Le
citoyen PARISEL appelle l’attention de la Commune sur deux portes
de Paris qui ne sont pas gardées.
La
séance s’ouvre à quatre heures un quart.
Avant
de procéder à l’appel nominal, LE PRÉSIDENT veut faire connaître
à l’assemblée une démarche que des négociants du deuxième
arrondissement ont faite auprès de lui. Ces négociants étaient
très émus de la suppression du service des Postes. Apprenant que
cette suppression était le fait du gouvernement de Versailles, ils
sont décidés à aller protester à Versailles même et réclamer le
rétablissement immédiat de ce service; ils demandent seulement que
la Commune accepte, en principe, que les services des Postes et des
Télégraphes de Paris soient confiés à une administration
neutre.
Le citoyen GÉRARDIN est d’avis d’accepter la proposition. Les membres de cette administration neutres seraient choisis par la ville et placés sous la surveillance de deux délégués de la Commune. On fait observer que ce ne serait plus une neutralisation.
Les citoyens TRIDON et VAILLANT acceptent la proposition relative aux Postes, mais repoussent celle relative aux Télégraphes, qui ne peuvent être sûrement neutralisés. Les citoyens VERMOREL, PARISEL, GROUSSET, CLÉMENT (Victor) et ARNOULD appuient la proposition; les citoyens BABICK et CLÉMENT la repoussent, la neutralisation du service des Postes, lui-même, étant illusoire.
Une proposition, faite par LE PRÉSIDENT, de confier l’administration des Postes à des délégués du deuxième arrondissement, est repoussée sur une observation du citoyen FÉLIX PYAT.
La Commune accepte la proposition suivante, présentée par le citoyen JOURDE.
«La Commune de Paris, sans reconnaître le pouvoir de Versailles, est disposée dans l’intérêt général, à accepter toutes les propositions qui, sans préjuger la question de principe, permettront le libre fonctionnement du service des Postes.»
Une proposition , faite par le citoyen LEFRANÇAIS, de choisir chaque jour le président des délibérations de la Commune, n’est pas prise en considération (Incident).
Le citoyen PARISEL appelle l’attention de la Commune sur deux portes de Paris qui ne sont pas gardées. Comme membre de la Commission militaire, le citoyen DUVAL déclare qu’il a été décidé, le matin même, que trois généraux visiteraient, chaque jour, les portes et les forts de Paris. Les citoyens EUDES et BERGERET, en exécution de cette décision, sont déjà partis.
Discussion des pouvoirs du Comité central:
Le citoyen CHALAIN demande qu’il soit immédiatement statué sur la délimitation des pouvoirs du Comité. Dans la situation présente, deux pouvoirs rivaux s’annihilent; il est urgent de savoir si c’est la Commune qui est subordonnée au Comité central.
Le citoyen CHARDON appuie la proposition.
Le président donne lecture d’une notification officielle faite à la Commune par le Comité:
«Le Comité central délègue le citoyen général Cluseret au département de la Guerre. Il sera chargé de l’exécution de la réorganisation de la Garde nationale et de l’établissement des services nécessaires, pour en assurer le fonctionnement, sous la direction du Comité central.»
Après cette lecture , les citoyens MORTIER et PASCHAL GROUSSET demandent qu’il soit aussitôt déclaré que le Comité central a cessé d’être et que tous les pouvoirs appartiennent désormais à la Commune. Le citoyen BILLIORAY croit que le conflit se trouve grossi par une erreur de rédaction; il rappelle la déclaration, faite par le Comité lui-même, de rester simplement le grand conseil de famille de la Garde nationale. Le citoyen MEILLET et le citoyen LEFÈVRE, délégués la veille auprès du Comité central, se rangent à cet avis. Le citoyen PARISEL désirerait qu’il fût procédé à la réélection du Comité par la Garde nationale et dépose sur le bureau une proposition dans le sens de son opinion.
Pour éviter tout conflit, le citoyen BABICK demande que, chaque jour la Commune donne ses ordres au Comité, qui sera ainsi mis en demeure d’obéir; il demande aussi que les membres, faisant à la fois partie de la Commune et du Comité, optent immédiatement. Le citoyen CHARDON appuie la proposition.
Comme membre de la Commission militaire, le citoyen DUVAL donne lecture d’un exposé de motifs qui réglerait les attributions du Comité. Le citoyen PROTOT déclare que, la Commission militaire ayant décrété que les élections auraient lieu le 2 avril, de nouveaux délégués devront être nommés, qui formeront un nouveau Comité.
Le citoyen PARENT croit que cette situation doit cesser immédiatement. Il lit une note du Comité central, ordonnant que les élections de la Garde nationale aient lieu le soir-même dans certains arrondissements, note que lui, membre de la Commune et de la municipalité du neuvième arrondissement, ignorait complètement; il demande que des ordres soient donnés, qui limiteront les pouvoirs du Comité.
Le citoyen TRIDON propose de déclarer nul tout acte décrété par le Comité sans autorisation de la Commune.
Sur la demande du citoyen Jules VALLÈS, qu’il soit statué sur la proposition du citoyen Duval, le président donne lecture de la proposition militaire, au sujet des attributions du Comité.
Les citoyens VERMOREL et CHALAIN, qui protestent contre les dépenses exagérées que fait journellement le Comité à l’Hôtel-deVille, demandent qu’on en finisse avec toutes les usurpations de pouvoir.
Lecture est donnée par le citoyen DUVAL d’un décret, pris par le Comité central sans l’autorisation de la Commune, et relatif à de nouvelles élections dans la Garde nationale.
Ce décret a paru à l’Officiel, sans qu’on ait prévenu un seul des membres de la Commune. Interrogé sur les mesures prises pour assurer les libres mouvements de la Commune dans l’Hôtel de Ville; le citoyen DUVAL répond que des ordres sont donnés pour le changement du Gouverneur de l’Hôtel de Ville. Le citoyen Assi a été remplacé par le citoyen Pindy. Le citoyen RANC propose l’ordre du jour suivant:
«La Commune, pour arrêter les empiétements de pouvoir du Comité central, s’en rapportant à sa Commission exécutive, passe à l’ordre du jour.»
Le citoyen VIARD, qui fait partie du Comité central, et qui a été autorisé à assister à la séance, déclare que, dans ce Comité, se trouvent des éléments dangereux; mais ces hommes, qui refusent de s’incliner devant l’autorité de la Commune, n’ont pour eux, ni le droit, ni la force, ils sont désavoués par leurs collègues.
Les citoyens OUDET et ARNOULD demandent que le Comité soit appelé à la barre.
Le citoyen PYAT croit qu’il faut user de conciliation. Que les délégués, membres de la Commune, qui font aussi partie du Comité central, exigent de leurs collègues le retrait de la nomination du général Cluseret, et le conflit pourra être évité.
Le citoyen VARLIN appuie cette proposition. La Commune décide que ses membres qui font partie du Comité central réuniront aussitôt leurs collègues, demanderont des explications sur la nomination du général Cluseret et viendront à la séance de nuit rendre compte de leur mission.
La séance est levée à 6 h. 1/2 du soir.
Le citoyen GÉRARDIN est d’avis d’accepter la proposition. Les membres de cette administration neutres seraient choisis par la ville et placés sous la surveillance de deux délégués de la Commune. On fait observer que ce ne serait plus une neutralisation.
Les citoyens TRIDON et VAILLANT acceptent la proposition relative aux Postes, mais repoussent celle relative aux Télégraphes, qui ne peuvent être sûrement neutralisés. Les citoyens VERMOREL, PARISEL, GROUSSET, CLÉMENT (Victor) et ARNOULD appuient la proposition; les citoyens BABICK et CLÉMENT la repoussent, la neutralisation du service des Postes, lui-même, étant illusoire.
Une proposition, faite par LE PRÉSIDENT, de confier l’administration des Postes à des délégués du deuxième arrondissement, est repoussée sur une observation du citoyen FÉLIX PYAT.
La Commune accepte la proposition suivante, présentée par le citoyen JOURDE.
«La Commune de Paris, sans reconnaître le pouvoir de Versailles, est disposée dans l’intérêt général, à accepter toutes les propositions qui, sans préjuger la question de principe, permettront le libre fonctionnement du service des Postes.»
Une proposition , faite par le citoyen LEFRANÇAIS, de choisir chaque jour le président des délibérations de la Commune, n’est pas prise en considération (Incident).
Le citoyen PARISEL appelle l’attention de la Commune sur deux portes de Paris qui ne sont pas gardées. Comme membre de la Commission militaire, le citoyen DUVAL déclare qu’il a été décidé, le matin même, que trois généraux visiteraient, chaque jour, les portes et les forts de Paris. Les citoyens EUDES et BERGERET, en exécution de cette décision, sont déjà partis.
Discussion des pouvoirs du Comité central:
Le citoyen CHALAIN demande qu’il soit immédiatement statué sur la délimitation des pouvoirs du Comité. Dans la situation présente, deux pouvoirs rivaux s’annihilent; il est urgent de savoir si c’est la Commune qui est subordonnée au Comité central.
Le citoyen CHARDON appuie la proposition.
Le président donne lecture d’une notification officielle faite à la Commune par le Comité:
«Le Comité central délègue le citoyen général Cluseret au département de la Guerre. Il sera chargé de l’exécution de la réorganisation de la Garde nationale et de l’établissement des services nécessaires, pour en assurer le fonctionnement, sous la direction du Comité central.»
Après cette lecture , les citoyens MORTIER et PASCHAL GROUSSET demandent qu’il soit aussitôt déclaré que le Comité central a cessé d’être et que tous les pouvoirs appartiennent désormais à la Commune. Le citoyen BILLIORAY croit que le conflit se trouve grossi par une erreur de rédaction; il rappelle la déclaration, faite par le Comité lui-même, de rester simplement le grand conseil de famille de la Garde nationale. Le citoyen MEILLET et le citoyen LEFÈVRE, délégués la veille auprès du Comité central, se rangent à cet avis. Le citoyen PARISEL désirerait qu’il fût procédé à la réélection du Comité par la Garde nationale et dépose sur le bureau une proposition dans le sens de son opinion.
Pour éviter tout conflit, le citoyen BABICK demande que, chaque jour la Commune donne ses ordres au Comité, qui sera ainsi mis en demeure d’obéir; il demande aussi que les membres, faisant à la fois partie de la Commune et du Comité, optent immédiatement. Le citoyen CHARDON appuie la proposition.
Comme membre de la Commission militaire, le citoyen DUVAL donne lecture d’un exposé de motifs qui réglerait les attributions du Comité. Le citoyen PROTOT déclare que, la Commission militaire ayant décrété que les élections auraient lieu le 2 avril, de nouveaux délégués devront être nommés, qui formeront un nouveau Comité.
Le citoyen PARENT croit que cette situation doit cesser immédiatement. Il lit une note du Comité central, ordonnant que les élections de la Garde nationale aient lieu le soir-même dans certains arrondissements, note que lui, membre de la Commune et de la municipalité du neuvième arrondissement, ignorait complètement; il demande que des ordres soient donnés, qui limiteront les pouvoirs du Comité.
Le citoyen TRIDON propose de déclarer nul tout acte décrété par le Comité sans autorisation de la Commune.
Sur la demande du citoyen Jules VALLÈS, qu’il soit statué sur la proposition du citoyen Duval, le président donne lecture de la proposition militaire, au sujet des attributions du Comité.
Les citoyens VERMOREL et CHALAIN, qui protestent contre les dépenses exagérées que fait journellement le Comité à l’Hôtel-deVille, demandent qu’on en finisse avec toutes les usurpations de pouvoir.
Lecture est donnée par le citoyen DUVAL d’un décret, pris par le Comité central sans l’autorisation de la Commune, et relatif à de nouvelles élections dans la Garde nationale.
Ce décret a paru à l’Officiel, sans qu’on ait prévenu un seul des membres de la Commune. Interrogé sur les mesures prises pour assurer les libres mouvements de la Commune dans l’Hôtel de Ville; le citoyen DUVAL répond que des ordres sont donnés pour le changement du Gouverneur de l’Hôtel de Ville. Le citoyen Assi a été remplacé par le citoyen Pindy. Le citoyen RANC propose l’ordre du jour suivant:
«La Commune, pour arrêter les empiétements de pouvoir du Comité central, s’en rapportant à sa Commission exécutive, passe à l’ordre du jour.»
Le citoyen VIARD, qui fait partie du Comité central, et qui a été autorisé à assister à la séance, déclare que, dans ce Comité, se trouvent des éléments dangereux; mais ces hommes, qui refusent de s’incliner devant l’autorité de la Commune, n’ont pour eux, ni le droit, ni la force, ils sont désavoués par leurs collègues.
Les citoyens OUDET et ARNOULD demandent que le Comité soit appelé à la barre.
Le citoyen PYAT croit qu’il faut user de conciliation. Que les délégués, membres de la Commune, qui font aussi partie du Comité central, exigent de leurs collègues le retrait de la nomination du général Cluseret, et le conflit pourra être évité.
Le citoyen VARLIN appuie cette proposition. La Commune décide que ses membres qui font partie du Comité central réuniront aussitôt leurs collègues, demanderont des explications sur la nomination du général Cluseret et viendront à la séance de nuit rendre compte de leur mission.
La séance est levée à 6 h. 1/2 du soir.
Actes
de la Commune.
1. Avis
concernant le fonctionnement de service des postes.
2. Décision portant que les membres de la Commune qui font partie du Comité central demanderont à ce dernier des explications sur la nomination de Cluseret.
3. Avis concernant les communications à faire à la Commune:
«Un grand nombre de lettres arrivent à l’Hôtel de Ville, portant cette inscription:
«Au président de la Commune»
«Nous ne saurions trop le répéter: il n’y a qu’un président temporaire du bureau, mais la Commune de Paris n’a et ne saurait avoir de président.
« Prière aux intéressés d’adresser leurs correspondances avec cette suscription:
«Aux membres de la Commune, à l’Hôtel de Ville».
2. Décision portant que les membres de la Commune qui font partie du Comité central demanderont à ce dernier des explications sur la nomination de Cluseret.
3. Avis concernant les communications à faire à la Commune:
«Un grand nombre de lettres arrivent à l’Hôtel de Ville, portant cette inscription:
«Au président de la Commune»
«Nous ne saurions trop le répéter: il n’y a qu’un président temporaire du bureau, mais la Commune de Paris n’a et ne saurait avoir de président.
« Prière aux intéressés d’adresser leurs correspondances avec cette suscription:
«Aux membres de la Commune, à l’Hôtel de Ville».
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