« Notre
disposition à devenir des créateurs, la développe-t-on
consciencieusement, ou ne nous traite-t-on que comme des créatures
dont la nature n'admet qu'un dressage ? La
question est aussi importante que peut l’être l'une, quelconque,
de nos questions sociales ; elle est en réalité la plus importante,
parce que celles ci reposent sur cette base ultime. Soyez accomplis,
ainsi effectuerez-vous quelque chose d'accompli ; sois . en toi-même
ton propre achèvement, ainsi votre communauté et votre vie sociale
seront-elles achevées. Voila pourquoi nous nous préoccupons avant
tout de ce que l'on fait de nous au temps de notre malléabilité a
l’éducation ; la question de l’éducation est une question
vitale ».
« Évitant
d’éveiller la susceptibilité de l'un ou de l'autre, Heinsuis
parle, dans son petit livre, avec cette douceur et cet esprit de
conciliation qui pensent respecter le droit de chacun et, par la,
font a la chose même le plus grand tort parce que l'on ne peut
servir sa cause que par franche décision ».
« Toutefois,
la volonté humaniste de ressaisir le passe et la tendance a se
donner une prise sur le présent ne conduisent qu'a un pouvoir sur le
temporel. Tandis que seule est éternel l'esprit qui se conçoit.
Aussi la liberté et l’égalité n'ont-elle participe que d'une
existence subordonnée ».
« Telle
est la fin et en même temps, l’immortalité et l’éternité du
savoir : le savoir qui, redevenu simple et immédiat, comme volonté,
se pose et se révèle de nouveau et sous une forme nouvelle en
chaque action. Ce n'est pas a la volonté que revient, par nature, la
première place, comme voudraient nous le faire croire les gens
pratiques, il ne faut pas sauter la volonte de savoir sous prétexte
d’accéder aussitôt a la volonté, c'est au contraire le savoir
lui-même qui s’achève en vouloir lorsqu'il se dépouille du
sensible et qu'il se crée comme cet esprit qui façonne son propre
corps. C'est pourquoi s'attachent a toute éducation qui ne vise pas
a cette mort et ascension du savoir les infirmités de la
temporalité, le formalisme et le matérialisme, le dandysme et
l'industrialisme. Un savoir qui ne se purifie ni ne se concentre
jusqu’à s'arracher vers le vouloir, ou, en d'autres termes, un
savoir qui m'alourdirait, réduit a être mon avoir et ma possession
au lieu de s’être si intimement uni a ce que je suis que le Moi,
se mouvant librement, en rien entrave par un fardeau qu'il aurait a
tirer,
parcourrait le monde en préservant la fraîcheur de ses sens, un
savoir qui n'est pas devenu personnel ne permet qu'une pauvre
préparation a la vie. On ne veut pas laisser aller les choses
jusqu’à l'abstraction : elle seule pourtant confère a tout savoir
concret sa vraie consécration, car par elle la matière est
véritablement supprimée et spiritualisée tandis que l'homme en
reçoit son authentique et ultime libération. Dans l'abstraction
seule est la liberté : l'homme libre seul celui qui a surmonte le
donne et repris ce qu'il lui a arrache en le questionnant dans
l’unité du Moi ».
« L'essence
de la vérité est de se révéler elle-même ; cette révélation
passe par la découverte de soi, la libération de tout élément
étranger, l'abstraction extrême ou liquidation de toute autorité,
la naïveté reconquise ».
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