lundi 25 septembre 2017

Danton Georges Jacques 1759-1794




Discours civiques de Danton :

« Paris, ainsi que la France entière, se compose de trois classes ; l'une ennemie de toute liberté, de toute égalité, de toute constitution, et digne de tous les maux dont elle a accablé, dont elle voudrait accabler la nation ; celle là je ne veux point lui parler , je ne veux que la combattre à outrance jusqu'à la mort ; la seconde est l'élite des amis ardents , des coopérateurs , des plus fermes soutiens de notre Révolution, c'est elle qui a constamment voulu que je sois ici ; je ne dois non plus rien dire, elle m'a jugé , je ne la tromperai jamais dans son attente : la troisième, aussi nombreuse que bien intentionnée, veut également la liberté , mais elle en craint les orages ; elle ne hait pas ses défenseurs qu'elle secondera toujours dans les moments de périls, mais elle condamne souvent leur énergie, qu'elle croit habituellement ou déplacée ou dangereuse ; c'est à cette classe de citoyens que je respecte, lors même qu'elle prête une oreille trop facile aux insinuations perfides de ceux qui cachent sous le masque de la modération l'atrocité de leurs desseins ; c'est, dis-je, à ces citoyens que je dois, comme magistrat du peuple, me faire bien connaître par une profession de foi solennelle de mes principes politiques ».

« Les véritables amis du peuple sont à mes yeux ceux qui veulent prendre toutes les mesures nécessaires pour que le sang du peuple ne coule pas, que la source de ses larmes soit tarie, que son opinion soit ramenée aux véritables principes de la morale, de la justice et de la raison. »

« Que les propriétaires ne s'alarment pas. Sans doute quelques individus se sont portés à des excès : mais la nation, toujours juste, respectera les propriétés. Respectez la misère, et la misère respectera l'opulence. Ne soyons jamais coupables envers les malheureux, qui a plus d'âme que le riche, ne sera jamais coupable. Jer demande que la convention nationale déclare que tout citoyen français, emprisonnés pour dettes, sera mis en liberté, parce qu'un tel emprisonnement est contraire à la saine morale, aux droits de l'homme, aux vrais principes de la liberté ».

« Comment se fait-il que vous ne sentiez pas que c'est aujourd'hui qu'il faut que la Convention décrète que tout homme du peuple aura une pique aux frais de la Nation. Les riches la paieront, ils la paieront en vertu d'une loi : les propriétés ne seront pas violées. »

« Le décret que vous venez de rendre annoncera à la nation à l'univers entier quel est le grand moyen d'éterniser la république ; c'est d'appeler le peuple à sa défense. Vous allez avoir une armée de sans-culottes ; mais ce n'est pas assez ; il faut que, tandis que vous irez combattre les ennemis de l'extérieur , les aristocrates de l'intérieur soient mis sous la pique des sans-culottes . Je demande qu'il soit créé une garde du peuple qui sera salariée par la nation. Nous serons bien défendus ,quand nous le serons par les sans-culottes. J'ai une autre proposition à faire ; il faut que dans toute la France le prix du pain soit dans une juste proportion avec le salaire du pauvre : ce qui excédera sera payé par le riche. Par ce seul décret, vous assurerez au peuple et son existence et sa dignité : vous l'attacherez à la révolution ; vous acquerrez son estime et son amour. Il dira : nos représentants nous ont donné du pain ; ils ont plus fait qu'aucun de nos rois. Je demande que vous mettiez aux voix les deux propositions que j'ai faites , et qu'elles soient renvoyées au comité pour vous en présenter la rédaction. »

« Si partout les mêmes mesures sont adoptés, la République est sauvée ; on ne traitera plus d'agitateurs et d'anarchistes les amis ardents de la liberté, ceux qui mettent la nation en mouvement, et l'on dira : honneur aux agitateurs qui tournent la vigueur du peuple contre ses ennemis ».

« Le masque arraché à ceux qui jouent le patriotisme et qui servent de rempart aux aristocrates, la France se lèvera et terrassera ses ennemis ».

« Je l'interpelle de dire s'il n'a pas reconnu que les prétendus amis de l'ordre étaient la cause de toutes les divisions, s'il n'a pas reconnu que les citoyens les plus exagérés sont les plus amis de l'ordre et de la paix ».

« Ces mesures contre les suspects, le tribunal révolutionnaire, l'impôt sur les grosses fortunes, la Terreur enfin, ce fut lui qui la proposa. Et la Terreur sauva la France. »

« Les nations ne changent ou ne modifient jamais leurs gouvernements que quand l'excès de l'oppression les y contraint... »

« Mais, si nous ne décrétons pas l'éducation impérative, nous ne devons priver les enfants du pauvre de l'éducation.
La plus grande objection est celle de la finance ; mais j'ai déjà dit qu'il n'y a point de dépense réelle là où est le bon emploi pour l'intérêt public, et j'ajoute ce principe, que l'enfant du peuple sera élevé aux dépens du superflu des hommes à fortunes scandaleuses. C'est à vous, républicains célèbres, que j'en appelle ; mettez ici tout le feu de votre imagination , mettez-y toute l'énergie de votre caractère, c'est le peuple qu'il faut doter de l'éducation nationale.Quand vous semez dans le vaste champ de la république, vous ne devez pas compter le prix de cette semence. Après le pain, l'éducation est le premier besoin du peuple. Je demande qu'on pose la question : sera-t-il formé aux dépens de la nation des établissement où chaque citoyen aura la faculté d'envoyer ses enfants pour l'instruction publique ?

« Citoyens, que le berceau de la liberté soit encore le centre des fêtes nationales. Je demande que la Convention consacre le Champ-de-Mars aux jeux nationaux, qu'elle ordonne d'y élever un temple où les français puissent se réunir en grand nombre. Cette réunion alimentera l'amour sacré de la liberté, et augmentera les ressorts de l'énergie nationale , c'est par de tels établissements que nous vaincrons l'univers. Des enfants vous demandent d'organiser l'instruction publique ; c'est la pain de la raison , vous le leur devez ; c'est la raison, ce sont les lumières qui font la guerre aux vices. Notre révolution est fondée sur la justice , elle doit être consolidée par les lumières. »


« Prenez garde qu'en marchant par saccade, on ne confonde le vrai patriote avec ceux qui s'étaient couverts du masque du patriotisme pour assassiner le peuple ».

Aucun commentaire: