Une
des définitions les plus brèves et les plus claires de ce mot, nous
semble être celle que nous donne Lachâtre et que nous lui
empruntons. « Ce qui est produit par une cause, par un agent
quelconque ». Ces deux mots, cause et effet, sont corrélatifs et
présentent deux idées qui se déterminent l'une par l'autre. Toute
cause n'est rien si elle ne peut être considérée comme productive
d'effets, et l'on ne peut concevoir un effet sans cause. L'effet est
ce qui est, a été, ou sera, parce qu'une cause s'exerce, s'est
exercée ou s'exercera. L'esprit humain ne connaît les causes que
par leurs effets. C'est par une appréciation vraie de ceux-ci qu'il
s'élève à la notion supérieure des lois générales qui régissent
les différents ordres de phénomènes ; c'est par leur étude
approfondie, et à force d'inductions successives, qu'il acquiert la
science, dont les résultats promettent à l'homme l'empire de la
nature. Depuis que le savoir pour le vrai philosophe a signifié
prévoir, il a été évident que l'observation des effets était la
base, le fondement nécessaire de tout édifice scientifique, et que
les causes hypothétiques ne peuvent être sérieusement admises que
lorsqu'il y a des effets qui les confirment. On ne peut, en effet,
concevoir de cause sans effets. Mais on ne peut pas plus concevoir
d'effets sans cause. Nous dirons alors qu'il n'y a pas de cause en
soi, que si la cause détermine l'effet, elle fut elle-même
déterminée par une autre cause et est conséquemment elle-même
cause et effet. La cause est donc inhérente à l'effet comme l'effet
est inhérent à la cause. Si l'on admettait qu'une cause puisse
n'être qu'une cause, qu'elle ne fut jamais déterminée par une
autre cause : ce serait admettre une cause première, ce qui à notre
sens est ridicule, car cela nous entraînerait, ainsi que l'explique
lumineusement S. Faure dans son « Imposture Religieuse », à
imaginer des « Forces extra naturelles, des Puissances antérieures
et supérieures à la nature, un pouvoir réglementant souverainement
toute chose ». Ce serait reconnaître l'oeuvre de création, le
commencement de tout, ce serait sombrer dans l'idée d'un Dieu
supérieur et maître absolu de toute chose. Admettre une cause en
soi, c'est admettre Dieu. Au mot « déterminisme » on trouvera le
développement beaucoup plus étendu sur ce sujet et une
démonstration beaucoup plus limpide des enchaînements de « cause à
effet », et disons avec S. Faure : « Il est impossible de séparer
l'effet de la cause dont il procède ; mais il est également
impossible de séparer la cause de l'effet qui l'accompagne, qui la
suit, qui en découle nécessairement et immédiatement ».
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