Nom
que l'on donne, en France, à une certaine fraction de territoire qui
est administrée municipalement par des fonctionnaires recrutés en
son sein. La Commune a son origine dans la lutte contre le servage et
au XIème siècle elle était formée de l'association des habitants
d'une même ville désirant se gouverner eux-mêmes et se libérer
des violences exercées par les seigneurs. Les communes furent
pendant une certaine période soutenues dans leur affranchissement
par le pouvoir royal, qui cherchait à amoindrir la puissance des
grands barons. Mais une fois que les rois furent victorieux, petit à
petit ils enlevèrent aux communes tous les privilèges qui leur
avaient été accordés et, sous Richelieu et Louis XIV, toutes les
libertés municipales furent abolies au bénéfice du Pouvoir
central.
De
nos jours il y a en France, exception faite de l'Alsace et de la
Lorraine, qui sont gouvernées en vertu d'un statut spécial, 36 000
communes. Elles sont administrées par un Conseil municipal élu au
suffrage universel, ayant à sa tête un maire, qui est le premier
magistrat de la commune et qui est investi par ce Conseil du pouvoir
exécutif, pour tout ce qui intéresse l'intérieur de la commune.
Si, en apparence, la commune est autonome, en réalité elle ne l'est
pas et est soumise à l'autorité du Préfet représentant le
Gouvernement et qui a la faculté, s'il le juge utile pour maintenir
« l'ordre », de révoquer le maire, de lui retirer ses pouvoirs et
même de dissoudre le Conseil municipal. C'est fréquemment, et plus
particulièrement en période de lutte ouvrière que nous voyons un
préfet, agissant sur l'ordre de son gouvernement, prendre entre ses
mains la direction de la police et faire violence à la commune qui
ne veut pas se soumettre à l'autorité et à l'arbitraire du
Gouvernement. En vertu même des principes de centralisme qui
régissent les sociétés modernes, la « commune » est écrasée
par le poids de l'autorité qu'elle subit. Dans une société
organisée selon les règles de la raison et de la logique, la
commune libre sera la base de tout régime social. C'est en
abandonnant le centralisme et en s'inspirant du fédéralisme que
nous arriverons à ce résultat. (Voir Centralisme
et Fédéralisme.)
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