(Suite
de la séance du 6 mai 1871.)
COMITÉ
SECRET.
[ne pas publier]
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BERGERET. Je
demande le Comité secret pour ce que je vais dire. Nous venons de
voir le général Eudes qui nous a donné des renseignements fort
graves sur le fort d’Issy. Il était complètement entouré. Il
faudrait 10.000 hommes pour le reprendre ou il faudrait le faire
sauter. La question est donc de savoir si nous devons faire de
nouveaux sacrifices pour ce fort ou le détruire
complètement.
RÉGÈRE. Il m’est arrivé, comme membre de la municipalité du Ve arrondissement, de recevoir des rapports que je reçois avec d’autant plus de plaisir que mon fils est au fort d’Issy, à la tête de son bataillon. Nous avons déjà perdu là beaucoup d’hommes. S’il était démontré que les efforts qu’on fait sont inutiles, je demanderais à la Commune, ou plutôt au Comité de salut public de s’entendre avec le délégué à la Guerre. Nous sommes tous prêts à nous dévouer corps et âme au salut de la Révolution et du progrès national, mais il ne faut pas d’efforts inutiles.
CHARLES GÉRARDIN. La question militaire est précisément celle qui offre aujourd’hui la plus grande difficulté, parce que d’abord c’est une science spéciale et ensuite il faut avoir été sur les lieux pour être au courant des opérations. Voilà pourquoi on se laisse alarmer si facilement. (Interruptions.) Je désirerais donc que vous ne voyiez pas les choses avec un verre grossissant. Je viens du Ministère de la Guerre, et nous sommes restés en conférence devant une carte pendant deux heures, le citoyen Rossel, le citoyen Dombrowski et moi.
Voici les faits: le fort d’Issy, depuis deux jours, est entouré presque autant qu’il l’est aujourd’hui. Depuis deux jours, la situation est moins mauvaise. Maintenant si certains efforts n’ont pas la réussite voulue, c’est par l’insuffisance des éléments qui sont, dans les mains de ceux qui sont à la tête des opérations. Pour ce soir, des mesures sont prises pour un double mouvement militaire que je ne vous expliquerai pas. S’il vous arrive donc quelqu’un de ces bruits calomnieux que l’on ne peut empêcher, n’y ajoutez aucune espèce d’attention. J’ajouterai qu’entre les deux hommes, qui ont en main le mouvement militaire, il y a la plus grande entente cordiale de principes et de sentiments.
EUDES. Le fort d’Issy n’est pas dans une situation brillante; on y perd beaucoup de monde. J’ai quitté ce fort, hier soir, j’y ai laissé le colonel Fossé et ce matin il a été nommé commandant du fort. Un capitaine d’artillerie a été nommé commandant; il a reçu un obus une heure après, et, en ce moment-ci, il est bien malade. La situation n’est pas comme l’a dit le citoyen Gérardin; elle était moins mauvaise hier. L’ennemi ne nous tirait pas du côté gauche, il ne dépassait pas la barricade en avant de la gare de Clamart. La barricade était neutre en quelque sorte. J’ai déjà demandé qu’on déjà [sic] le parc, cette nuit on devait faire une attaque qui n’a pas eu lieu. Il y a des hommes énergiques dans le fort, qui sont un peu démoralisés et ils demandent du renfort. Je sors de la Guerre et je crois qu’on prendra des mesures pour cette nuit.
BILLIORAY. J’ai été moi-même au fort d’Issy et je trouve qu’il est parfaitement défendable, en mettant des batteries sur les remparts.
EUDES. Dans les endroits où il n’y en a pas, c’est qu’elles ne sont pas tenables.
CH. GÉRARDIN. Je ne puis rien ajouter à mes explications, mais je dirais…
(Bruit.)
PLUSIEURS MEMBRES. Nous sommes satisfaits.
BILLIORAY. À la porte de Vaugirard, il n’y a qu’une pièce, et sur la gauche, à Montrouge, il n’y en pas une seule. (Dénégations.) Il y a des pièces, mais il n’y a pas d’affûts. Je sais parfaitement ce que je dis, aussi bien que si j’étais militaire. Il y a des pièces de 24 et de 30 se chargeant par la culasse, mais elles ne sont pas sur affûts; il y a aussi 100 pièces à l’École Militaire…
UN MEMBRE. Oui, mais il n’y a pas de munitions.
BILLIORAY. Pardon, les munitions sont sous les pièces, dans les poudrières. (Non! Oui! Bruit.) Oui, les munitions sont dans les poudrières des remparts; cinq ou six fois, j’en ai fait la déclaration à la Guerre qui m’a toujours répondu: «Merci, vous êtes bien aimable», mais qui, jamais, ne s’en est servie. Le jour de l’affaire de Châtillon, je me suis trouvé, par hasard, à Issy, et, voyant qu’on manquait de munitions, c’est moi qui ai été en chercher. À coup sûr, le fort et le village d’Issy n’auraient jamais été occupés s’il y avait eu des batteries sur les remparts.
JULES VALLÈS. Il faut qu’on s’explique sur cette question.
RÉGÈRE. Il m’est arrivé, comme membre de la municipalité du Ve arrondissement, de recevoir des rapports que je reçois avec d’autant plus de plaisir que mon fils est au fort d’Issy, à la tête de son bataillon. Nous avons déjà perdu là beaucoup d’hommes. S’il était démontré que les efforts qu’on fait sont inutiles, je demanderais à la Commune, ou plutôt au Comité de salut public de s’entendre avec le délégué à la Guerre. Nous sommes tous prêts à nous dévouer corps et âme au salut de la Révolution et du progrès national, mais il ne faut pas d’efforts inutiles.
CHARLES GÉRARDIN. La question militaire est précisément celle qui offre aujourd’hui la plus grande difficulté, parce que d’abord c’est une science spéciale et ensuite il faut avoir été sur les lieux pour être au courant des opérations. Voilà pourquoi on se laisse alarmer si facilement. (Interruptions.) Je désirerais donc que vous ne voyiez pas les choses avec un verre grossissant. Je viens du Ministère de la Guerre, et nous sommes restés en conférence devant une carte pendant deux heures, le citoyen Rossel, le citoyen Dombrowski et moi.
Voici les faits: le fort d’Issy, depuis deux jours, est entouré presque autant qu’il l’est aujourd’hui. Depuis deux jours, la situation est moins mauvaise. Maintenant si certains efforts n’ont pas la réussite voulue, c’est par l’insuffisance des éléments qui sont, dans les mains de ceux qui sont à la tête des opérations. Pour ce soir, des mesures sont prises pour un double mouvement militaire que je ne vous expliquerai pas. S’il vous arrive donc quelqu’un de ces bruits calomnieux que l’on ne peut empêcher, n’y ajoutez aucune espèce d’attention. J’ajouterai qu’entre les deux hommes, qui ont en main le mouvement militaire, il y a la plus grande entente cordiale de principes et de sentiments.
EUDES. Le fort d’Issy n’est pas dans une situation brillante; on y perd beaucoup de monde. J’ai quitté ce fort, hier soir, j’y ai laissé le colonel Fossé et ce matin il a été nommé commandant du fort. Un capitaine d’artillerie a été nommé commandant; il a reçu un obus une heure après, et, en ce moment-ci, il est bien malade. La situation n’est pas comme l’a dit le citoyen Gérardin; elle était moins mauvaise hier. L’ennemi ne nous tirait pas du côté gauche, il ne dépassait pas la barricade en avant de la gare de Clamart. La barricade était neutre en quelque sorte. J’ai déjà demandé qu’on déjà [sic] le parc, cette nuit on devait faire une attaque qui n’a pas eu lieu. Il y a des hommes énergiques dans le fort, qui sont un peu démoralisés et ils demandent du renfort. Je sors de la Guerre et je crois qu’on prendra des mesures pour cette nuit.
BILLIORAY. J’ai été moi-même au fort d’Issy et je trouve qu’il est parfaitement défendable, en mettant des batteries sur les remparts.
EUDES. Dans les endroits où il n’y en a pas, c’est qu’elles ne sont pas tenables.
CH. GÉRARDIN. Je ne puis rien ajouter à mes explications, mais je dirais…
(Bruit.)
PLUSIEURS MEMBRES. Nous sommes satisfaits.
BILLIORAY. À la porte de Vaugirard, il n’y a qu’une pièce, et sur la gauche, à Montrouge, il n’y en pas une seule. (Dénégations.) Il y a des pièces, mais il n’y a pas d’affûts. Je sais parfaitement ce que je dis, aussi bien que si j’étais militaire. Il y a des pièces de 24 et de 30 se chargeant par la culasse, mais elles ne sont pas sur affûts; il y a aussi 100 pièces à l’École Militaire…
UN MEMBRE. Oui, mais il n’y a pas de munitions.
BILLIORAY. Pardon, les munitions sont sous les pièces, dans les poudrières. (Non! Oui! Bruit.) Oui, les munitions sont dans les poudrières des remparts; cinq ou six fois, j’en ai fait la déclaration à la Guerre qui m’a toujours répondu: «Merci, vous êtes bien aimable», mais qui, jamais, ne s’en est servie. Le jour de l’affaire de Châtillon, je me suis trouvé, par hasard, à Issy, et, voyant qu’on manquait de munitions, c’est moi qui ai été en chercher. À coup sûr, le fort et le village d’Issy n’auraient jamais été occupés s’il y avait eu des batteries sur les remparts.
JULES VALLÈS. Il faut qu’on s’explique sur cette question.
(À
suivre.)
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