samedi 7 juillet 2018

Georges Sand Histoire de ma vie



« La chasteté l'exigerait aussi bien que la salubrité. La malpropreté est indécente, elle révèle dans les mœurs une absence de respect de soi-même, et dans l'esprit une habitude d'engourdissement honteux. Fi de la Châtre sous ce rapport ! Dans des recoins perdus et ignorés de la vallée noire, vous découvrez parfois sous les buissons une misérable chaumière construite en boue séchée au soleil, et soutenue de quelques vieux ais vermoulus. Si, par exception, la ménagère n'est qu'une coureuse fainéante , l'intérieur répondra à l'extérieur ; mais ce sera une exception , ne l'oubliez pas. Dix fois sur douze vous trouverez la maisonnette bien balayée, la vaisselle brillante sur le dressoir, le lit propre, l'âtre sans tâche, pas un grain de poussière sur les solives enfumées : une misère profonde , parfois déchirante à voir, toujours respectable et jamais repoussante. Oui, la propreté est la dignité du pauvre, c'est par elle qu'il se montre supérieur à sa destinée et plus digne de vivre dans les palais que les fainéants qui les possèdent. Je crois que j'ai dit cela souvent , je le répéterai sans me lasser. L'indigence qui s'abandonne avec nonchalance et découragement mérite de la pitié ; celle qui lutte contre son dénuement, qui lave ses haillons, qui assainit et purifie sa pauvre demeure, mérite du respect et de l'amitié. Mais la saleté gratuite et volontaire n'inspire que le dégoût. Elle n'est autre chose qu'une dépravation et une ignominie. »


« Tout cela est logique et renferme un grand enseignement : c'est que la société est perdue, et qu'il n'appartient pas au désespoir de la faire revivre ; c'est que pour la purifier il faut autre chose que le glaive et la torche ; c'est , en un mot, que la fin ne justifie pas les moyens et qu'une œuvre de vie ne peut pas sortir des mains du bourreau, que sa hache soit bénie par l'inquisition ou par Calvin, par Richelieu ou par Marat, par le pouvoir sans croyance ou par la révolte sans entrailles. »


« Le directoire était une anarchie souillée de plus de vices que le comité de salut public n'avait de crimes à se reprocher. »


«Combien de mouvements admirables n'ont eu pour témoins que Dieu et la conscience ! »





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