samedi 30 septembre 2017

Quelques précisions

L'autre jour, je devais faire un exposé.

Alors, j'ai voulu dans un premier temps parler de l'Anarchisme. Hors, je n'avais que 5 minutes et résumer tout les mouvements Anarchistes depuis les débuts c'est à dire dans l'antiquité comme l'a décrit Jean Préposiet dans son livre "Histoire de l'Anarchisme"

Pour faire un bref résumé du livre, ce qui peut paraître bien prétentieux, on s'aperçoit que la société Anarchiste se pratique depuis l’origine de l'homme comme un élément naturel constitutif de la de la vie de l'homme. Très vite, il s'est aperçu que pour vivre, pour se nourrir, pour se protéger, pour se loger etc etc, il a besoin de tous. C'est naturel.

La société actuelle n'est pas naturelle. Pour le prouver, il suffit de constater le niveau de violence de cette société pour se rendre compte qu'elle n'est pas naturelle. De plus, il n'est pas un instant où l'on ne nous assène pas ce message: "le capitalisme est le système de société qui est le meilleur pour l'homme".

Comment ne pas se poser la question de savoir pourquoi, alors que cette société est la meilleure pour l'"homme, pourquoi, partout de par le monde, on s’entre-tue?
Pourquoi des individus dorment dans la rue? Meurent dans la rue?
Pourquoi, alors que nous sommes dans une société d'abondance, certains meurent de faim et de soif?
Etc...

Pour que les gens ne se posent plus de questions et ne se parlent même plus que n'avons nous pas découvert comme merveille de technologie.

Les walk-mans puis les MP3 afin que chacun au milieu des autres soit isolé. Que la rue, univers où les gens se croisent et se côtoient, ne se parlent plus. Le fait de s'isoler au milieu des autres développent inconsciemment chez l'isolé, le sentiment qu'il est vulnérable puisqu'il n'entend plus ce qu'il se passe autour de lui.

Dans l'abri bus pendant qu'on attend, les gens sont l'un contre l'autre mais ne se parlent plus car ils écoutent leur musique, ils tapent sur leurs portables.

Et puis, dans des discours insidieux, on nous apprend à désaimer l'autre, à l'envié. Il me parait ahurissant que l'on puisse rejeter toutes les tares de la société sur les Roms qui ne possèdent rien, à peine le statut d'être humain et encore,  et qu'on ne pense même pas à détester celui qui nous exploite et touche des milliers d'euros sans rien faire.

Comment cracher à la face des retraités qu'ils sont des enfants gâtés quand un jour de foot touche des millions d'euros pour pousser un ballon dans un sport qui n'est qu'un jeu à l'origine?

Comment arriver à faire penser les citoyens que les fonctionnaires sont des privilégiés quand les députés qui dorment sur les bancs de l'assemblée sont filmés en toute impunité alors que celui sur lequel on crache serait licencié si il lui arrivait de s'endormir.?

Comment en sommes-nous arrivé là? Comment en sommes nous arrivé là?

Comment en sommes-nous arrivés à faire en sorte que ceux qui envient ceux qui ont plus ne rêvent pas devenir comme eux mais ne cherchent qu'à une chose les faire descendre au niveau de leur propre misère?

Comment on peut insulter des chômeurs ou des personnes en très grande fragilité qui peuvent frauder pour survivre, survivre  pas vivre, et ne rien dire, ne rien dire quand Florent Pagny, millionnaire part au Portugal pour payer moins d'impôts?

Et bien je reprends la phrase de Elisée Reclus:



                             "Tout abandon de principes aboutit forcément à une défaite".

La première des guerres gagnée par le libéralisme fut la guerre de la sémantique, c'est à dire la guerre des mots.

la privatisation de la première chaine française ne fut pas une simple opération commerciale, elle fut la base de la construction d'une nouvelle manière de communiquer et de faire de la propagande. Bernard Tapie était déjà sur l'affaire. C'est lui qui a entraîné l'acheteur afin qu'il puisse passer devant la commission parlementaire. Tout ce que ce personnage a dit était faux. Amener le public vers la culture... "Secret story"?

On devait effacer ce qui a constitué le passé des ouvriers.

On commence par démolir les vieux bâtiments. Les sites des entreprises les plus revendicatives vendus et dépecés, comme Boulogne Billancourt et pour la Poste le centre de tri de Sotteville.

Partout en France, on enleva du paysage les souvenirs de lutte des ouvriers de France.

Puis, les ouvriers ne sont plus appelés "ouvriers" mais "collaborateurs", avec tout ce que ce mot peut avoir comme passé sulfureux.

Il n'y a plus de lutte de classe, puisqu'il n'y a plus de classe. Les noms changent "femmes de ménage", connotation de servitude, donc on passe à quelque chose de plus valorisant "technicienne de surface". Est ce que le changement de dénomination enlève la part de servitude que contient ce métier?

Les "chômeurs" sont des "chercheurs d'emplois" ou des "privés d'emploi".

Les "syndicats" trop connotés revendicatifs, combatifs, deviennent des "partenaires sociaux" ce que certains ne rejettent pas puisqu'ils ont adopté ce que l'on appelle le réformisme. Cela fera l'affaire d'un autre article.

Les "usagers" deviennent des "clients"...

Les "cotisations patronales" sont des "charges sociales"...etc etc

Que s'est-il passé?  Ceux que l'on croyait à gauche; les socialistes, les communistes; et qui auraient du réagir à chaque fois, à chaque fois, ont laissé les mots passé, sans contredire. Alors, ce vocabulaire a pris sa place, comme une place naturelle alors qu'elle a été faite à force de répétition.

                             "Tout abandon de principes aboutit forcément à une défaite".

Je reviens au début de mon propos après cette digression.

Donc la société anarchique est une société "naturelle": égalitaire, solidaire, libertaire...

Puis je me suis aperçu que déjà je dépassais largement mes 5 minutes.

Alors, je me suis dit je vais parler des personnes qui m'ont aidé à me construire intellectuellement.

Alors, j'ai commencé avec Errico Malatesta:




Lorsqu'on lit son histoire, on tombe sur "la propagande par le fait". Pour pour ne pas affoler le quidam, je me dis je vais en prendre un autre.

Emile Pouget, employé des ponts et chaussée, je me dis ,"je ne crains rien". Faux, j'arrive sur "la propagande par le fait".










Bon, je me dis, je vais essayer le dernier. Je prends Fernand Pelloutier, le secrétaire des bourses du travail. Je ne cours pas de risque.







Et, non, pareil, je me dis "Il faut que je parle de cette période pour calmer ceux qui pourraient avoir peur de l'Anarchie.

Et puis, pourquoi plus parler de l'un ou de l'autre, chacun ayant eu son importance dans ma construction.

Premièrement, que représente l'Anarchie dans l'esprit de n'importe qui?

C'est l'apocalypse, le chaos, le bordel, en un mot.

On va commencer avec un peu de sémantique. Anarchie vient du grec. Cela signifie société sans hiérarchie et comme le dit Norman Baillargeon :"L'Anarchie c'est l'ordre moins le pouvoir".



C'est lors du congrès de Berne en 1876 que fut envisagé la "propagande par le fait", c'est à dire tous actes pouvant être considérés comme insurrectionnel. Cela pouvait aller des attentats, comme ceux de Vaillant et Henry, être des actes d'individus isolés que l'on appelait des illégalistes, tels que Ravachol ou Alexandre Marius Jacob, des journaux, des grèves générales, des sabotages.

Une première chose, sans vouloir les excuser ou les justifier, les attentats des anarchistes, à la différence des attentats fascistes dans l'Italie des années de plomb par exemple, les années 1970, ont fait très peu de victimes. Seuls les bâtiments, comme l'assemblée nationale, des établissements de la finance ou de l'état étaient visés. Et lorsque cela visait des individus, ceux ci représentaient l'état, la justice dite bourgeoise, ou la religion. Les attentats fascistes sont aveugles, sans aucune visée politiques autre que de déclarer des guerres civiles pouvant justifier l'arrivée d'une dictature qu'il prendrait en mains. L'exemple de la gare de Bologne en est un exemple frappant et terrible. 89 morts en 1 seul attentat. Attentant que l'on attribua aux anarchistes avant que l'enquête n'aboutisse à un mélange explosif: armée, services secrets, policiers et une fameuse loge maçonnique dite loge P2 dont Monsieur Berlusconi fut un des membres.

Donc les anarchistes, sur une période de 30 ans environ firent la plus grosse connerie de leur vie en se lançant dans ce mouvement. Cette connerie fut la meilleure arme des bourgeois qui n'ont de cesse de l'agiter devant les yeux des citoyens afin qu'ils n'aient même pas la curiosité d'aller plus loin.

Les Anarchistes ont payé, pourtant, le prix fort pour défendre leurs idées. A chacun de leur procès, que la mort dut au bout du verdict ou que ce soit de la prison, ou le bagne, ils ont crié haut et forts qu'ils étaient anarchistes.

Maintenant, en dehors de cette funeste  période, qu'est ce que l'Anarchisme?

Cette philosophie est la liberté absolue et lorsque l'on commence à lire tous ces grands personnages qui ont donné leurs vies pour cette philosophie, on est heureux d'être libre. On est même impressionné de se dire que l'on peut réfléchir de la manière dont on souhaite sans jamais se limiter. Que l'on est capable de parler de tout su tout de la manière la plus débridée.

L'Anarchisme, on devrait parler d'Anarchismes puisque je dirais qu'il y a autant d'anarchisme qu'il y a d'anarchistes. Je ne peux les citer tous mais en vrac:

Michel Bakounine, Pierre Kropotkine, Errico Malatesta, Pierre Monatte, Fernand Pelloutier, Buenaventura Durruti, Norman Baillargeon, Emile Pouget, Nestor Makhno, etc  etc...

Maintenant que vous avez compris que l'Anarchisme n'est pas une pensée de mort mais de vie et de liberté, je vous invite à lire ce qu'ils veulent construire comme société et alors, vous comprendrez pourquoi tous ceux qui veulent le pouvoir pour le pouvoir: des bourgeois capitalistes aux bolchéviques dictateurs, ils n'aiment pas ceux qui prônent la liberté.

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