dimanche 1 octobre 2017

Max Stirner Le faux principe de l'éducation



« Notre disposition à devenir des créateurs, la développe-t-on consciencieusement, ou ne nous traite-t-on que comme des créatures dont la nature n'admet qu'un dressage ? La question est aussi importante que peut l’être l'une, quelconque, de nos questions sociales ; elle est en réalité la plus importante, parce que celles ci reposent sur cette base ultime. Soyez accomplis, ainsi effectuerez-vous quelque chose d'accompli ; sois . en toi-même ton propre achèvement, ainsi votre communauté et votre vie sociale seront-elles achevées. Voila pourquoi nous nous préoccupons avant tout de ce que l'on fait de nous au temps de notre malléabilité a l’éducation ; la question de l’éducation est une question vitale ».

« Évitant d’éveiller la susceptibilité de l'un ou de l'autre, Heinsuis parle, dans son petit livre, avec cette douceur et cet esprit de conciliation qui pensent respecter le droit de chacun et, par la, font a la chose même le plus grand tort parce que l'on ne peut servir sa cause que par franche décision ».

« Toutefois, la volonté humaniste de ressaisir le passe et la tendance a se donner une prise sur le présent ne conduisent qu'a un pouvoir sur le temporel. Tandis que seule est éternel l'esprit qui se conçoit. Aussi la liberté et l’égalité n'ont-elle participe que d'une existence subordonnée ».

« Telle est la fin et en même temps, l’immortalité et l’éternité du savoir : le savoir qui, redevenu simple et immédiat, comme volonté, se pose et se révèle de nouveau et sous une forme nouvelle en chaque action. Ce n'est pas a la volonté que revient, par nature, la première place, comme voudraient nous le faire croire les gens pratiques, il ne faut pas sauter la volonte de savoir sous prétexte d’accéder aussitôt a la volonté, c'est au contraire le savoir lui-même qui s’achève en vouloir lorsqu'il se dépouille du sensible et qu'il se crée comme cet esprit qui façonne son propre corps. C'est pourquoi s'attachent a toute éducation qui ne vise pas a cette mort et ascension du savoir les infirmités de la temporalité, le formalisme et le matérialisme, le dandysme et l'industrialisme. Un savoir qui ne se purifie ni ne se concentre jusqu’à s'arracher vers le vouloir, ou, en d'autres termes, un savoir qui m'alourdirait, réduit a être mon avoir et ma possession au lieu de s’être si intimement uni a ce que je suis que le Moi, se mouvant librement, en rien entrave par un fardeau qu'il aurait a
tirer, parcourrait le monde en préservant la fraîcheur de ses sens, un savoir qui n'est pas devenu personnel ne permet qu'une pauvre préparation a la vie. On ne veut pas laisser aller les choses jusqu’à l'abstraction : elle seule pourtant confère a tout savoir concret sa vraie consécration, car par elle la matière est véritablement supprimée et spiritualisée tandis que l'homme en reçoit son authentique et ultime libération. Dans l'abstraction seule est la liberté : l'homme libre seul celui qui a surmonte le donne et repris ce qu'il lui a arrache en le questionnant dans l’unité du Moi ».


« L'essence de la vérité est de se révéler elle-même ; cette révélation passe par la découverte de soi, la libération de tout élément étranger, l'abstraction extrême ou liquidation de toute autorité, la naïveté reconquise ».

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