déshérités, alors que, si l'enseignement libertaire relevait de la chimère ou de la démence, il leur serait si facile d'en faire éclater le déraisonnable et l'absurdité. »

page 217 :
« La RELIGION - ce terme étant pris dans son sens le plus étendu et s'appliquant à tout ce qui est Dogme - est la troisième forme de l'Autorité. Elle s'appesantit sur l'esprit et la volonté ; elle enténèbre la pensée, elle déconcerte le jugement, elle ruine la raison, elle asservit la conscience. C'est toute la personnalité intellectuelle et morale de l'être humain qui en est l'esclave et la victime. »

page 200
« C'est pourquoi nous guerroyons contre les bateleurs, quels qu'ils soient, des partis politiques, quels qu'ils soient, leur unique effort tendant à persuader aux masses dont ils mendient les suffrages, que tout va mal parce qu'ils ne gouvernent pas et que tout irait bien s'ils gouvernaient. »

page 224 :
«Armand de Brescia, Jean Huss, Jérôme de Prague, nombre d'autres encore furent ainsi torturés, brûlés, après avoir été anathématisés. Si ces procédés monstrueux ne sont plus usités à notre époque, ce n'est pas que l’Église catholique les ait réprouvés et y ait renoncé d'elle-même ; c'est, uniquement, parce que l’Église, ayant perdu en partie sa prestigieuse puissance, ne pourrait se permettre de tels crimes sans soulever contre elle la réprobation et la révolte. » 

page 243
« Certains anthropologistes ont cherché quelle relation pouvait exister entre la criminalité et la conformation physique de l'individu. Ces recherches ont donné naissance à l'anthropologie criminelle. Le plus célèbre des criminalistes, le Dr Lombroso proclame l'existence du criminel-né, c'est-à-dire d'un genre d'homme qui, par voie héréditaire ou congénitale serait fatalement poussé à devenir criminel. Cette doctrine qui prétend revêtir d'un caractère scientifique et certain une thèse que l'expérience contredit fréquemment a été passionnément débattue et brillamment combattue, notamment par Manouvrier, professeur à l'école d'Anthropologie fondée en 1876, à Paris. Manouvrier a lumineusement démontré que l'influence du milieu exerce une action prépondérante sur la formation du caractère de l'individu et la direction de ses actes. »

«  Il convient de faire, en ce qui concerne l’artisan, une remarque importante. Jusqu’à maintenant, on lui a systématiquement refusé l’entrée des syndicats, sous le prétexte qu’ils sont patrons. C’est là une erreur à détruire. L’artisan a sa place toute marquée au syndicat, puisqu’il n’exploite personne. Faire entrer l’artisan au syndicat est une nécessité. Par voie d’assimilation logique, les artisans de la campagne, ceux qui cultivent eux-mêmes leur lopin de terre ont, eux aussi, leur place au syndicat. Ce n’est que de cette façon que nous pourrons avoir, un jour, un syndicalisme agraire. »



« Le gouvernement de l’artistocrate, c’est sa conscience. Il ne reconnaît à aucune autorité extérieure le soin de le diriger. Sa morale n’est pas la morale traditionnelle. L’artistocrate, c’est l’homme libre. »

Révision N 1 Février 1938



« D'autre part, le syndicalisme, après la faillite de 1914, est rentré dans la vie publique par la petite porte des cabinets ministériels. Sa honte de paraître impropre à toutes les besognes assumées par les maîtres, lui a fait négliger l'amour de la lutte pour l'intelligence gratuite et la jonglerie des systèmes. Il se ravale ainsi au niveau des partis qui prétendent lutter d'égal à égal avec les bourgeois à la tribune du parlement. »

« Il écarte la grève générale prolétarienne pour des escarmouches syndicales d'allures revendicatives. Il substitue à l'armée en marche du prolétariat les bataillons bien alignés, les fédérations bien centralisés, auxquels le parti psychologue commandera de ces marches et de ces arrêts brusqués dont la grève des services publics nous a donné un exemple réussi. »

« Les syndicats réformistes ne sont pas toujours ceux où la conscience de classe ne soit la moins claire. Ce sont ceux qui, par la fonction de leurs membres, ont une place de première importance dans le système nerveux de la production capitaliste. »

« L'attitude du Populaire en cette circonstance et l'accueil que lui réserva le milieu ouvrier est la preuve qu'une telle grève ne pouvait être ni arrêtée ni freinée. Nier l'intérêt d'une grève au moment où les ouvriers la font, c'est prendre à contre-courant la psychologie du prolétariat qui voit l'action en elle-même et non les combines qui la déterminent. Le Populaire se lamente « sur la population ouvrière privée de métro et d'autobus »et « l'arrêt du travail dans le gaz et l'électricité comme dans l'enlèvement des ordures ménagères. » Le plumitif socialiste qui écrit ça ne nie pas seulement la valeur de l'action en soi , il méconnaît encore le rôle spectaculaire de la grève dans une agglomération policée où l'immobilisation des services publics est la préfigure de la catastrophe finale, de l'avant-goût de la défaite bourgeoise, l'image de la puissance du prolétaire, le moteur de son orgueil de classe, la démonstration qu'il est le maître puisqu'il peut détruire ce qu'il a créé ».



NOIR et ROUGE : L'Organisation



Berneri a dit :
« Si le mouvement anarchiste n'a pas le courage de se considérer isolé spirituellement, il n'apprendra pas à agir comme initiateur et propulseur. S'il n'acquiert pas l'intelligence politique qui naît d'un pessimisme rationnel et serein ( qui est, en fait, le sens de la réalité) et d'un attentif et clair examen des problèmes, il ne saura multiplier ses forces en trouvant consentement et coopération dans les masses.
Il faut sortir du romantisme. Voir les masses, dirai-je en perspective. Il n'y a pas le peuple homogène, mais les foules, variées, séparées en catégories. Il n'y a pas la volonté révolutionnaire des masses mais des moments révolutionnaires, dans lesquels les masses sont un énorme levier.
Être avec le peuple est facile si il s'agit de crier : « Vive !» « A Bas ! » « En avant ! » « Vive la révolution ! » ou si il s'agit simplement de se battre. Mais vient le temps où tous demandent : Que faisons-nous ? Il faut avoir une réponse. Non pour faire les chefs mais pour que la foule ne s'en crée pas. »

Malatesta dit :

« On peut diriger par le conseil et par l'exemple, en laissant les gens placés dans la possibilité et la nécessité de pourvoir eux-même à leurs propres besoins, adoptant en toute liberté nos méthodes et nos solutions, si elles sont, ou leur semblent meilleures que celles proposées et pratiquées par d'autres. Mais on peut diriger aussi en assumant le commandement, c'est à dire en devenant gouvernement et en imposant au moyen de gendarmes ses propres idées et ses propres intérêts. »

Malatesta a dit :

« Et quand nous ne trouvons pas dans le peuple un assentiment suffisant et que nous ne pouvons empêcher la reconstitution d'un état avec ses institutions autoritaires et ses organes coercitifs, nous devons nous y refuser à y participer et à le reconnaître, nous rebeller contre ses exigences et réclamer une pleine autonomie pour nous-même et pour toutes les minorités dissidentes. Nous devons en sommes rester en état de rébellion effective ou en puissance et, ne pouvant vaincre dans le présent, préparer l'avenir. »





Noir et Rouge Anthologie


Par conséquent , nous considérons l'anarchisme comme un idéal profondément humain, dépassant les intérêts d'une classe quelconque, étant donné qu'il nous conduit vers une société sans classe.

Mais constatant qu'à la base de la société actuelle se trouvent deux facteurs : économique et celui du pouvoir , nous sommes amenés à souligner la réalité de la structure de classes. Certaines de ces classes doivent être considérées comme défenseurs de la société actuelle, les autres comme ces ennemies conscientes ou inconscientes , menant la lutte contre le capitalisme , l'état ou la religion comme causes et conséquences de la division en classes de l'oppression et de l'inégalité, lutte dirigée contre cette société en tant que telle et par conséquent contre les classes qui a soutiennent, lutte menée principalement par les exploités et les opprimés, engagées par intérêt vital dans cette lutte et la révolution.

Nous considérons donc que le caractère de classe est un des éléments fondamentaux de l'anarchisme dans la lutte jusqu'à et pendant la révolution.
Nous tenons à donner une brève explication sur notre conception des classes :

-Les classes sont l'expression des rapports de forces économiques dans la société actuelle ; d'un côté ceux qui possèdent les biens, les crédits, les moyens de production, les transports et d'échanges , les capitalistes , les exploiteurs directs ou indirects ; de l'autre ceux qui n'ont que leurs forces physiques ou intellectuelles à vendre pour vivre – les exploités directs et indirects. Mais une classe, même sur un plan économique , n'est ni contrastée ni compacte, c'est à dire son intégralité varie selon la situation économique et sociale du moment, et selon les passages des éléments d'une classe à l'autre. Les intérêts des différentes couches d'une même classe peuvent ne pas être identiques dans certains cas et peuvent être même opposés. Sur ce fait est est basée la pratique de la collaboration de classes ( social-démocratie et tous les réformismes de gauche ). Mais ce fait prouve également l'erreur du syndicalisme étroit , de l'ouvriérisme. Le seul facteur économique , malgré son importance primordiale, n'est pas capable ni suffisant pour réveiller la conscience et la solidarité de classe pour écarter le danger d'une nouvelle dictature , pour fixer les buts de la révolution et de la société nouvelle.
-La classe, par ailleurs, est l'expression du pouvoir, autre caractéristique fondamentale de la société actuelle – c'est à dire de gouvernants et des gouvernés, des oppresseurs et des oppressés. Mais le pouvoir et l'état, en tant que tels, sont capables, d'autre part , d'engendrer des classes nouvelles, par la création des institutions de l'état, d'un appareil bureaucratique, des responsabilités, des privilèges, des avantages économiques, de la technocratie.

«  C'est pourquoi, en théorie autant qu'en pratique, les anarchistes ont concentré leurs feux sur le mythe de l'état et ses expressions concrètes. Mais on oublie ainsi que l'état est u effet de causes sociales profondes , c'est à dire que c'est un produit social dont la genèse dans le temps est conditionnée par des facteurs biologiques , économiques et psychologiques primaires. Certes, l'état même, de nos jours, par un impératif de conservation, en est le promoteur et intensifie leurs effets ; mais cela n'est qu'une réaction secondaire qui présuppose l’existence de ces facteurs primaires. Ce sont ceux-ci qu'il faut déraciner si nous voulons soit empêcher le resurgissement de l'état après chaque tentative de l'abolir , soit simplement réduire son agressivité et sa prépotence.

Il faut le dire et le répéter , l'état plonge ses racines dans les profondeurs de la sociétés et de l'(homme mêmes. Ce sujet se prête à de longs développements mais je me bornerai pour l'instant à énonce une vérité fondamentale : si l'on veut combattre efficacement l'état, il est nécessaire de réformer la société et l'homme qui l'enfantent et le font durer. Les armes de la politique et la politique des armes sont absolument inefficaces à cette fin. Il y a cependant un aspect positif dans la lutté déjà séculaire de l'anarchisme et, en général, de l'individu contre l'état, c'est l'importance accordée à l'action directe sans laquelle , comme disait Gandhi « rien ne s'est jamais fait en ce monde ». Et il est douloureux de constater comment on a oublié et oublie encore dans des milieux dits libertaires cette vérité si hautement proclamée et victorieusement mise en pratique par le libérateur de l'Inde. »

Montesquieu 1689-1755



Lettres Persanes

«Je sais comment je dois me conduire avec ce sexe, qui, quand on ne lui permet pas d’être vain, commence à devenir superbe ; et qu’il est moins aisé d’humilier, que d’anéantir. Je tombe sous tes regards. »

«Ce que je dis de ce prince ne doit pas t’étonner : il y a un autre magicien plus fort que lui, qui n’est pas moins maître de son esprit, qu’il l’est lui-même de celui des autres. Ce magicien s’appelle le pape : tantôt il lui fait croire que trois ne sont qu’un ; que le pain qu’on mange n’est pas du pain, ou que le vin qu’on boit n’est pas du vin ; et mille autres choses de cette espèce. »

« Sans doute que les Français, extrêmement décriés chez leurs voisins, enferment quelques fous dans une maison, pour persuader que ceux qui sont dehors ne le sont pas. »


Michel Bakounine 1814-1876




Cathéchisme Révolutionnaire :


« L'expérience nous apprend, au contraire, que le système répressif et autoritaire, loin d'en avoir arrêté les débordements, l'a toujours plus profondément et plus largement développée dans les pays qui s'en sont trouvés atteints, et que la morale publique et privée a toujours descendu et monté à mesure que la liberté des individus se rétrécissait ou s'élargissait. »


«  Liberté illimitée de toute sorte de propagande par le discours, par la presse, dans les réunions publiques et privées, sans autre frein à cette liberté que la puissance salutaire naturelle de l'opinion publique. Liberté absolue d'associations, sans exempter celles qui par leur objet seront ou paraîtront immorales et même celles qui auront pour objet la corruption et la [destruction] [Illisible sur le manuscrit de Nettlau. ] de la liberté individuelle et publique. La liberté ne peut et ne doit se défendre que par la liberté ; et c'est un contresens dangereux que de vouloir y porter atteinte sous le prétexte spécieux de la protéger ; et, comme la morale n'a pas d'autre source, d'autre stimulant, d'autre cause, d'autre objet que la liberté, et comme elle n'est elle-même rien que la liberté, toutes les restrictions qu'on a imposées à cette dernière dans le but de protéger la morale ont toujours tourné au détriment de celle-ci. »

«  Appliqués à la politique internationale, ces principes sont : Chaque pays, chaque nation, chaque peuple, petit ou grand, faible ou fort, chaque région, chaque province, chaque commune ont le droit absolu de disposer de leur sort ; de déterminer leur exigence propre, de choisir leurs alliances, de s'unir et de se séparer, selon leurs volontés et besoins sans aucun égard pour les soi-disant droits historiques et pour les nécessités politiques, commerciales ou stratégiques des États. »

«  Un pays conquérant est nécessairement un pays intérieurement esclave. La gloire et la grandeur d'une nation consistent uniquement dans le développement de son humanité. Sa force, son unité, la puissance de sa vitalité intérieure se mesurent uniquement par le degré de sa liberté. »

« Causes de ruine, de corruption, d'abrutissement et de tyrannie intérieurs, les armées permanentes et le métier de soldat sont [en outre] une [menace] contre la prospérité et l'indépendance de tous les autres pays. »

Politique de l'Internationale :

«  Que pour te donner de la force tu dois t'associer non avec des bourgeois, ce qui serait de ta part une sottise ou un crime parce que tous les bourgeois en tant que bourgeois sont nos ennemis irréconciliables, ni avec des ouvriers infidèles et qui seraient assez lâches pour aller mendier les sourires et la bienveillance des bourgeois, mais avec des ouvriers honnêtes énergiques et qui veulent franchement ce que tu veux ?

As-tu compris qu'en vue de la coalition formidable de toutes les classes privilégiées de tous les propriétaires capitalistes et de tous les États dans le monde, une association ouvrière isolée, locale ou nationale, appartînt-elle même à l'un des plus grands pays de l'Europe ne pourra jamais triompher et que pour tenir tête à cette coalition et pour obtenir ce triomphe, il ne faut rien [de] moins que l'union de toutes les associations ouvrières locales et nationales en une association universelle, il faut la grande Association Internationale des Travailleurs de tous les pays ? »


« S'ils avaient arboré le drapeau d'un système politique ou antireligieux, loin d'unir les ouvriers de l'Europe, ils les auraient encore plus divisés ; parce que, l'ignorance des ouvriers aidant, la propagande intéressée et au plus haut degré corruptive des prêtres, des gouvernements et de tous les partis politiques bourgeois, sans en excepter les plus rouges, a répandu une foule de fausses idées dans les masses ouvrières, et que ces masses aveuglées se passionnent malheureusement encore trop souvent pour des mensonges, qui n'ont d'autre but que de leur faire servir, volontairement et stupidement, au détriment de leurs intérêts propres, ceux des classes privilégiées. »


«  ces classes se sont servies de la puissance musculaire du peuple pour se détrôner mutuellement, et pour se mettre à la place l'une de l'autre. Le peuple à son tour n'a jamais pris parti pour les unes contre les autres que dans le vague espoir qu'au moins l'une de ces révolutions politiques, dont aucune n'a pu se faire sans lui, mais [dont] aucune ne s'est faite pour lui, apporterait quelque soulagement à sa misère et à son esclavage séculaires. »


« Et ils resteront toujours les mêmes tant que les masses populaires continueront de servir d'instrument à la politique bourgeoise, que cette politique s'appelle conservatrice, libérale, progressiste, radicale, et lors même qu'elle se donnerait les allures les plus révolutionnaires du monde. Car toute politique bourgeoise, quels que soient sa couleur et son nom, ne peut avoir au fond qu'un seul but : le maintien de la domination bourgeoise, et la domination bourgeoise, c'est l'esclavage du prolétariat. »

« Annoncez tout d'abord ces deux buts à des ouvriers ignorants, écrasés par le travail de chaque jour et démoralisés, emprisonnés [Peut-être faut-il lire avec James Guillaume : empoisonnés.] pour ainsi dire sciemment par les doctrines perverses que les gouvernements, de concert avec toutes les castes privilégiées, prêtres, noblesse, bourgeoisie, leur distribuent à pleines mains, et vous les effrayerez ; ils vous repousseront peut-être, sans se douter que toutes ces idées ne sont rien que l'expression la plus fidèle de leurs propres intérêts, que ces buts portent en eux la réalisation de leurs voeux les plus chers ; et qu'au contraire les préjugés religieux et politiques, au nom desquels ils les repousseront peut-être, sont la cause directe de la prolongation de leur esclavage et de leur misère. »

« Règle générale : On ne peut convertir que ceux qui sentent le besoin de l'être, que ceux qui portent déjà dans leurs instincts ou dans les misères de leur position, soit extérieure, soit intérieure, tout ce que vous voulez leur donner ; jamais vous ne convertirez ceux qui n'éprouvent le besoin d'aucun
changement, même ceux que, tout en désirant sortir d'une position dont ils sont mécontents, sont poussés, par la nature de leurs habitudes morales, intellectuelles et sociales, à la chercher [... une position meilleure.] dans un monde qui n'est pas celui de vos idées. »

« Nous rangeons sans doute aussi dans cette catégorie les rares et généreux ouvriers qui, tout en ayant la possibilité de monter individuellement au-dessus de la classe ouvrière, n'en veulent pas profiter, aimant mieux souffrir encore quelque temps, solidairement avec leurs camarades de
misère, de l'exploitation des bourgeois, que de devenir des exploiteurs à leur tour. Ceux-là ont pas besoin d'être convertis ; ils sont des socialistes purs. »

« Mais, dira-t-on, les travailleurs, devenus plus sages par l'expérience même qu'ils ont faite, n'enverront plus des bourgeois dans les assemblées constituantes ou législatives, ils enverront de simples ouvriers. Tout pauvres qu'ils sont, ils pourront bien donner l'entretien nécessaire à leurs
députés. Savez-vous ce qui en résultera ? C'est que les ouvriers députés, transportés dans des conditions d'existence bourgeoise et dans une atmosphère d'idées politiques toutes bourgeoises, cessant d'être des travailleurs de fait pour devenir des hommes d'État, deviendront des bourgeois, et peut-être même plus bourgeois que les bourgeois eux-mêmes. »

« Faisant abstraction, comme le lui commandent ses statuts, de toute politique nationale et locale, elle donnera à l'agitation ouvrière dans tous les pays un caractère essentiellement économique, en posant comme but : la diminution des heures de travail et l'augmentation des salaires ; comme
moyens : l'association des masses ouvrières et la formation des caisses de résistance. »

Dieu et l'Etat :


« Tant que nous ne saurons pas nous rendre compte de la manière dont l'idée d'un monde surnaturel ou divin s'est produite et a dû fatalement se produire dans le développement historique de la conscience humaine, nous aurons beau être scientifiquement convaincus de l'absurdité de cette idée, nous ne parviendrons jamais à la détruire dans l'opinion de la majorité ; parce que nous ne saurons jamais l'attaquer dans les profondeurs mêmes de l'être humain, où elle a pris naissance, et, condamnés à une lutte stérile, sans issue et sans fin, nous devrons toujours nous contenter de la combattre seulement à la surface, dans ses innombrables manifestations, dont l'absurdité, a peine abattue par les coups du bon sens, renaîtra aussitôt sous une forme nouvelle et non moins insensée. »

« Car nous aurons beau nous dire et nous croire athées : tant que nous n'aurons pas compris ces causes, nous nous laisserons toujours plus ou moins dominer par les clameurs de cette conscience universelle dont nous n'aurons pas surpris le secret ; et, vu la faiblesse naturelle de l'individu même le plus fort contre l'influence toute-puissante du milieu social qui l'entoure, nous courrons toujours le risque de retomber tôt ou tard, et d'une manière ou d'une autre, dans l'abîme de l'absurdité religieuse. »


«  Toutes les religions sont cruelles, toutes sont fondées sur le sang, car toutes reposent principalement sur l'idée du sacrifice, c'est-à-dire sur l'immolation perpétuelle de l'humanité à l'inextinguible vengeance de la Divinité. »

Max Stirner 1806-1856



L'Unique et sa propriété :


« Passez vous-mêmes les autres en revue, et dites si la Vérité, la Liberté, la Justice, etc., s'inquiètent de vous autrement que pour réclamer votre enthousiasme et vos services. Soyez des serviteurs zélés, rendez-leur hommage, c'est tout ce qu'elles demandent »

« Dieu et l'Humanité n'ont basé leur cause sur rien, sur rien qu'eux-mêmes. Je baserai donc ma cause sur Moi : aussi bien que Dieu, je suis la négation de tout le reste, je suis pour moi tout je suis l'Unique. »

« Ce qui est saint sanctifie en retour son adorateur ; le culte qu'il lui rend le sanctifie et sanctifie ce qu'il fait : un saint commerce, de saintes pensées et de saintes actions, etc. »

« Et par là même qu'on fait ressortir l'essence, on réduit l'aspect jusqu'alors mal compris à une mensongère apparence. »

« Chaque jour montre mieux la lâcheté et la rage de ces maniaques, et le peuple, comme un imbécile, leur prodigue ses applaudissements. »

« Avec quelque vivacité qu'il s'insurge contre la piété des Chrétiens, il n'en est pas moins resté
également chrétien par la moralité. »

« Si vous vous en tenez au principe de la morale qui prescrit de poursuivre partout et toujours le Bien, vous en êtes réduits à vous demander si, en aucun cas, le meurtre ne peut arriver à réaliser ce Bien; dans l'affirmative, vous devez liciter ce meurtre dont le Bien est sorti. »

« Un accord moral conclu au nom de l'amour et de la fidélité ne laisse place à aucune volonté discordante et opposée ; la belle harmonie est rompue si l'un veut une chose et l'autre le contraire. Or, l'usage et un vieux préjugé exigent avant tout de l'opposition le respect de ce pacte moral. Que reste-t-il à l'opposition ? Peut-elle vouloir une liberté lorsque l'élu, la majorité trouvent bon de la repousser ? Non! Elle n'oserait vouloir la liberté ; tout ce qu'elle peut faire, c'est la souhaiter, et pour l'obtenir, « pétitionner » et tendre la main en la demandant par charité. Voyez-vous ce qui arriverait si l'opposition voulait réellement, si elle voulait de toute l'énergie de sa volonté ? Non, non : qu'elle sacrifie la Volonté à l'Amour, qu'elle renonce à la Liberté — pour les beaux yeux de la Morale. Elle ne doit jamais « réclamer comme un droit » ce qu'il lui est seulement permis de « demander comme une grâce ». L'amour, le dévouement, etc., exigent impérieusement qu'il n'y ait qu'une seule volonté devant laquelle toutes les autres s'inclinent, à laquelle elles obéissent avec amour et soumission.
Que cette volonté soit raisonnable ou déraisonnable, il est en tout cas moral de s'y soumettre et immoral de s'y soustraire. »

« Trop faible désormais pour servir la morale sans hésitation et sans défaillance, trop scrupuleuse encore pour vivre tout à fait selon l'égoïsme, elle passe en tremblant, dans la toile d'araignée de l'hypocrisie, d'un principe à l'autre, et, paralysée par le fléau de l'incertitude, ne capture plus que de sottes et pauvres mouches. A-t-on eu l'audace grande de dire carrément son avis, aussitôt on énerve la liberté du propos par des protestations d'amour : — résignation hypocrite. A-t-on, au contraire, eu le front de combattre une affirmation libre en invoquant moralement la bonne foi, etc., aussitôt le courage moral s'évanouit et l'on assure que c'est avec un plaisir tout particulier qu'on a entendu cette vaillante parole : — approbation hypocrite. Bref, on voudrait tenir l'un, mais ne pas lâcher l'autre ; on veut vouloir librement, mais on n'entend pas, à Dieu ne plaise, cesser de vouloir moralement. — Voyons, Libéraux, vous voilà en présence d'un de ces adversaires dont vous méprisez la servilité ; nous vous écoutons : vous atténuez l'effet de chaque mot un peu libéral par un regard, de la plus
loyale fidélité ; lui habille son servilisme des plus chaudes protestations de libéralisme. Maintenant, séparez-vous ; chacun pense de l'autre : je te connais, masque ! »

« Et tous ces « bons Romains », tous ces « sujets soumis », abreuvés d'outrages par leur manque de
volonté, d'acclamer aussitôt l'action criminelle et immorale du révolté. »

« En vérité, il ne fait pas bon vivre avec eux, car on n'a pas un instant de sécurité ; mais est-il plus commode de vivre au milieu des bons ? »

« « On ne peut cependant pas mettre sur la même ligne un gredin et un honnête homme ! » Eh! qui donc le fait plus souvent que vous, Censeurs ? Bien mieux, l'honnête homme qui s'élève ouvertement contre l'ordre établi, contre les sacro-saintes institutions, etc., vous le coffrez comme un criminel, tandis qu'à un subtil coquin vous confiez vos portefeuilles et des choses encore plus précieuses. »

«  Néron était un possédé très malcommode, un fou dangereux. C'eût été une sottise de perdre son temps à le rappeler au « respect des choses sacrées », pour lamenter ensuite parce que le tyran n'en tenait aucun compte et agissait à sa guise. À chaque instant, on entend des gens invoquer la sacro-sainteté des imprescriptibles droits de l'Homme devant ceux-là mêmes qui en sont les ennemis, et s'efforcer de prouver et de démontrer par anticipation que telle ou telle liberté est un des « droits sacrés de l'Homme ». »

« Ce n'est pas la sainteté d'un droit et toutes les preuves qu'on peut en fournir qui en font approcher d'un pas : se lamenter, pétitionner ne convient qu'aux mendiants. »

«  Ce qui est saint sanctifie en retour son adorateur ; le culte qu'il lui rend le sanctifie et sanctifie ce qu'il fait : un saint commerce, de saintes pensées et de saintes actions, etc. »

« Et par là même qu'on fait ressortir l'essence, on réduit l'aspect jusqu'alors mal compris à une mensongère apparence. »

«  Chaque jour montre mieux la lâcheté et la rage de ces maniaques, et le peuple, comme un imbécile, leur prodigue ses applaudissements. »

« Avec quelque vivacité qu'il s'insurge contre la piété des Chrétiens, il n'en est pas moins resté également chrétien par la moralité. »

Si vous vous en tenez au principe de la morale qui prescrit de poursuivre partout et toujours le Bien, vous en êtes réduits à vous demander si, en aucun cas, le meurtre ne peut arriver à réaliser ce Bien; dans l'affirmative, vous devez liciter ce meurtre dont le Bien est sorti. »

« Un accord moral conclu au nom de l'amour et de la fidélité ne laisse place à aucune volonté discordante et opposée ; la belle harmonie est rompue si l'un veut une chose et l'autre le contraire. Or, l'usage et un vieux préjugé exigent avant tout de l'opposition le respect de ce pacte moral. Que reste-t-il à l'opposition ? Peut-elle vouloir une liberté lorsque l'élu, la majorité trouvent bon de la repousser ? Non! Elle n'oserait vouloir la liberté ; tout ce qu'elle peut faire, c'est la souhaiter, et pour l'obtenir, « pétitionner » et tendre la main en la demandant par charité. Voyez-vous ce qui arriverait si l'opposition voulait réellement, si elle voulait de toute l'énergie de sa volonté ? Non, non : qu'elle sacrifie la Volonté à l'Amour, qu'elle renonce à la Liberté — pour les beaux yeux de la Morale. Elle ne doit jamais « réclamer comme un droit » ce qu'il lui est seulement permis de « demander comme une grâce ». L'amour, le dévouement, etc., exigent impérieusement qu'il n'y ait qu'une seule volonté devant laquelle toutes les autres s'inclinent, à laquelle elles obéissent avec amour et soumission. Que cette volonté soit raisonnable ou déraisonnable, il est en tout cas moral de s'y soumettre et immoral de s'y soustraire. »

« Trop faible désormais pour servir la morale sans hésitation et sans défaillance, trop scrupuleuse encore pour vivre tout à fait selon l'égoïsme, elle passe en tremblant, dans la toile d'araignée de l'hypocrisie, d'un principe à l'autre, et, paralysée par le fléau de l'incertitude, ne capture plus que de sottes et pauvres mouches. A-t-on eu l'audace grande de dire carrément son avis, aussitôt on énerve la liberté du propos par des protestations d'amour : — résignation hypocrite. A-t-on, au contraire, eu le front de combattre une affirmation libre en invoquant moralement la bonne foi, etc., aussitôt le courage moral s'évanouit et l'on assure que c'est avec un plaisir tout particulier qu'on a entendu cette vaillante parole : — approbation hypocrite. Bref, on voudrait tenir l'un, mais ne pas lâcher l'autre ; on veut vouloir librement, mais on n'entend pas, à Dieu ne plaise, cesser de vouloir moralement. — Voyons, Libéraux, vous voilà en présence d'un de ces adversaires dont vous méprisez la servilité ; nous vous écoutons : vous atténuez l'effet de chaque mot un peu libéral par un regard, de la plus loyale fidélité ; lui habille son servilisme des plus chaudes protestations de libéralisme. Maintenant, séparez-vous ; chacun pense de l'autre : je te connais, masque ! »

« Et tous ces « bons Romains », tous ces « sujets soumis », abreuvés d'outrages par leur manque de volonté, d'acclamer aussitôt l'action criminelle et immorale du révolté. »

«  On rencontre encore parfois aujourd'hui des coquins de son espèce mêlés à la foule des honnêtes gens (voyez, par exemple, les Mémoires du chevalier de Lang). En vérité, il ne fait pas bon vivre avec eux, car on n'a pas un instant de sécurité ; mais est-il plus commode de vivre au milieu des bons ? »

« « On ne peut cependant pas mettre sur la même ligne un gredin et un honnête homme ! » Eh! qui donc le fait plus souvent que vous, Censeurs ? Bien mieux, l'honnête homme qui s'élève ouvertement contre l'ordre établi, contre les sacro-saintes institutions, etc., vous le coffrez comme un criminel, tandis qu'à un subtil coquin vous confiez vos portefeuilles et des choses encore plus précieuses. »

«Néron était un possédé très malcommode, un fou dangereux. C'eût été une sottise de perdre son temps à le rappeler au « respect des choses sacrées », pour lamenter ensuite parce que le tyran n'en tenait aucun compte et agissait à sa guise. À chaque instant, on entend des gens invoquer la sacro-sainteté des imprescriptibles droits de l'Homme devant ceux-là mêmes qui en sont les ennemis, et s'efforcer de prouver et de démontrer par anticipation que telle ou telle liberté est un des « droits sacrés de l'Homme ».

« Ce n'est pas la sainteté d'un droit et toutes les preuves qu'on peut en fournir qui en font approcher d'un pas : se lamenter, pétitionner ne convient qu'aux mendiants. »

« Lorsque nous sommes ainsi bourrés de sentiments donnés, nous parvenons à la majorité et nous pouvons être « émancipés ». Notre équipement consiste « en sentiments élevés, pensées sublimes, maximes édifiantes, éternels principes », etc. Les jeunes sont majeurs quand ils gazouillent comme les vieux ; on les pousse dans les écoles pour qu'ils apprennent les vieux refrains, et, quand ils les savent par cœur, l'heure de émancipation a sonné. »

« Tel est le sens de ce qu'on appelle « la charge d'âme » : mon âme et mon esprit doivent être façonnés d'après ce qui convient aux autres, et non d'après ce qui pourrait me convenir à moi-même. »

« Celui qui rêve de l'homme perd de vue les personnes à mesure que s'étend sa rêverie ; il nage en plein intérêt sacré, idéal. L'homme n'est pas une personne, mais un idéal, un fantôme. »

« Religion et Politique placent l'homme sur le terrain du devoir. Il doit devenir ceci ou cela, il doit être ainsi et non autrement. »

« Car être religieux, c'est n'être pas pleinement satisfait de l'homme présent, c'est imaginer une « perfection » qui doit être atteinte et se figurer l'homme comme « tendant à se parfaire. »

« Rien n'est plus redoutable pour l'État que la valeur du Moi ; il n'est rien dont il doive plus soigneusement me tenir à l'écart que de toute occasion de m'exploiter moi-même. »

« Mets la main sur ce dont tu as besoin, prends-le. C'est la déclaration de guerre de tous contre tous. Moi seul suis juge de ce que je veux avoir. »



Luigi Fabbri 1877-1935




L'organisation Anarchiste :

« D'autre part, ceux qui se déclarent ennemis de l'organisation le sont habituellement parce qu'ils se sentent incapables de la solidarité libertaire et au fond ils ne savent pas sortir de ce dilemme: commander ou être commandés.Ils n'ont pas la conscience «libertaire» et donc ils ne voient pas théoriquement d'autre garantie pour la liberté individuelle que l'isolement, le manque de tout pacte et de tout lien librement accepté. En pratique, ce sont eux qui veulent diriger le mouvement; et à la première tentative d'autrui de se soustraire à leur directive, au premier signe d'indépendance de celui qui s'obstine à penser et à faire à sa façon, vous les entendez lancer des excommunications, crier à l'incohérence et à la trahison, et affirmer que celui qui ne dit pas et ne fait pas comme eux n'est pas anarchiste. Ainsi ont toujours fait les prêtres de tous les temps et de toutes les religions. Quelqu'un de bonne foi s'élève plus contre la forme que contre la substance. »

« Nous pouvons nous rebeller contre cette mauvaise organisation de la société, non contre la société elle-même comme se targuent de le vouloir beaucoup d'individualistes. La société n'est ni un mythe, ni une idée, ni un organe préordonné et fait par quelqu'un, pour qu'il soit possible de ne pas la reconnaître et de tenter de la détruire. Ce n'est même pas, comme nous accusent d'y croire les stirnériens, une chose supérieure aux individus à laquelle il faut faire le sacrifice de son moi comme devant un fétiche. La société est simplement un fait dont nous sommes les acteurs naturels et qui existe dans la mesure où nous sommes là. La société est l'ensemble des individus vivants et chaque individu est, à son tour, tel que les influences externes, sans exclure les sociales, le forment. »

« Toute l'action anarchiste finit par se limiter à la partie critique de l’œuvre d'autrui, à la propagande théorique – souvent chaotique et pleine de contradictions - et à quelque acte isolé de rébellion qui, dans la meilleure hypothèse, a justement le tort de réclamer un effort trop grand pour pouvoir se dérouler et, donc, exercer une influence grandissante sur les événements. »

« Il est possible que par l'absence d'organismes libertaires, la nécessité de vivre suggère aux hommes le rétablissement des autoritaires. »

« L'autorité, contre la quelle nous combattons, du prêtre, du patron et du carabinier, mérite bien, pour que l'on s'en débarrasse, que nous faisions un minimum de sacrifice volontaire de notre orgueil individuel, pour travailler avec d'autres à nous débarrasser de la domination bourgeoise et étatique, aussi avec ceux qui n'ont pas notre force et notre conscience, ainsi que nous nous la sommes formée. »

«Il se peut que non seulement les idées nous divisent dans la tactique mais aussi un peu le tempérament et qu'il détermine l'union ou la désunion de certains. Je me sens, personnellement, assez maître de moi même, c'est-à-dire assez individu, il me semble être plus fort quand je sens derrière, devant et à côté de moi la solidarité des autres. Il ne me semble pas que je me diminue en me serrant autour d'un pacte mutuel avec mes camarades de route. Cette question du tempérament renforce, au lieu de l'affaiblir, ma thèse. S'il y a des courants qui ne peuvent même pas être unis à cause de leur tempérament, il vaut mieux que chacun prenne sa voie et qu'ils se différencient. »

« On n'insistera jamais assez sur cette vérité: l'absence d'organisation, visible, normale et voulue par chacun de ses membres rend possible l'établissement d'organisations arbitraires encore moins libertaires, qui croient avoir vaincu tout danger d'autoritarisme seulement en niant leur propre essence. Ces organisations inconscientes constituent un danger majeur puisqu'elles mettent le mouvement anarchiste à la disposition et au service des plus habiles et des plus intrigants. »

« Du reste, si un des soit-disants inconscients accepte de rester dans une organisation anarchiste et nous aide dans la lutte, ce sera toujours mieux et autant de gagné que s'il n'y était pas; il sera de toute façon plus conscient que ceux qui sont dans l'obscurantisme et gisent dans l'inaction, ou pire, militent contre nous, force brute aux mains du prêtre et du chef des carabiniers. Si l'organisation ne servait qu'à faire le nombre (et elle sert au contraire à faire tant d'autres choses) , sans tenir compte de la culture qu'elle diffuse, des connaissances d'idées qui avec le contact continuel augmentent parmi les organisés, pour cela seulement elle serait utile comme facteur de conscience individuelle et collective. »


Murray Bookchin



Le municipalisme libertaire

Il existe deux manières de comprendre le mot politique. La première et la plus répandue définit la politique comme un système de rapports de pouvoir géré de façon plus ou moins professionnelle par des gens qui s'y sont spécialisés, les soi-disant "hommes politiques". Ils se chargent de prendre des décisions qui concernent directement ou indirectement la vie de chacun d'entre nous et ils administrent ces décisions au moyen des structures gouvernementales et bureaucratiques.
Ces "hommes politiques" et leur "politique" sont habituellement considérés avec un certain mépris par les gens ordinaires. Ils accèdent le plus souvent au pouvoir à travers des entités nommées "partis", c'est-à-dire des bureaucraties fortement structurées qui affirment "représenter" les gens, comme si une seule personne en "représentait" beaucoup d'autres, considérées comme de simples "électeurs". En traduisant une vieille notion religieuse dans le langage de la politique, on les appelle des élus et ils forment en ce sens une véritable élite hiérarchique. Quiconque prétend parler au nom des gens n'est pas les gens. Lorsqu'ils affirment qu'ils sont leurs représentants, ils se placent eux-mêmes en-dehors de ceux-ci. Souvent, ce sont des spéculateurs, des représentants des grandes entreprises, des classes patronales et de lobbies en tout genre. Souvent aussi, ce sont des personnages très dangereux, parce qu'ils se conduisent de façon immorale, malhonnête et élitiste, en utilisant les média et en répandant des faveurs et des ressources financières pour établir un consensus public autour de décisions parfois répugnantes et en trahissant habituellement leurs engagements programmatiques au "service" des gens. Par contre, ils rendent ordinairement de grands services aux couches financièrement les mieux nanties, grâce auxquelles ils espèrent améliorer leur carrière et leur bien-être matériel. Cette forme de système professionnalisé , élitiste et instrumentalisé appelé ordinairement politique est, en fait, un concept relativement neuf. Il est apparu avec l'État-nation, il y a quelques siècles, quand des monarques absolus comme Henry VIII en Angleterre et Louis XIV en France ont commencé à concentrer entre leurs mains un énorme pouvoir.
Avant la formation de l'État-nation, la politique avait un sens différent de celui d'aujourd'hui. Elle signifiait la gestion des affaires publiques par la population au niveau communautaire ;
des affaires publiques qui ne sont qu'ensuite devenues le domaine exclusif des politiciens et des bureaucrates. La population gérait la chose publique dans des assemblées citoyennes directes, en face-à-face, et élisait des conseils qui exécutaient les décisions politiques formulées dans ces assemblées. Celles-ci contrôlaient de près le fonctionnement de ces conseils, en révoquant les délégués dont l'action était l'objet de la désapprobation publique.
Mais en limitant la vie politique uniquement aux assemblées citoyennes, on risquerait d'ignorer l'importance de leur enracinement dans une culture politique fertile faite de discussions publiques quotidiennes, sur les places, dans les parcs, aux carrefours des rues, dans les écoles, les auberges, les cercles, etc. On discutait de politique partout où l'on se retrouvait, en se préparant pour les assemblées citoyennes, et un tel exercice journalier était profondément vital. À travers ce processus d'autoformation, le corps citoyen faisait non seulement mûrir un grand sens de sa cohésion et de sa finalité, mais il favorisait aussi le développement de fortes personnalités individuelles, indispensables pour promouvoir l'habitude et la capacité de s'autogérer. Cette culture politique s'enracinait dans des fêtes civiques, des commémorations, dans un ensemble partagé d'émotions, de joies et de douleurs communes, qui donnaient à chaque localité (village, bourg, quartier ou ville) un sentiment de spécificité et de communauté et qui favorisait plus la singularité de l'individu que sa subordination à la dimension collective. »


« Tout au contraire, nos villes modernes sont devenues dans une large mesure des agglomérations d'appartements-dortoirs dans lesquels les hommes et les femmes s'assoupissent spirituellement et trivialisent leurs personnalités dans le divertissement, la consommation et le bavardage mesquins. »

Solidarité Ouvrière N°1 Avril 1971





Dans l'article « Intérim » : Le journaliste fait la démonstration de la position de la CGT dans les entreprises. Ils font une différence entre les fixes et les intérims ne défendant pas la classe ouvrière dans son ensemble. Ils font la preuve aussi que la CGT est empêtrée dans des conflits d'intérêts tant qu'elle reste affiliée à un parti politique électoraliste.
« Pratique quotidienne de la lutte des classes » devant les dérives réformistes de toutes les grosses confédérations, CGT/CFDT/- les syndiqués des différents syndicats se sont réunis sous le nom de l'Alliance et tente quotidiennement de donner vie à la lutte directe par les travailleurs eux-mêmes et non décidées par les centrales. Ils dénoncent les affinités entre les centrales et certains partis politiques. Toujours cette dénonciation de la mascarade électorale et des mensonges et manipulations des ouvriers qui sont autant de découragement et de démotivation.

Chronique juridique : l'auteur décrit le fonctionnement des prud'hommes comme une instance réformiste et non révolutionnaire car la conciliation se fait toujours au dépens des travailleurs. La juridiction n'a pas plus de pouvoir que ça pour contraindre l'employeur.

Vies de l'Alliance :

« L'Alliance syndicaliste révolutionnaire et anarcho-syndicaliste, réunie en conférence nationale les 30 et 31 janvier 1971, à Limoges, berceau du syndicalisme français.
Face aux directions réformistes de collaboration de classes prétendant administrer le système capitaliste mieux que les capitalistes eux-mêmes, Opposée à toute forme de colonialisme politique, tendant à ravaler le syndicalisme au rang secondaire de force d'appoint et de masse de pression circonstancielle,
Réaffirme son attachement inébranlable à l'esprit et aux principes formulés par les pionniers du mouvement syndical et définis notamment par la Charte d'Amiens, conditions indispensables de l'unité et du dynamisme du mouvement syndical :
  • Indépendance du syndicalisme vis à-vis de l’état et des partis politiques qui en sont les supports ;
  • - Défense des travailleurs et soutien de leurs actions face à l'exploitation capitaliste; - Lutte permanente pour la destruction du système d'exploitation de l'homme par l'homme ou de l'homme par l'Etat;
  • - Préparation des producteurs à la prise de possession de leurs outils de travail dans le cadre d'un système socialiste autogestionnaire et fédéraliste
    L'Alliance syndicaliste manifeste aux travailleurs de notre pays en lutte pour la défense de leurs moyens d'existence et en butte à la répression étatique bourgeoise sa solidarité agissante.
    Adresse aux travailleurs du monde, et particulièrement à ceux d'Espagne et de Grèce, dressés contre la dictature fasciste, et aux travailleurs hongrois, tchécoslovaques et polonais, confrontés aux problèmes de la liberté dans le système prétendu socialiste, la manifestation de son appui total.
    Appelle les travailleurs, et particulièrement les militants ouvriers et syndicalistes français, à promouvoir en toute circonstance et en tout lieu la mise en pratique permanente de la solidarité internationale, base élémentaire du mouvement ouvrier mondial.

Les militants de l'A.S.R.A.S., réunis en conférence nationale les 30 et 31 janvier 1971, à Limoges : Réaffirment l'indépendance et l'autonomie de leur organisation envers chacune des formations libertaires. L'Alliance, fidèle représentante de l'anarcho-syndicalisme et du syndicalisme révolutionnaire, réaffirme sa position de tendance syndicaliste de classe, et l'Alliance ne pourra être en aucun cas confondue avec une organisation spécifique.

En conséquence, l'Alliance, désirant garder dans la clarté de bonnes relations avec toutes les formations libertaires, refusera tout accord de lutte qui mettrait en danger son intégrité et son indépendance.

L'Alliance, face à la répression du patronat, de l’État et de son administration, est inconditionnellement du côté des victimes de cette répression, qu'il s'agisse de travailleurs ou d'étudiants.

En économie : étude dans ce numéro du VI plan du gouvernement de Pompidou : ligne libérale réduction du temps de travail à l'étude avec obligatoirement une baisse des salaires
formation professionnelle à la discrétion de la demande des entreprises
blocage des travaux de biens publics pour les chantiers privées et à fort taux de rentabilité
santé : déremboursement de certains médicaments renforcement de la part des mutuelles, baisse de l'occupation des lits dans l'hôpital
la sncf utilisant des fonds publics est incitée à engager des travaux sur des parts rentables de son entreprises au mépris des infrastructures des usagers

bref l'orientation générale du plan va vers le renforcement et le développement des parts dues aux actionnaires.

Grève des PTT : Si la grève n'a apportée aucune réponse concrète aux revendications des 200 000 grévistes, elle a apportée des réponses.
Divergences des modes de lutte des centrales.
Problèmes de la sectorisation des revendications. Lorsque le mouvement national sur une base de revendications communes, il n'est pas utile dans l'instant de diviser et de sectoriser les luttes. Par contre, en surenchérissant par des préavis locaux multiples en faisant naître des revendications locales tirées de la revendication nationale.

Mais la volonté de faire des grèves tournantes afin de limiter les effets sur la paie a une autre propriété, celle d'empêcher l'entreprise de faire face à tous les conflits en même temps.
Afin de faire face dans les entreprises aux divergences d'opinions des centrales syndicales qui nous amènent systématiquement à la défaite, à l'amertume, il est bon de mettre en place une coordination de salariés en dehors de toute appartenance syndicale et surtout en ne demandant aucune autorisation aux syndicats du bureaux. Décider une autonomie totale vis à vis des syndicats et pour les préavis de grève faire un appel d'offre pour le dépôt par contre le mouvement se fait entre salariés et nous n'avons besoins des représentants syndicaux que pour les instances auxquelles participera une délégation que nous aurons nous-même montée avec nos revendications. Le syndicaliste ne sera présent que comme « technicien » de la négociation. Le compte rendu se fait par la délégation et les débats ne se font que dans l'intimité des salariés. La décision est remise à la fin au syndicaliste qui fera ce que le comité aura décidé. Il n'aura pas à donner son avis.

« Motion
Le 3-2-71 et le 5-2-71.
Les postiers d'Orly Centre de Tri syndiqués et non syndiqués suivants ne participent pas à la grève actuelle pour les raisons suivantes :
  1. Grève décidée sans consultation préalable des intéressés.
  2. Déception (malgré leur combativité restée entière) à la suite de l'arrêt des actions engagées en octobre et novembre, alors que les revendications avancées n'étaient nullement satisfaites.
    Le personnel considère en outre que les moyens d'actions doivent être définis par lui au cours d'assemblées générales définissant une priorité et un choix dans les revendications.

Séguy et la démocratisation syndicale: toujours dans l'esprit de la CGT affilié au parti politique pcf, elle a ouvert le débat pour « démocratiser » en apparence l'organisation syndicale. Mais pour cela il faut revoir l'intégralité des modes de fonctionnement du syndicat. Voilà ce que propose l'Alliance syndicale : déjà proposé par Besnard dans les années 20

« libre expression et représentation de toutes les tendances
non-cumul des mandats politiques et syndicaux
suppression du carriérisme syndical par la limitation et la durée des mandats syndicaux à tous les échelons et le contrôle permanent des mandats et délégués
élections des responsables à bulletins secrets

Motions votées par les participants au congrès de FO énergie nucléaire :

«L'appropriation collective des moyens de production et d'échange pour une équitable répartition du travail et de ses fruits afin de réaliser la société collectiviste à caractère socialiste.
La gestion des entreprises par l'ensemble des travailleurs (et non par une -minorité qui se transforme rapidement en une nouvelle classe dominante comme le montrent les expériences passées et en cours).
La suppression de la formation réservée à une « élite» par le droit' et les moyens d'accéder réellement à la culture à tous, dans un système d'éducation géré par tous.
En conséquence, l'action du syndicalisme tel que nous le concevons doit être une lutte permanente, sur tous les aspects de la vie quotidienne à partir d'une contestation globale de la société actuelle. »

« Il est évident que cette union ne pourra se concrétiser par une unité organique que si les conditions minimum sont réalisées :
  • Reconnaissance de la diversité des courants de pensées syndicalistes.
  • - Possibilité, au niveau de l'individu, de se prononcer sur les idées fondamentales. - Possibilité d'organisation en tendances.
  • - Liberté d'expression de ces tendances à l'intérieur et à l'extérieur. Ce sera l'unité dans la diversité. celle pratiquée à la base sur des objectifs communs. La détermination de ces objectifs nécessite le dialogue, à tous les échelons des instances syndicales, dialogue devant déboucher à terme sur la réalisation des conditions de l'unité organique.

Hommage au centenaire de la Commune :


« Nous voulons créer une politique d'expérimentation, positive et scientifique ». Il y a tout dans ce décret ; c'est à dire que toutes les tendances, librement autorisées à s'exprimer, prennent le temps de tester les politiques qu'ils mettent en place, de les critiquer, de les améliorer ou de les enlever et d'écouter une autre tendance. Pour cela, il ne faut garder en tête que l'objectif final qu'il faut définir et ne pas lâcher. Prendre le temps.