Paul
Barton:
La
société totalitaire et les forces vivantes de la communauté
« Tout
système totalitaire cherche à opérer, au moyen de la contrainte,
du chantage, de la corruption et de la propagande, une refonte
radicale de la communauté sur laquelle il s'est greffé, pour
façonner celle-ci à l'image d'une schéma prémédité. Laz variété
stalinienne du totalitarisme se révèle, à cet égard, la plus
radicale de toutes. En quoi consiste au juste cette entreprise ?
Nous avons affaire à cinq manœuvres différentes :
- politique destinée à dénaturer chaque élément constitutif de la société.
- Morcellement des groupements sociaux
- destruction des liens spontanés entre groupements sociaux et fabrication d'antagonismes artificiels.
- Création d'affinités artificielles,
- élimination de catégories sociales entières.
Examinons
d'abord la façon dont le totalitarisme s'efforce de dénaturer les
éléments constitutifs de la société. Pour ce qui est de
l'ouvrier, il reçoit un salaire qui ne lui permet plus de gagner sa
vie par son travail à l'usine. Aussi deux facteurs nouveaux
viennent-ils s'ajouter à sa condition : d'une part, il complète
sa paie par le vol à l'usine, par des travaux qu'il exécute en
dehors de son emploi régulier et par l'exploitation d'un jardin
potager mis à sa disposition par l'entreprise qui l'emploie ;
d'autre part, tout un système de contrainte l'oblige à avoir un
emploi régulier et à en observer les règles. »
« D'un
côté, au moyen d'une version pervertie de la théorie de la lutte
de classes, on inculque aux ouvriers le sentiment qu'ils sont cerné
par des ennemis, qui ne font que guetter l'occasion de les priver de
toutes les conquêtes sociales. De l'autre côté, on incite toutes
les autres couches sociales à détester le prolétariat, en leur
présentant celui-ci comme la classe politiquement dominante et
économiquement privilégiée. »
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