mercredi 20 septembre 2017

Vladimir Soloviev 1853-1900



La question pénale au point de vue éthique

page 14 :
« La différence consiste principalement en ce que, sous le régime patriarcal, l’acte de vengeance se consomme simplement — on tue l’offenseur comme un chien — mais les conséquences se compliquent souvent sous forme de guerres interminables ; tandis que, sous le régime de l’État, l’acte vengeur assumé par le pouvoir public s’opère lentement et avec diverses cérémonies, mais sans complications subséquentes, car le condamné n’a plus de vengeur assez fort — il est sans défense vis-à-vis de l’État omnipotent. »

page 15 :
«Il n’y a pas ombre de fondement raisonnable pour soutenir que le terme de l’adoucissement des peines soit déjà atteint et que la potence, la guillotine, les travaux forcés à perpétuité et la détention cellulaire doivent demeurer éternellement dans les législations pénales des nations civilisées. »

page 24
« De deux choses l’une : ou bien, l’intimidation constitue l’essence même du châtiment et alors, il est de rigueur d’admettre la torture et les supplices cruels, comme étant, par excellence, des moyens d’intimidation ; ou bien, le châtiment est, de par sa nature, assujetti au principe moral et, dans ce cas, il faut entièrement renoncer à l’intimidation comme un
moyen immoral dans son essence même. »

page 26
« Si le fait du crime prive le criminel de ses droits naturels, à quoi bon toutes ces cérémonies juridiques vis-à-vis d’un être sans droits aucuns ? »

page 29
« Réagir contre le mal par le mal est illicite et vain ; haïr le coupable pour ses crimes et en tirer vengeance est de l’enfantillage moral. »



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