Errico
Malatesta
« Sont-ils élus par le
suffrage universel ? Mais alors le seul critérium est le
nombre, qui, certes, ne prouve ni l'équité, ni la raison, ni la
capacité. Ce seront ceux qui savent mieux tromper la masse qui
seront élus, et la minorité, qui peut être la moitié moins un,
sera sacrifiée : cela, sans compter que l'expérience a
démontré l'impossibilité de trouver un mécanisme électoral par
lequel les élus soient au moins les représentants réels de la
majorité. »
« Rothschild n'a besoin,
ni d'être député, ni d'être ministre : il lui suffit d'avoir
à sa disposition les députés et les ministres. »
« Dans bien des pays, le
prolétariat a nominalement une participation plus ou moins large à
l'élection du gouvernement. C'est une concession faite par la
bourgeoisie, soit pour obtenir le concours du peuple dans la lutte
contre le pouvoir royal ou aristocratique, soit pour détourner du
peuple la pensée de s'émanciper, en lui donnant une apparence de
souveraineté. »
« Un gouvernement ne peut
exister longtemps sans cacher sa nature sous un prétexte d'utilité
générale : il ne peut pas faire respecter la vie des
privilégiés sans se donner l'air de la vouloir respectée chez
tous ; il ne peut faire accepter les privilèges de quelques-uns
sans faire semblant de sauvegarder les droits de tous. »
« Un gouvernement ne peut
vouloir que la société se défasse, parce qu'alors disparaitrait
pour lui et pour la classe dominante la matière à exploiter. Il ne
peut permettre qu'elle se régisse elle-même sans entremise
officielle, parce qu'alors le peuple s'apercevrait bien vite que le
gouvernement ne sert à rien, sinon à défendre les propriétaires
qui l'affament et se préparerait à se débarrasser des
gouvernements et des propriétaires. »
Kropotkine
Pierre
« La loi a utilisé les
sentiments sociaux de l'homme pour faire passer, avec des préceptes
de morale que l'homme acceptait, des ordres utiles à la minorité
des spoliateurs contre lesquels il se serait révolté. »
Luttes
entre les socialistes et les anarchistes au fil des différents
congrès :
Gustave
Rouanet : (député
socialiste) : « Les
doctrines des anarchistes sont aux antipodes des nôtres(...)
Socialisme et anarchie sont deux termes qui s'excluent. »
Domela
Nieuwenhuis : (anarchiste
néerlandais) : « Honte
à ceux qui excluront, à ceux qui diviseront au lieu d'unir. Le
monde verra une répétition de la lutte entre Marx et Bakounine en
1872. Ce sera une nouvelle lutte entre l'autorité et la liberté.
Imaginez de tels hommes comme Kropotkine, Reclus, Malatesta,
Tcherkessoff, Cipriani, et beaucoup d'autres exclus du congrès et
vous devez admettre que ce ne serait plus un congrès socialiste,
mais seulement un congrès parlementaire, un congrès réformiste des
social-démocrates, un congrès d'une secte. Choisissez ce que vous
voulez être : un congrès de socialistes sérieux qui discutent
toutes les questions qui intéressent les socialistes, ou un congrès
de sectaires qui ont exclu comme hérétiques beaucoup d'hommes qui
ont combattu et souffert pour la cause du peuple. »
Jean
Jaurès : ( socialiste
français) :
« Siles anarchistes, qui ont considérablement évolué, sont
entrés dans les syndicats pour en faire des groupements
révolutionnaires, qu'ils le disent(...) Nous repousserons les
organisations qui les ont délégués, car nous n'admettons pas les
théories anarchistes. »
Fernand
Pelloutier : (syndicaliste
révolutionnaire socialiste) :
« La fédération des bourses du travail a voulu dire, en me
déléguant, que le mouvement économique doit l'emporter sur le
mouvement électoral. M. Jaurès le sait bien, que les ouvriers ne
veulent à aucun prix que leur argent serve à l'action électorale. »
Au congrès d'Amsterdam de
1907 Georges Thonar répond à Siegfried Nacht et H. Croiset sur le
conflit en »organisation » et soi-disant origine de
l'anarchisme, c'est à dire l'individualisme
« Je suis loin d'être
hostile au syndicalisme surtout quand ses tendances sont à la
révolution. Mais enfin l'organisation ouvrière n'est pas
anarchiste, et par conséquent nous ne serons jamais, dansq son sein,
absolument nous-mêmes ; notre activité n'y pourra jamais être
intégralement anarchiste. D'où la nécessité » pour nous de
créer des groupements et des fédérations libertaires, fondés sur
le respect de la liberté et de l'initiative de tous et de chacun. »
Errico
Malatesta :
« Assez de querelles de
mots, tenons-nous-en aux actes ! Les mots divisent et l'action
unit. Il est temps de nous mettre tous ensemble au travail pour
exercer une influence effective sur les événements sociaux. »
Max Baginsky : Une
grave erreur trop souvent commise, c'est de croire que
l'individualisme répudie toute organisation. Les deux termes, au
contraire, sont inséparables. Individualisme signifie plus
spécialement un effort dans le sens de l'affranchissement intérieur,
moral, de l'individu ; organisation signifie association entre
individualités conscientes en vue d'un but à atteindre ou d'un
besoin économique à assouvir. Il importe toutefois de ne jamais
oublier qu'une organisation révolutionnaire a besoin
d'individualités spécialement énergiques et conscientes. »
Manifeste
des anarchistes le 15 février 1915 :
« Mais spectacle attendu,
au moins par les anarchistes.
Car pour eux il n'a jamais fait
et il ne fait aucun doute – les terribles événements
d'aujourd'hui fortifient cette assurance – que la guerre est en
permanente gestation dans l'organisme social actuel et que le conflit
armé, restreint ou généralisé, colonial ou européen, est la
conséquence naturelle et l'aboutissement nécessaire et fatal d'un
régime qui a pour base l'inégalité » économique des
citoyens, repose sur l'antagonisme sauvage des intérêts, et palce
le monde du travail sous l'étroite et douloureuse dépendance d'une
minorité de parasites, détenteurs à la fois du pouvoir politique
et de la puissance économique. »
« A tous les soldats de
tous les pays qui ont la conviction de combattre pour la justice et
la liberté, nous devons expliquer que leur héroïsme et leur
vaillance ne serviront qu'à perpétuer la haine, la tyrannie et la
misère.
Aux ouvriers de l'usine il faut
rappeler que les fusils qu'ils ont maintenant entre les mains ont été
employés contre eux dans les jours de grève et de légitime
révolte, et ensuite ils serviront encore contre eux pour les obliger
à subir l'exploitation patronale. »
Emile
Henry
au directeur de la prison lors d'une de ses visites :
« Nous ne sommes pas des
« croyants », nous ne nous inclinons pas ni devant
Reclus, ni devant Kropotkine, nous discutons leurs idées, nous les
acceptons quand elles développent dans nos cerveaux des impression
sympathiques, mais nous les repoussons quand elles ne font rien
vibrer en nous ».
les maux dont vient le mauvais
fonctionnement de la société : la propriété et l'autorité.
« Donc, les deux bases de
la société sont mauvaises, il n'y a pas à hésiter. Il ne faut pas
essayer d'un tas de palliatifs ( voir socialisme) qui ne servent qu'à
déplacer le mal ; il détruire les deux germes vicieux, et les
extirper de la vie sociale.
C'est pour pourquoi,
anarchistes, nous voulons remplacer la propriété individuelle par
le Communisme, et l'autorité par la liberté ».
« Aujourd'hui, la moyenne
de la journée de travail est de 10 heures.
Beaucoup d'ouvriers sont occupés
à des travaux absolument inutiles à la société, en particulier
aux armements militaires de terre et de mer. Beaucoup aussi sont
frappés par le chômage. Ajoutez à cela qu'un nombre considérable
d'hommes valides ne produisent rien : soldats, prêtres,
policiers, magistrats, fonctionnaires, etc...
On peut donc affirmer, sans être
taxé d'exagération, que, sur 100 individus capables de produire un
travail quelconque, 50 seulement fournissent un effort vraiment utile
à la société. Ce sont ces 50 qui produisent toute la richesse
sociale.
D'où la déduction que, si tout
le monde travaillait, la journée de travail, au lieu d'être de 10
heures, descendrait à 5 heures seulement ».
« Si aucune autorité
n'existe plus, si il n'y a pas la peur du gendarme pour arrêter le
bras des criminels, ne risquons-nous pas de voir les délits et les
crimes se multiplier dans une proportion effrayante ?
La réponse est facile :
Nous pouvons classer les crimes
commis aujourd'hui en deux catégories principales : les crimes
d'intérêt et les crimes passionnels.
Les premiers disparaîtront
d'eux-mêmes car il n'y aura plus matière à ces délits, atteintes
à la propriété, dans un milieu qui a supprimé la propriété.
Quand aux seconds, aucune
législation ne peut les empêcher. Bien loin de là, la loi
actuelle, qui acquitte le mari assassinant la femme adultère, ne
fait que favoriser la fréquence de ces crimes.
Au contraire, un milieu
anarchiste élèvera le niveau moral de l'humanité. L'homme
comprendra qu'il n'a aucun droit sur une femme se donnant à un autre
que lui, puisque cette femme ne qu'obéir à sa nature.
Par conséquent les crimes, dans
la future société, deviendront de plus en plus rares, jusqu'à de
qu'ils disparaissent complètement ».
« Remplacement de
l'attachement étroit et mesquin du chauvin à sa patrie, par l'amour
large et fécond de l'humanité toute entière, sans distinction de
races ni de couleurs ».
« Étude particulière des
phénomènes hypnotiques que la science commence aujourd'hui à
constater, afin de démasquer les charlatans qui présentent aux
ignorants, sous un jour merveilleux et surnaturel, des faits d'ordre
purement physique ».
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