ARNOULD.
«La Commune de Paris,
«Décrète:
«Art. unique. Le secret est aboli.»
«La Commune de Paris,
«Décrète:
«Art. unique. Le secret est aboli.»
LE
PRÉSIDENT. Une proposition a été faite; il faut la mettre aux
voix. Elle consiste à demander qu’on prenne des mesures pour
veiller à ce que des Parisiens ne quittent pas Paris demain, pendant
l’armistice, et que les habitants de Neuilly, seuls, rentrent dans
nos murs. Voici la proposition Andrieu : «Une Commission de cinq
membres est nommée pour présider à la rentrée des habitants de
Neuilly et pour prendre les mesures nécessaires pour sauvegarder
tous les intérêts de la défense de Paris.»
LE PRÉSIDENT. Une autre proposition voulait, je crois, que la Commission militaire fût désignée pour prendre les mesures nécessaires.
TRIDON. La Commission militaire enverra des bataillons.
OUDET. À propos de mesures de surveillance à prendre, je vais vous apprendre qu’il n’y avait, ces jours-ci, de la porte Maillot à la Seine, que 13 bataillons; ces bataillons au complet auraient dû fournir un effectif de 6.000 hommes, mais ils n’en comptaient que 3.000 réellement) et, la nuit, 1.500 seulement, à cause des hommes qui dormaient. Il faut que des mesures soient prises pour renforcer ces bataillons.
CHALAIN. Qu’il ne soit pas fait mention de ces renseignements au procès-verbal. (C’est entendu!)
LE PRÉSIDENT. L’ordre du jour appelle la délibération sur une proposition du citoyen Andrieu, relative à la formation d’une Commission de cinq membres, qui serait adjointe à la Commission militaire, pour présider à la rentrée des habitants de Neuilly.
ANDRIEU. Je demande à expliquer pourquoi je demande une commission de cinq membres. La Commission militaire peut nous rendre et nous rend en effet de grands services; mais, malgré son bon vouloir, pourra-t-elle se multiplier? Il s’agit de faire rentrer une quantité de malheureux qui pourront devenir un embarras. Il me paraît donc nécessaire que la Commission soit composée de cinq membres au moins.
Après quelques observations des citoyens VAILLANT, BLANCHET, TRIDON, RIGAULT, RÉGÈRE, JOHANNARD, FORTUNÉ OUDET et CHALAIN, le PRÉSIDENT met aux voix la proposition, qui est adoptée.
On passe ensuite à la nomination des cinq membres qui doivent la composer: on nomme les citoyens OUDET, BERGERET, JOHANNARD, FORTUNÉ et EUDES.
RIGAULT. Tout à l’heure, à l’occasion du procès-verbal, j’ai dit quelques mots, et vous avez jugé à propos de renvoyer à une séance ultérieure. Hier, en mon absence, vous avez déclaré que tous les membres de la Commune auraient le droit de visiter tous les détenus. D’accord en cela avec le Comité de contrôle, que vous m’avez adjoint, je demande à ce que vous reveniez sur le vote d’hier, au moins en ce qui concerne les individus au secret.
Au milieu du bruit, RIGAULT donne sa démission, sort, et peu après revient, disant que, si on ne veut pas l’entendre, il maintiendra sa démission. «Tous les successeurs que vous pourrez me donner en feront autant. Si vous mainteniez votre vote je serais dans la nécessité de donner ma démission, et je ne pense pas qu’un autre puisse, dans une pareille situation, accepter une telle responsabilité.»
ARNOULD. Je tiens à retenir ce fait; c’est que, des paroles du citoyen Rigault, il ressort que le secret a été maintenu. Je proteste énergiquement. Le secret est quelque chose d’immoral. C’est la torture physique. Eh! bien, au nom de notre honneur, il faut décider immédiatement qu’en aucun cas, le secret ne sera maintenu. Même au point de vue de la sûreté, le secret est inutile; on trouve toujours moyen de communiquer. Nous avons tous été mis au secret sous l’Empire, et pourtant nous sommes parvenus, non seulement à communiquer avec le dehors, mais nous avons même fait insérer des articles dans les journaux, et j’ai été témoin de faits étranges à cet égard. Il y a là une question de moralité, je le répète. Nous ne pouvons, ni ne devons maintenir le secret; non seulement le secret, mais l’instruction même doit être publique. J’insiste à ce sujet et j’en fais l’objet d’une proposition formelle:
«La Commune de Paris,
«Décrète:
«Art. unique. Le secret est aboli.»
LE PRÉSIDENT. Une autre proposition voulait, je crois, que la Commission militaire fût désignée pour prendre les mesures nécessaires.
TRIDON. La Commission militaire enverra des bataillons.
OUDET. À propos de mesures de surveillance à prendre, je vais vous apprendre qu’il n’y avait, ces jours-ci, de la porte Maillot à la Seine, que 13 bataillons; ces bataillons au complet auraient dû fournir un effectif de 6.000 hommes, mais ils n’en comptaient que 3.000 réellement) et, la nuit, 1.500 seulement, à cause des hommes qui dormaient. Il faut que des mesures soient prises pour renforcer ces bataillons.
CHALAIN. Qu’il ne soit pas fait mention de ces renseignements au procès-verbal. (C’est entendu!)
LE PRÉSIDENT. L’ordre du jour appelle la délibération sur une proposition du citoyen Andrieu, relative à la formation d’une Commission de cinq membres, qui serait adjointe à la Commission militaire, pour présider à la rentrée des habitants de Neuilly.
ANDRIEU. Je demande à expliquer pourquoi je demande une commission de cinq membres. La Commission militaire peut nous rendre et nous rend en effet de grands services; mais, malgré son bon vouloir, pourra-t-elle se multiplier? Il s’agit de faire rentrer une quantité de malheureux qui pourront devenir un embarras. Il me paraît donc nécessaire que la Commission soit composée de cinq membres au moins.
Après quelques observations des citoyens VAILLANT, BLANCHET, TRIDON, RIGAULT, RÉGÈRE, JOHANNARD, FORTUNÉ OUDET et CHALAIN, le PRÉSIDENT met aux voix la proposition, qui est adoptée.
On passe ensuite à la nomination des cinq membres qui doivent la composer: on nomme les citoyens OUDET, BERGERET, JOHANNARD, FORTUNÉ et EUDES.
RIGAULT. Tout à l’heure, à l’occasion du procès-verbal, j’ai dit quelques mots, et vous avez jugé à propos de renvoyer à une séance ultérieure. Hier, en mon absence, vous avez déclaré que tous les membres de la Commune auraient le droit de visiter tous les détenus. D’accord en cela avec le Comité de contrôle, que vous m’avez adjoint, je demande à ce que vous reveniez sur le vote d’hier, au moins en ce qui concerne les individus au secret.
Au milieu du bruit, RIGAULT donne sa démission, sort, et peu après revient, disant que, si on ne veut pas l’entendre, il maintiendra sa démission. «Tous les successeurs que vous pourrez me donner en feront autant. Si vous mainteniez votre vote je serais dans la nécessité de donner ma démission, et je ne pense pas qu’un autre puisse, dans une pareille situation, accepter une telle responsabilité.»
ARNOULD. Je tiens à retenir ce fait; c’est que, des paroles du citoyen Rigault, il ressort que le secret a été maintenu. Je proteste énergiquement. Le secret est quelque chose d’immoral. C’est la torture physique. Eh! bien, au nom de notre honneur, il faut décider immédiatement qu’en aucun cas, le secret ne sera maintenu. Même au point de vue de la sûreté, le secret est inutile; on trouve toujours moyen de communiquer. Nous avons tous été mis au secret sous l’Empire, et pourtant nous sommes parvenus, non seulement à communiquer avec le dehors, mais nous avons même fait insérer des articles dans les journaux, et j’ai été témoin de faits étranges à cet égard. Il y a là une question de moralité, je le répète. Nous ne pouvons, ni ne devons maintenir le secret; non seulement le secret, mais l’instruction même doit être publique. J’insiste à ce sujet et j’en fais l’objet d’une proposition formelle:
«La Commune de Paris,
«Décrète:
«Art. unique. Le secret est aboli.»
(À
Suivre.)
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