n. et adj. latin malleare (de
malleus, marteau), battre au marteau
Au propre, malléable signifie
: qui peut être étendu sous le marteau et conserver la forme donnée. La
malléabilité des métaux ‒ quoiqu'ils soient pour la plupart à la fois ductiles
et malléables, ils ne possèdent pas ces deux qualités au même degré ‒ est en
général faible à la température ordinaire. On l'accroît en portant le corps à
travailler à une température plus ou moins élevée. Non seulement ils obéissent
alors au refoulement et s'aplatissent sous la frappe, mais ils sont
susceptibles de s'allier étroitement soit avec une portion de même nature, soit
avec un autre métal. La forge utilise depuis longtemps la malléabilité du métal
chaud pour façonner et souder le fer. Cette propriété est mise aussi à profit
par le laminoir pour étirer en feuilles ou en fils. L'or est le plus malléable
des métaux. Il peut être aminci jusqu'à un dix-millième de millimètre. Le
nickel est parmi les plus résistants. Au figuré, malléable se dit des êtres à
qui l'on imprime aisément sa volonté, que l'on plie à ses desseins. Chez
l'enfant, le cerveau est davantage malléable et familles et pédagogues
multiplient les efforts ‒ souvent conjugués ‒ pour façonner le caractère et la
conscience selon les préjugés du temps, la morale et les institutions en
vigueur. Il ne faut pas cependant s'exagérer cette malléabilité du jeune âge et
s'imaginer qu'il offre une cire molle et vierge attendant l'influence et
obéissant sans réaction à la pression des déformateurs. L'enfant apporte en
naissant des dispositions héréditaires et un tempérament ‒ tares ou qualités ‒
qui résistent parfois victorieusement à toutes les tentatives faites pour les
modifier. Mais, malgré ses insuccès partiels et sa portée limitée, la mesure
dans laquelle agit l'éducation est encore suffisante pour inquiéter d'une part
tous ceux qui s'intéressent au développement de la personnalité et d'autre part
pour expliquer que religions et systèmes sociaux fassent des efforts
persévérants pour assujettir l'enfant à leurs desseins. Ajoutons que les
scrupules de sauvegarde des premiers ont presque toujours à contrecarrer des
tendances et des acquis hostiles tandis que l'école et le groupe familial
opèrent davantage ‒ pour la majorité des cas ‒ dans le sens des dispositions
natives et du milieu et agissent surtout en renforcement. Avec l'âge l'individu
se fixe et se laisse moins entamer. Mais il demeure cependant assez malléable
pour s'abandonner aux altérations que lui font subir, par des campagnes intéressées,
gouvernants et meneurs, pour abdiquer sans résistance entre les mains des
grands et céder aux aberrations jusqu'à leur sacrifier sa vitalité. ‒L
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