Exaction
commise par un fonctionnaire profitant de sa position pour percevoir
des droits supérieurs à ceux prescrits par la loi. Bien que cet
acte indélicat soit considéré comme un crime et puni comme tel par
la justice bourgeoise, on peut dire que ce ne sont pas les rigueurs
de la loi qui effraient les concussionnaires. Chaque administration a
les siens, et ce n'est pas dans la classe inférieure des
fonctionnaires qu'il faut les chercher, mais parmi ceux qui occupent
une place plus ou moins élevée sur l'échelle de la hiérarchie. Du
reste, cela s'explique assez facilement, car lorsque par hasard les
concussionnaires de haut grade sont pris entre les griffes de la
justice, ils bénéficient toujours de l'indulgence des tribunaux ;
et comment en serait-il autrement, puisque la magistrature n'échappe
pas à la règle générale de la concussion et que certains
magistrats pour augmenter leurs revenus, n'hésitent pas à spéculer
sur leurs fonctions ?
Un
conseiller municipal déclarait que celui de ses confrères parisiens
qui ne gagnait pas cent mille francs par an était un imbécile.
Peut-on avouer plus cyniquement que l'on vend son mandat et qu'il y a
toujours quelqu'un de prêt à l'acheter ? Il n'y a pas grand chose à
faire contre la concussion en particulier. Tant qu'il y aura des
fonctionnaires qui auront, de par la forme de société à laquelle
ils sont attachés, la possibilité de se servir au détriment des
autres, la concussion existera. C'est l'arbre qu'il nous faut abattre
si nous voulons que la sève ne monte pas pour nourrir les branches ;
et c'est une rude besogne à laquelle doivent s'atteler tous les
hommes de coeur.
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