samedi 21 juillet 2018

Journal de la Commune


MM. Floquet et Lockroy, qui se trouvaient à Paris depuis samedi, ont tenté de se rendre hier à Versailles, où ils devaient déposé leur démission entre les mains de M. le président de l’Assemblée.
La garde de chemin de fer était fermée, et, après avoir essayé inutilement de se rendre à Versailles en voiture, les deux députés se sont trouvés dans la nécessité de revenir.
Voici la lettre qu’ils étaient dans l’intention de remettre à M. le président de l’Assemblée de Versailles, s’ils avaient pu arriver dans cette ville :
Monsieur le président,
Nous avons la conscience d’avoir fait tout ce que nous pouvions pour conjurer la guerre civile en face des Prussiens encore armés sur notre sol. Nous jurons devant la nation que nous n’avons aucune responsabilité dans le sang qui coule en ce moment. Mais puisque, malgré nos efforts passés, malgré ceux que nous tentions encore pour arriver à une conciliation, la bataille est engagée, et une attaque dirigée sur Paris ; nous, représentants de Paris, croyons que notre place n’est plus à Versailles. Elle est au milieu de nos concitoyens, avec lesquels nous voulons partager, comme pendant le siège prussien, les souffrances et les périls qui leur sont réservés. Nous n’avons plus d’autre devoir que de défendre, comme citoyens et selon les inspirations de notre conscience, la République menacée. Nous remettons entre les mains de nos électeurs le mandat qu’ils nous avaient confié, et dont nous sommes prêts à leur rendre compte.

Les représentants du peuple présents à Paris
CH. FLOQUET, ÉDOUARD LOCKROY

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