Drame
de Tregunc
La
Poste s’enfonce dans le déni
Le
11 mars 2012, Bruno Peuziat, un encadrant du courrier, directeur
adjoint des ressources humaines de son établissement, harcelé
depuis plusieurs années par sa hiérarchie, mettait fin à ses jours
par pendaison sur le lieu même de son travail, le centre courrier de
Trégunc dans le Finistère. Il laissait derrière lui un imposant
dossier constitué au fil des ans sur le harcèlement moral dont il
était victime et qu'il a expédié aux organisations syndicales
départementales, et notamment Sud-PTT 29, juste avant son geste
fatal afin qu'elles l'utilisent pour que cela ne se reproduise plus.
C’est
l’un des drames à l’origine de la mise en place de la
«commission Kaspar» qui devait se pencher sur «le bien-être au
travail» à La Poste. En 2012, le CHSCT de la Direction Courrier
Ouest-Bretagne à laquelle Bruno Peuziat était rattaché, réuni en
urgence dans les jours qui ont suivi avait diligenté une enquête
qui lui avait permis de conclure à l'imputabilité de son geste au
service et de se prononcer pour la reconnaissance en accident de
service. Comme à son habitude dans ces situations dramatiques, La
Poste avait opté pour le déni et nié toute responsabilité en
refusant de reconnaître cet acte en accident de service par une
décision du 27 mai 2013.
L'affaire
a alors été portée par sa veuve, Anne Peuziat, devant le Tribunal
Administratif de Rennes, qui le 4 mai 2016, a rendu son jugement
donnant droit à sa demande de considération en accident de service
du décès de son mari.Elle a par ailleurs également engagé un
procès au pénal afin de déterminer les responsabilités dans la
disparition de son mari. Une fois fois de plus La Poste fuyait ses
responsabilités, en faisant appel de ce jugement, en vain puisque le
10 juillet 2017, la Cour Administrative d'Appel de Nantes venait
confirmer le jugement du Tribunal Administratif de Rennes, qualifiant
le geste fatal en accident de service.
La
Poste, s’acharnant dans le déni vient de se pourvoir en cassation,
faisant tout pour reculer l’échéance d’un procès au pénal
susceptible d'établir les responsabilités de la hiérarchie.
SUD-PTT
n'a de cesse de dénoncer la souffrance au travail à La Poste, le
management agressif et inhumain avec les drames qu'il suscite, tout
comme l'attitude irresponsable de déni qu'adopte La Poste en ces
circonstances. Ce cas de Bruno Peuziat n'en est malheureusement
qu'une illustration parmi tant d'autres, comme nous le dénoncions,
il y a un an lors de la conférence de presse du 26 septembre 2016.
Un an après cette conférence, la situation ne s’est pas améliorée
et notre fédération n’est pas la seule à le constater à la
lumière de la multiplication des procédures administratives et
judiciaires contre un employeur public qui est coutumier de la casse
sociale.
Paris
le 20 octobre 2017
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