VALLÈS.
Mais il y a des détails sur cette question d’armistice?
Lecture
du projet Malon.
TRIDON. Il faut ajouter au projet que l’on mettra les scellés sur les armoires. (Bruit.)
TRIDON. Mais, il faut mettre les points sur les i.
CLÉMENCE. J’ai déposé un projet analogue, dans lequel je demandais d’abord qu’on disposât des logements de ceux qui ont été décrétés d’accusation.
MALON. C’est l’affaire des municipalités.
Le décret, proposé par le citoyen Malon est amendé dans le sens indiqué par les citoyens Arnould et Tridon, est adopté.
VAILLANT. Il y a aussi beaucoup de gardes nationaux qui se trouvent sans asile, par suite de la loi sur les loyers. Il faut qu’on en fasse mention. Le citoyen Malon demande la réquisition des logements de tous ceux qui ont quitté Paris depuis le 18 mars; il faut réquisitionner tous les logements vacants quels qu’ils soient. (Appuyé.)
LE PRÉSIDENT invite le citoyen Vaillant à formuler sa proposition.
VALLÈS. Mais il y a des détails sur cette question d’armistice?
TRIDON. Si l’armistice a été rompu, c’est évidemment qu’il y a une nouvelle trahison des Versaillais. Le citoyen Bonvalet nous a déclaré que, si nous cessions le feu de notre côté, les Versaillais le cesseraient également, pour permettre aux gens de Neuilly de sortir de leurs caves. C’était donc plutôt une suspension d’armes qu’un armistice, et, dans ces conditions, nous ne pouvions pas refuser. Il était convenu que deux citoyens, dont je ne me rappelle plus les noms, se rendraient à Neuilly pour régulariser cette suspension d’armes. S’il y a combat en ce moment, c’est donc une trahison de Versailles.
VALLÈS. Le citoyen Malon et moi nous avons rencontré le citoyen Bonvalet, qui nous a dit avoir déclaré au citoyen Vaillant qu’il manquait la signature du citoyen Cluseret et qu’on s’occupait de l’obtenir.
MALON fait observer que l’armistice ne devait commencer que demain à neuf heures et non aujourd’hui.
PLUSIEURS MEMBRES s’étonnent de cette confusion de dates. D’autres répondent que c’est une erreur des journaux.
VAILLANT donne quelques explications et déclare qu’avant de donner le bon pour tirer les affiches, il a pu s’assurer que l’heure donnée pour l’armistice était bien celle de demain 9 heures.
ANDRIEU confirme cette déclaration et ajoute que le citoyen Cluseret avait déclaré à l’Exécutive que l’armistice ne commencerait que demain, à neuf heures. Il ne faudrait pas que la foule s’accumulât dans les Champs-Elysées. Il y a une raison morale et une raison matérielle, car il pourrait y avoir une trahison. «Voilà pourquoi j’approuve la proposition, qui vous a été faite, d’envoyer des membres qui président eux-mêmes à cet armistice.»
LE PRÉSIDENT. Je crois que cette proposition est sérieuse; il faudrait nommer une Commission.
RIGAULT. La Commission militaire pourrait s’en charger.
TRIDON. Mais elle est trop occupée!
BLANCHET. Voilà mon avis sur l’armistice. Je ne me suis pas expliqué cet armistice hier, je ne me l’explique pas davantage aujourd’hui. Quand j’ai été à Neuilly, j’ai entendu siffler à mes oreilles des balles envoyées à l’aide de fulmi-coton et qui partaient des maisons de Neuilly; la Guerre devait le savoir, et je ne m’explique pas cet armistice en faveur de gens qui nous trahissent peut-être.
ANDRIEU. Mais, dans une même cave, il y a des femmes enceintes, des enfants et des cadavres.
MALON. Mais il y a 20.000 femmes et enfants.
UN MEMBRE. On a bien laissé sortir les femmes de Strasbourg.
JOHANNARD. Il y a quelque chose de très grave là-dedans. C’est la Ligue de l’Union républicaine qui est venue dire qu’il ne faut pas suspendre le bombardement. Je demande que l’Assemblée nomme une Commission pour ce fait, et que nous nous entendions dans cette question d’humanité pure.
RÉGÈRE. Lorsqu’une commission exécutive a pris sur elle de recevoir des propositions d’armistice, elle a excédé ses pouvoirs. Je demande qu’on reconnaisse que la Commune seule est compétente. Nul ne pouvait entrer dans cette voie sans l’assentiment des membres de la Commune. Il fallait saisir la Commune seule, qui décide chaque jour de questions moins importantes. On a choisi un prétexte adroit, humain, généreux, je le reconnais, – je suis très sympathique à la malheureuse population de Neuilly – mais c’était à la Commune à statuer.
JOHANNARD. J’ajoute qu’un des membres les plus influents de cette société a dit: «Dans quinze jours, nous tiendrons la corde.» Il faut qu’à tout prix, ils ne la tiennent pas.
FORTUNÉ. Devant l’urgence de mesures très sérieuses à prendre, je viens demander ce que fait le délégué à la Guerre. On parle de l’occupation de Saint-Denis.
MALON. C’est absurde!
FORTUNÉ. Je demande qu’on dise si le délégué à la Guerre a fait quelque chose; il me faut des faits et non des phrases; je demande à être éclairé.
TRIDON. Depuis un mois, on nous dit : «Les Versaillais sont à Nogent. Ils sont à Saint-Denis. » Je les ai vus, et il n’y a rien de vrai dans tous ces dires.
FORTUNÉ. J’en appelle à la Sûreté publique!
TRIDON. À Saint-Denis même, les Prussiens ont donné l’ordre d’évacuer dans les 48 heures aux personnes des deux partis.
FORTUNÉ. Voici un antre fait. Au bout du pont de Charenton, un gendarme monte la garde avec son sabre-baïonnette, ce qui prouve que les Prussiens tolèrent les Versaillais.
TRIDON. Il faut ajouter au projet que l’on mettra les scellés sur les armoires. (Bruit.)
TRIDON. Mais, il faut mettre les points sur les i.
CLÉMENCE. J’ai déposé un projet analogue, dans lequel je demandais d’abord qu’on disposât des logements de ceux qui ont été décrétés d’accusation.
MALON. C’est l’affaire des municipalités.
Le décret, proposé par le citoyen Malon est amendé dans le sens indiqué par les citoyens Arnould et Tridon, est adopté.
VAILLANT. Il y a aussi beaucoup de gardes nationaux qui se trouvent sans asile, par suite de la loi sur les loyers. Il faut qu’on en fasse mention. Le citoyen Malon demande la réquisition des logements de tous ceux qui ont quitté Paris depuis le 18 mars; il faut réquisitionner tous les logements vacants quels qu’ils soient. (Appuyé.)
LE PRÉSIDENT invite le citoyen Vaillant à formuler sa proposition.
VALLÈS. Mais il y a des détails sur cette question d’armistice?
TRIDON. Si l’armistice a été rompu, c’est évidemment qu’il y a une nouvelle trahison des Versaillais. Le citoyen Bonvalet nous a déclaré que, si nous cessions le feu de notre côté, les Versaillais le cesseraient également, pour permettre aux gens de Neuilly de sortir de leurs caves. C’était donc plutôt une suspension d’armes qu’un armistice, et, dans ces conditions, nous ne pouvions pas refuser. Il était convenu que deux citoyens, dont je ne me rappelle plus les noms, se rendraient à Neuilly pour régulariser cette suspension d’armes. S’il y a combat en ce moment, c’est donc une trahison de Versailles.
VALLÈS. Le citoyen Malon et moi nous avons rencontré le citoyen Bonvalet, qui nous a dit avoir déclaré au citoyen Vaillant qu’il manquait la signature du citoyen Cluseret et qu’on s’occupait de l’obtenir.
MALON fait observer que l’armistice ne devait commencer que demain à neuf heures et non aujourd’hui.
PLUSIEURS MEMBRES s’étonnent de cette confusion de dates. D’autres répondent que c’est une erreur des journaux.
VAILLANT donne quelques explications et déclare qu’avant de donner le bon pour tirer les affiches, il a pu s’assurer que l’heure donnée pour l’armistice était bien celle de demain 9 heures.
ANDRIEU confirme cette déclaration et ajoute que le citoyen Cluseret avait déclaré à l’Exécutive que l’armistice ne commencerait que demain, à neuf heures. Il ne faudrait pas que la foule s’accumulât dans les Champs-Elysées. Il y a une raison morale et une raison matérielle, car il pourrait y avoir une trahison. «Voilà pourquoi j’approuve la proposition, qui vous a été faite, d’envoyer des membres qui président eux-mêmes à cet armistice.»
LE PRÉSIDENT. Je crois que cette proposition est sérieuse; il faudrait nommer une Commission.
RIGAULT. La Commission militaire pourrait s’en charger.
TRIDON. Mais elle est trop occupée!
BLANCHET. Voilà mon avis sur l’armistice. Je ne me suis pas expliqué cet armistice hier, je ne me l’explique pas davantage aujourd’hui. Quand j’ai été à Neuilly, j’ai entendu siffler à mes oreilles des balles envoyées à l’aide de fulmi-coton et qui partaient des maisons de Neuilly; la Guerre devait le savoir, et je ne m’explique pas cet armistice en faveur de gens qui nous trahissent peut-être.
ANDRIEU. Mais, dans une même cave, il y a des femmes enceintes, des enfants et des cadavres.
MALON. Mais il y a 20.000 femmes et enfants.
UN MEMBRE. On a bien laissé sortir les femmes de Strasbourg.
JOHANNARD. Il y a quelque chose de très grave là-dedans. C’est la Ligue de l’Union républicaine qui est venue dire qu’il ne faut pas suspendre le bombardement. Je demande que l’Assemblée nomme une Commission pour ce fait, et que nous nous entendions dans cette question d’humanité pure.
RÉGÈRE. Lorsqu’une commission exécutive a pris sur elle de recevoir des propositions d’armistice, elle a excédé ses pouvoirs. Je demande qu’on reconnaisse que la Commune seule est compétente. Nul ne pouvait entrer dans cette voie sans l’assentiment des membres de la Commune. Il fallait saisir la Commune seule, qui décide chaque jour de questions moins importantes. On a choisi un prétexte adroit, humain, généreux, je le reconnais, – je suis très sympathique à la malheureuse population de Neuilly – mais c’était à la Commune à statuer.
JOHANNARD. J’ajoute qu’un des membres les plus influents de cette société a dit: «Dans quinze jours, nous tiendrons la corde.» Il faut qu’à tout prix, ils ne la tiennent pas.
FORTUNÉ. Devant l’urgence de mesures très sérieuses à prendre, je viens demander ce que fait le délégué à la Guerre. On parle de l’occupation de Saint-Denis.
MALON. C’est absurde!
FORTUNÉ. Je demande qu’on dise si le délégué à la Guerre a fait quelque chose; il me faut des faits et non des phrases; je demande à être éclairé.
TRIDON. Depuis un mois, on nous dit : «Les Versaillais sont à Nogent. Ils sont à Saint-Denis. » Je les ai vus, et il n’y a rien de vrai dans tous ces dires.
FORTUNÉ. J’en appelle à la Sûreté publique!
TRIDON. À Saint-Denis même, les Prussiens ont donné l’ordre d’évacuer dans les 48 heures aux personnes des deux partis.
FORTUNÉ. Voici un antre fait. Au bout du pont de Charenton, un gendarme monte la garde avec son sabre-baïonnette, ce qui prouve que les Prussiens tolèrent les Versaillais.
(À
suivre.)
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