LEFRANÇAIS.
Comment! un membre de la Commune serait soumis à la surveillance
d’un gardien! C’est une insulte.
THEISZ.
Depuis bien des années, on nous répète ces paroles: «plus
tard». Quand les événements seront accomplis, alors, vous
aurez la Liberté, l’Égalité, etc. Nous protestons contre de
pareils mots, ce sont toujours les mêmes moyens. Non! nous avons
protesté contre le secret, et nous devons l’abolir. Nous, qui
avons la responsabilité, nous devons surveiller les actes de la
police. C’est un droit pour nous, un devoir. Je ne veux pas qu’on
admette qu’un membre de l’assemblée puisse servir jamais de
porte-lettres à un prisonnier. Eh! Croyez-vous que celui que vous
aurez mis au secret ne pourra pas, quand il le voudra communiquer au
dehors? Croyez-vous que ceux qui lui apporteront des fruits, qui lui
apporteront du pain, ne pourront pas lui faire passer tel papier
qu’ils voudront? En maintenant le secret, nous aurions tout
l’odieux de la mesure sans en avoir même le profit.
BILLIORAY. Je suis, en principe, pour la suppression, non seulement du secret, mais de toute prison préventive. Tous ici, nous avons pu goûter du secret sous l’Empire. Nous n’avons donc pas à faire ici profession de libéralisme; mais il serait étrange que nous n’ayons rien de plus pressé que de briser les armes que nous avons. Nous sommes à un poste de combat. Eh! bien, de deux choses l’une: ou vous serez vainqueurs, et vous pourrez alors abolir le secret et toutes les mesures arbitraires; ou vous serez vaincus, pour manque de précaution, et on se servira contre vous de ce secret que vous aurez aboli.
VERMOREL. Citoyens, je crois qu’au point de vue de la question de principe, le secret ne peut être maintenu. Mais, d’un autre côté, si vous arrêtez quelqu’un au point de vue politique, il est évident que c’est un ennemi que vous arrêtez. Or, si vous supprimez le secret, comment voulez-vous retrouver ses complices? Quand j’ai protesté contre le secret, sous l’Empire, c’est que j’étais détenu arbitrairement; mais je ne crois pas que quelqu’un ait jamais demandé la suppression absolue du secret; car, alors, l’instruction devient impossible. D’un autre côté, je crois que vous devez à l’accusé, mis au secret, une instruction immédiate, un contrôle. On ne doit pas laisser cette mesure à la discrétion arbitraire du délégué à la Sûreté générale. Je soutiens donc, le secret étant maintenu, que les membres de la Commune doivent aller visiter les prisons; ce sera un moyen de contrôle.
MIOT. Citoyens, nous nous égarons dans la discussion. Il ne s’agit pas en effet de l’abolition du secret, mais de savoir si vous maintenez votre droit d’aller, à votre volonté, visiter les prisonniers. Je crois qu’il n’est pas besoin qu’un membre de la Sûreté générale accompagne les membres de la Commune. Un directeur ne vous laissera pas visiter un prisonnier sans vous faire accompagner d’un gardien. Ce sera pour le délégué à la Sûreté une garantie suffisante.
(Réclamations.)
LEFRANÇAIS. Comment! un membre de la Commune serait soumis à la surveillance d’un gardien! C’est une insulte.
BILLIORAY. Je suis, en principe, pour la suppression, non seulement du secret, mais de toute prison préventive. Tous ici, nous avons pu goûter du secret sous l’Empire. Nous n’avons donc pas à faire ici profession de libéralisme; mais il serait étrange que nous n’ayons rien de plus pressé que de briser les armes que nous avons. Nous sommes à un poste de combat. Eh! bien, de deux choses l’une: ou vous serez vainqueurs, et vous pourrez alors abolir le secret et toutes les mesures arbitraires; ou vous serez vaincus, pour manque de précaution, et on se servira contre vous de ce secret que vous aurez aboli.
VERMOREL. Citoyens, je crois qu’au point de vue de la question de principe, le secret ne peut être maintenu. Mais, d’un autre côté, si vous arrêtez quelqu’un au point de vue politique, il est évident que c’est un ennemi que vous arrêtez. Or, si vous supprimez le secret, comment voulez-vous retrouver ses complices? Quand j’ai protesté contre le secret, sous l’Empire, c’est que j’étais détenu arbitrairement; mais je ne crois pas que quelqu’un ait jamais demandé la suppression absolue du secret; car, alors, l’instruction devient impossible. D’un autre côté, je crois que vous devez à l’accusé, mis au secret, une instruction immédiate, un contrôle. On ne doit pas laisser cette mesure à la discrétion arbitraire du délégué à la Sûreté générale. Je soutiens donc, le secret étant maintenu, que les membres de la Commune doivent aller visiter les prisons; ce sera un moyen de contrôle.
MIOT. Citoyens, nous nous égarons dans la discussion. Il ne s’agit pas en effet de l’abolition du secret, mais de savoir si vous maintenez votre droit d’aller, à votre volonté, visiter les prisonniers. Je crois qu’il n’est pas besoin qu’un membre de la Sûreté générale accompagne les membres de la Commune. Un directeur ne vous laissera pas visiter un prisonnier sans vous faire accompagner d’un gardien. Ce sera pour le délégué à la Sûreté une garantie suffisante.
(Réclamations.)
LEFRANÇAIS. Comment! un membre de la Commune serait soumis à la surveillance d’un gardien! C’est une insulte.
(À
suivre.)
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