COMITÉ
SECRET.
Président: JOHANNARD.
Assesseur: Jacques DURAND.
La séance est ouverte à 5 heures moins 20.
L’un des secrétaires donne lecture du procès-verbal de la dernière séance. Plusieurs membres demandent la parole sur le procès-verbal.
LE PRÉSIDENT. La parole est au citoyen Arthur Arnould.
ARNOULD. Le procès-verbal ne relate que la moitié de ce que j’ai dit, et d’une façon incomplète. Au sujet des généraux Wroblewski et Dombrowski, je n’ai pas dit qu’ils devaient être arrêtés pour s’être déplacés sans l’ordre du Comité de salut public. S’ils avaient l’ordre de Rossel, il est évident qu’ils étaient dans leur droit. J’ai dit que Rossel et le Comité de salut public, ayant tous deux nié avoir donné cet ordre, il s’ensuivait que les deux généraux se seraient déplacés contrairement à toutes les lois de la discipline militaire. J’ai signalé aussi à Pyat une dépêche de Rossel en réponse à la dépêche d’Eudes que le citoyen Pyat avait lue tout haut. J’ai demandé qu’on en donnât lecture. Il a fallu plusieurs sommations adressées à Pyat pour obtenir qu’il donnât lecture de la dépêche de Rossel, qui répond catégoriquement aux réclamations du général Eudes.
VERMOREL. Le procès-verbal ne me fait pas dire complètement ce que j’ai dit hier. J’avais reproché au Comité de salut public: 1° d’avoir compromis la situation militaire en s’ingérant dans des questions qui ne regardaient que des militaires; 2° d’avoir compromis la situation intérieure en recevant les conciliateurs au lieu de sévir contre eux; 3° de n’avoir pas su éviter les conflits intérieurs, qui se sont produits à propos du Comité central. Je tiens à ce que le procès-verbal en fasse mention.
ANDRIEU. Je voudrais essayer de faire une rectification au procès-verbal; cependant, j’aimerais mieux demander la parole pour un fait personnel; mais, afin de faire les rectifications avec efficacité, j’attendrai que le Comité de salut public soit présent dans la généralité de ses membres.
RIGAULT. J’ai une petite rectification à faire au compte rendu qui n’a pas une grande importance, mais je tiens à ce qu’elle soit faite. L’Officiel me fait dire à propos du décret proposé par Frankel: «Je propose qu’au lieu de ces mots: «La «Commune arrête»,on mette: «La Commission exécutive arrête». Seulement, je ferai remarquer une chose: la Commission ne peut pas formuler de pénalités.» J’ai justement dit le contraire. Du reste, on le voit par les discours d’Andrieu et de Longuet. On croirait que mes paroles signifient qu’une commission pouvait décréter et que la Commune ne le voulait pas. C’est le contraire que je voulais dire.
ARNOLD. J’ai beaucoup de rectifications à faire; mais comme cela entraînerait une discussion, je préfère attendre. Nous avons des documents à l’appui de ce que nous avancions hier et j’attendrai que le Comité de salut public soit ici.
VÉSINIER. Je demanderai si la partie relative à la discussion entre le citoyen Rossel et le Comité de salut public et les incidents relatifs à cette discussion qui se sont produits à la séance de nuit peuvent être publiés.
ANDRIEU. Je crois qu’il est de l’intérêt de la Commune que la séance de jour comme celle de nuit soit publiée. Le procès-verbal, qui est fait sur un mode essentiellement convenable, ne rapporte pas toutes les excentricités qui ont eu lieu hier soir. Mais il est absolument important que les citoyens qui nous ont élus soient instruits sur le débat qui a eu lieu entre le citoyen Rossel et le Comité de salut public. En tout cas, je suis pour la publicité pleine et entière.
LANGEVIN. Je suis d’une opinion contraire à celle du citoyen Andrieu.
VIARD. Je n’ai pas à voir comment nous nous sommes conduits hier soir. Je comprends que, après un fait comme celui du Moulin-Saquet, il y ait eu de l’irritation. Hier, je n’ai pas pu obtenir la parole ; aujourd’hui, je demande quelle est la situation sur laquelle on a tant glissé par des mots. Je parle de Dombrowski-Wroblewski. Si l’on veut renouveler les débats d’hier, je me démets de mes fonctions, de tout. La douleur que j’ai ressentie pour ces changements, pour des faits si graves, vous la comprenez. Aujourd’hui, nous devons être calmes. Il s’agit simplement de savoir ceci: oui ou non, le Comité a-t-il donné des ordres? Mais pas de discours, je vous en prie. Qui a donné ces ordres? Il y a trahison? Qui a donné l’ordre à Dombrowski de changer de commandement?·À Wroblewski? Il y a là un fait matériel d’une gravité telle qu’il pouvait compromettre tous nos plus chers intérêts. Mais, je le répète, je ne veux, pas voir de débats s’engager à nouveau. Je veux savoir, c’est mon droit.
ARNOULD. Et mon devoir.
VIARD. Oui, je veux savoir ce qu’a fait la Commune. Je ne vois que la Commune.
PLUSIEURS VOIX. Très bien!
VIARD. Dombrowski, Wroblewski ont changé de commandement, et le Comité de salut public et Rossel n’ont rien su. C’est là une chose très grave. Ne nous dissimulons pas la gravité de la situation; je vous en conjure, parons vite aux difficultés qui ont été soulevées, ne perdons plus de temps. Faisons venir devant nous les trois chefs militaires dont je viens de parler, faisons aussi venir le Comité central de la Garde nationale, et que la lumière soit faite sur tous les faits dont il a été question; il faut que nous sachions qui a menti; car on a menti; c’est incontestable. Cette nuit, j’ai couché chez moi pour la première fois, et il m’a été de toute impossibilité de reposer; sous mes fenêtres, des conversations à haute voix avaient lieu; l’on parlait de bataillons qui avaient été entourés, qui avaient été décimés, de l’incapacité des chefs, etc. Tout ce que j’ai entendu m’a causé, une émotion telle que je n’ai pu y résister; et je suis descendu pour faire taire toutes ces calomnies, toutes ces exagérations, toutes, ces plaintes qui circulent partout. Je demande donc, je le répète, que l’on fasse venir les quatre parties intéressées, afin que tout le monde soit parfaitement éclairé à tous égards.
LE PRÉSIDENT. Je crois que la discussion du procès-verbal est suffisamment éclaircie. Si l’on a des preuves, des écrits à produire, il sera bon de ne le faire qu’après avoir décidé si la réunion sera secrète ou non.
Assesseur: Jacques DURAND.
La séance est ouverte à 5 heures moins 20.
L’un des secrétaires donne lecture du procès-verbal de la dernière séance. Plusieurs membres demandent la parole sur le procès-verbal.
LE PRÉSIDENT. La parole est au citoyen Arthur Arnould.
ARNOULD. Le procès-verbal ne relate que la moitié de ce que j’ai dit, et d’une façon incomplète. Au sujet des généraux Wroblewski et Dombrowski, je n’ai pas dit qu’ils devaient être arrêtés pour s’être déplacés sans l’ordre du Comité de salut public. S’ils avaient l’ordre de Rossel, il est évident qu’ils étaient dans leur droit. J’ai dit que Rossel et le Comité de salut public, ayant tous deux nié avoir donné cet ordre, il s’ensuivait que les deux généraux se seraient déplacés contrairement à toutes les lois de la discipline militaire. J’ai signalé aussi à Pyat une dépêche de Rossel en réponse à la dépêche d’Eudes que le citoyen Pyat avait lue tout haut. J’ai demandé qu’on en donnât lecture. Il a fallu plusieurs sommations adressées à Pyat pour obtenir qu’il donnât lecture de la dépêche de Rossel, qui répond catégoriquement aux réclamations du général Eudes.
VERMOREL. Le procès-verbal ne me fait pas dire complètement ce que j’ai dit hier. J’avais reproché au Comité de salut public: 1° d’avoir compromis la situation militaire en s’ingérant dans des questions qui ne regardaient que des militaires; 2° d’avoir compromis la situation intérieure en recevant les conciliateurs au lieu de sévir contre eux; 3° de n’avoir pas su éviter les conflits intérieurs, qui se sont produits à propos du Comité central. Je tiens à ce que le procès-verbal en fasse mention.
ANDRIEU. Je voudrais essayer de faire une rectification au procès-verbal; cependant, j’aimerais mieux demander la parole pour un fait personnel; mais, afin de faire les rectifications avec efficacité, j’attendrai que le Comité de salut public soit présent dans la généralité de ses membres.
RIGAULT. J’ai une petite rectification à faire au compte rendu qui n’a pas une grande importance, mais je tiens à ce qu’elle soit faite. L’Officiel me fait dire à propos du décret proposé par Frankel: «Je propose qu’au lieu de ces mots: «La «Commune arrête»,on mette: «La Commission exécutive arrête». Seulement, je ferai remarquer une chose: la Commission ne peut pas formuler de pénalités.» J’ai justement dit le contraire. Du reste, on le voit par les discours d’Andrieu et de Longuet. On croirait que mes paroles signifient qu’une commission pouvait décréter et que la Commune ne le voulait pas. C’est le contraire que je voulais dire.
ARNOLD. J’ai beaucoup de rectifications à faire; mais comme cela entraînerait une discussion, je préfère attendre. Nous avons des documents à l’appui de ce que nous avancions hier et j’attendrai que le Comité de salut public soit ici.
VÉSINIER. Je demanderai si la partie relative à la discussion entre le citoyen Rossel et le Comité de salut public et les incidents relatifs à cette discussion qui se sont produits à la séance de nuit peuvent être publiés.
ANDRIEU. Je crois qu’il est de l’intérêt de la Commune que la séance de jour comme celle de nuit soit publiée. Le procès-verbal, qui est fait sur un mode essentiellement convenable, ne rapporte pas toutes les excentricités qui ont eu lieu hier soir. Mais il est absolument important que les citoyens qui nous ont élus soient instruits sur le débat qui a eu lieu entre le citoyen Rossel et le Comité de salut public. En tout cas, je suis pour la publicité pleine et entière.
LANGEVIN. Je suis d’une opinion contraire à celle du citoyen Andrieu.
VIARD. Je n’ai pas à voir comment nous nous sommes conduits hier soir. Je comprends que, après un fait comme celui du Moulin-Saquet, il y ait eu de l’irritation. Hier, je n’ai pas pu obtenir la parole ; aujourd’hui, je demande quelle est la situation sur laquelle on a tant glissé par des mots. Je parle de Dombrowski-Wroblewski. Si l’on veut renouveler les débats d’hier, je me démets de mes fonctions, de tout. La douleur que j’ai ressentie pour ces changements, pour des faits si graves, vous la comprenez. Aujourd’hui, nous devons être calmes. Il s’agit simplement de savoir ceci: oui ou non, le Comité a-t-il donné des ordres? Mais pas de discours, je vous en prie. Qui a donné ces ordres? Il y a trahison? Qui a donné l’ordre à Dombrowski de changer de commandement?·À Wroblewski? Il y a là un fait matériel d’une gravité telle qu’il pouvait compromettre tous nos plus chers intérêts. Mais, je le répète, je ne veux, pas voir de débats s’engager à nouveau. Je veux savoir, c’est mon droit.
ARNOULD. Et mon devoir.
VIARD. Oui, je veux savoir ce qu’a fait la Commune. Je ne vois que la Commune.
PLUSIEURS VOIX. Très bien!
VIARD. Dombrowski, Wroblewski ont changé de commandement, et le Comité de salut public et Rossel n’ont rien su. C’est là une chose très grave. Ne nous dissimulons pas la gravité de la situation; je vous en conjure, parons vite aux difficultés qui ont été soulevées, ne perdons plus de temps. Faisons venir devant nous les trois chefs militaires dont je viens de parler, faisons aussi venir le Comité central de la Garde nationale, et que la lumière soit faite sur tous les faits dont il a été question; il faut que nous sachions qui a menti; car on a menti; c’est incontestable. Cette nuit, j’ai couché chez moi pour la première fois, et il m’a été de toute impossibilité de reposer; sous mes fenêtres, des conversations à haute voix avaient lieu; l’on parlait de bataillons qui avaient été entourés, qui avaient été décimés, de l’incapacité des chefs, etc. Tout ce que j’ai entendu m’a causé, une émotion telle que je n’ai pu y résister; et je suis descendu pour faire taire toutes ces calomnies, toutes ces exagérations, toutes, ces plaintes qui circulent partout. Je demande donc, je le répète, que l’on fasse venir les quatre parties intéressées, afin que tout le monde soit parfaitement éclairé à tous égards.
LE PRÉSIDENT. Je crois que la discussion du procès-verbal est suffisamment éclaircie. Si l’on a des preuves, des écrits à produire, il sera bon de ne le faire qu’après avoir décidé si la réunion sera secrète ou non.
(Bruit.)
(À
suivre.)
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