MM.
Floquet et Lockroy, qui se trouvaient à Paris depuis samedi, ont
tenté de se rendre hier à Versailles, où ils devaient déposé
leur démission entre les mains de M. le président de l’Assemblée.
La
garde de chemin de fer était fermée, et, après avoir essayé
inutilement de se rendre à Versailles en voiture, les deux députés
se sont trouvés dans la nécessité de revenir.
Voici
la lettre qu’ils étaient dans l’intention de remettre à M. le
président de l’Assemblée de Versailles, s’ils avaient pu
arriver dans cette ville :
Monsieur
le président,
Nous
avons la conscience d’avoir fait tout ce que nous pouvions pour
conjurer la guerre civile en face des Prussiens encore armés sur
notre sol. Nous jurons devant la nation que nous n’avons aucune
responsabilité dans le sang qui coule en ce moment. Mais puisque,
malgré nos efforts passés, malgré ceux que nous tentions encore
pour arriver à une conciliation, la bataille est engagée, et une
attaque dirigée sur Paris ; nous, représentants de Paris, croyons
que notre place n’est plus à Versailles. Elle est au milieu de nos
concitoyens, avec lesquels nous voulons partager, comme pendant le
siège prussien, les souffrances et les périls qui leur sont
réservés. Nous n’avons plus d’autre devoir que de défendre,
comme citoyens et selon les inspirations de notre conscience, la
République menacée. Nous remettons entre les mains de nos électeurs
le mandat qu’ils nous avaient confié, et dont nous sommes prêts à
leur rendre compte.
Les
représentants du peuple présents à Paris
CH.
FLOQUET, ÉDOUARD LOCKROY
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