Jacques Attali est un personnage qui a toujours oeuvré dans l'ombre des présidents de la république de François Mitterand jusqu'au dernier.
Celui-ci m'est toujours apparu comme une espèce de gourou qui instillé des idées néfastes dans la tête de celui qu'il était censé conseiller.
Sur Facebook est ressorti un vieux texte qui serait issu d'une interview que cet homme de l'ombre aurait donné à Michel Salomon en 1981. En fait, le texte dans l'ensemble est une interprétation directe de ce la personne avait lu et elle intégrait dedans les vrais paroles de Attali.
Mais, pour autant, lorsque l'on écoute cet homme parler de la vie, de l'économie et de l'avenir, on se dit qu'il n'a rien à envier à tous les néolibéraux qui détruisent le vivre ensemble.
Voici quelques extraits:
Marchandisation
(1)
« La production de consommateurs et leurs entretien
coûtent cher, plus cher encore que la production de marchandises elles-mêmes.
Les hommes sont produits par des services qu'ils se rendent les uns aux autres,
en particulier dans le domaine de la santé, dont la productivité économique
n'augmente pas très vite. »
« La productivité de la production de machines, augmente plus
rapidement que la productivité relative de la production de consommateurs.
Cette contradiction sera levée par une transformation du système de santé et
d'éducation vers leur marchandisation et leur industrialisation. » (p.
265).
Cynisme mis à part
« Mais dès qu'on dépasse 60/65 ans, l'homme vit plus
longtemps qu'il ne produit et il coûte cher à la société. »
« D'où ]e crois que dans la logique même de la société
industrielle, l'objectif ne va plus être d'allonger l'espérance de vie, mais de
faire en sorte qu'y l'Intérieur même d'une durée de vie déterminée, l'homme
vive le mieux possible mais de telle sorte que les dépenses de santé seront les
plus réduites possible en terme de coûts pour la collectivité. Alors appareil
un nouveau critère d'espérance de vie : celui de la valeur d'un système de
santé, fonction non pas de l'allongement de l'espérance de vie mais du nombre
d'années sans maladie et particulièrement sans hospitalisation. En effet, du
point de vue de la société, il est bien préférable que la machine humaine
s'arrête brutalement plutôt qu'elle ne se détériore progressivement. C'est
parfaitement clair si l'on se rappelle que les deux tiers des dépenses de santé
sont concentrées sur les derniers mots de vie. De même, cynisme mis à part, les
dépenses de santé n'atteindraient pas le tiers du niveau actuel (175 milliards
de francs en 1979) si les individus mouraient tous brutalement dans des
accidents de voiture. Ainsi force est de reconnaître que la logique ne réside
plus dans l'augmentation de l'espérance de vie mis dans celle de la durée de
vie sans maladie.»
Et plus loin: « l'euthanasie sera un des instruments
esentiels de nos sociétés futures dans tous les cas de figures. Dans une
logique socialiste, pour commencer, le problème se pose comme suit : la logique
socialiste c'est la liberté et la liberté fondamentale c'est le suicide ; en
conséquence, le droit au suicide direct ou indirect est donc une valeur absolue
dans ce type de société. Dans une société capitaliste, des machines à tuer, des
prothèses qui permettront d'éliminer la vie lorsqu'elle sera trop
insupportables ou économiquement trop coûteuse, verront le jour et seront de
pratique courante. Je pense donc que l'euthanasie, qu'elle soit une valeur de
liberté ou une marchandise, sera une des règles de la société future. »
(pp. 274-275).
(1) - Ce texte, comme les suivants, est extrait de l'interview de
M. Jacques Attali publié par Michel Salomon dans son livre "l'Avenir de la
Vie" (Segher éd.).
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