Disparition
momentanée, totale ou partielle d'un astre par l'interposition d'un
autre astre. Les éclipses furent pendant longtemps l'objet de la
frayeur des hommes ; les progrès des recherches et des découvertes
de l'astronomie ont chassé la crainte qui a fait place à l'intérêt
et à la curiosité. Les éclipses se divisent en lunaires et en
solaires ; il y a également des éclipses des planètes secondaires
on satellites, et celles des étoiles que l'on nomme plus
particulièrement occultations. II y a éclipse de lune, lorsque la
terre se trouve interposée entre le soleil et la lune, et que cette
dernière traverse l'ombre que la terre projette derrière elle. La
lune étant un corps opaque qui ne nous apparaît que parce qu'elle
est éclairée par les rayons du soleil, lorsque ceux-ci sont arrêtés
par un autre corps, la lune disparaît aussi longtemps que ce corps
s'interpose entre elle et le soleil. C'est le même phénomène qui
se produit pour l'éclipse solaire, lorsque la lune, dans sa
révolution, s'interpose entre le soleil et la terre 'et projette son
ombre sur notre planète. Connaissant le temps des révolutions
périodiques de la lune et du soleil, il est assez facile de prévoir
approximativement la date des éclipses. Le mouvement de ces astres,
recommençant de la même manière, les éclipses se reproduiront
dans le même ordre. Les Chaldéens avaient déjà découvert
qu'après 223 lunaisons, c'est-à-dire 18 ans et 11 jours les mêmes
éclipses se reproduisaient, soit en général 70 éclipses, dont 29
de lune et 41 de soleil. Il ne peut en une année y avoir plus de
sept éclipses ; cinq ou quatre de soleil, et deux ou trois de lune ;
il y en a au moins deux et s'il n’y en a que deux ce sont des
éclipses de soleil. Le mot éclipse s'emploie au figuré pour
signaler la dépréciation d'une chose qui avait une grande renommée,
ou l'absence, la disparition subite, inattendue d'un individu
quelconque. « Il n'y a pas de gloire éclatante qui ne soit sujette
à souffrir de temps en temps de quelque éclipse » (LAVEAUX).
ECLIPSE
Le
mot éclipse désigne, en astronomie, le phénomène qui consiste,
pour un observateur terrestre, dans la constatation du passage d'un
corps astral entre lui et un autre astre. Ce phénomène qui se
produit fréquemment revêt surtout un grand intérêt lorsqu'il s
agit des éclipses de la lune, du soleil et des satellites de
Jupiter. Il y a éclipse de lune quand celle-ci entre en partie ou en
totalité dans le cône d'ombre de la terre, qui se termine en pointe
à une distance de 108 fois et demi la longueur du diamètre de la
terre qui est de 12.742 kilomètres. L'ombre de la terre étant
encore 2,2 fois plus large que la lune à sa distance moyenne de
nous, la plus longue durée d'une éclipse totale de la lune peut
atteindre deux heures. C'est toujours au moment de la pleine lune
qu'a lieu l'éclipse de lune et elle est visible au même instant
physique dans tous les pays, où la lune se trouve au-dessus de
l'horizon. Ceci veut dire qu'une éclipse totale de la lune qui
commencerait, par exemple, à Paris, à minuit, se produirait à
New-York non pas à la même heure, mais au même moment physique,
c’est-à-dire lorsque les horloges de la capitale américaine
marqueraient 6 heures 55 minutes du soir. La lune, grâce à la
réfraction des rayons solaires, demeure plus ou moins visible
pendant les éclipses totales. Elle n'est devenue absolument
invisible que
pendant
les éclipses de 1642, 1761, 1816 et celle du 12 avril 1903.
Contrairement à la lune qui ne peut s'éclipser qu'au jour de la
pleine lune, l'éclipse de soleil ne peut se produire qu’au jour de
la nouvelle lune et ne se fait voir qu'aux endroits touchés par le
petit cône d'ombre de notre satellite et sur lesquels il dessine un
cercle qui voyage sur les différents pays suivant le mouvement de la
rotation de la terre. Les contrées sur lesquelles passe cette ombre
de la lune, large de 22 à 300 kilomètres, ont le soleil masqué
pour un certain temps. L'éclipse de soleil peut être partielle, si
les centres de la lune et du soleil ne coïncident pas et si la lune
ne marque le soleil que par côté ; annulaire, si la lune se trouve
dans la région la plus éloignée de son orbite et est plus petit en
apparence que le disque solaire ; totale enfin, si la lune se trouve
assez rapprochée de nous pour que son diamètre surpasse celui du
soleil. Vus de la terre, les diamètres du soleil et de la lune sont,
en moyenne, de 32’ 3’’ et de 31’ 24’’, d'où il ressort
que le soleil doit être à son aphélie et la lune à son périhélie,
pour qu'une éclipse totale du soleil puisse se présenter dans de
bonnes conditions. La plus longue durée possible d.une éclipse
totale du soleil ne peut pas dépasser 7 minutes 58 secondes à
l'équateur et. 6 minutes 10 secondes à la latitude de Paris. Il y
a, en moyenne, en 18 ans 70 éclipses, dont 29 de lune et 41 de
soleil. Dans une année il n'y a jamais plus de 7, jamais moins de 2
éclipses. Lorsqu'il n'y a que deux éclipses, elles sont toutes deux
de soleil. L'éclipse totale de soleil sur un lieu donné est un
phénomène très rare. Depuis 1140 il n'y a eu à Londres qu'une
éclipse totale et cela en 1715. A Paris il ya eu éclipse totale du
soleil le 22 mai 1724, le 17 avril 1912, mais elle n'a été totale
que pendant 7 secondes et ce n'est que le 11 août 1999, à 10 h. 28
du matin que les environs de la capitale française seront visités
par une grande et belle éclipse totale du soleil, dont la durée
sera de 2 minutes 20 secondes. Pour ce qui est des éclipses des
satellites de la planète Jupiter auxquelles nous avons fait allusion
au commencement de cet article, c'est à une observation attentive
par l'astronome danois Olaf Roemer que nous devons la découverte de
la rapidité avec laquelle la lumière se transmet à travers
l'espace. Roemer a, en effet, pu constater en 1675, le premier, que
les éclipses retardaient ou avançaient d'environ 16 minutes et
demie selon que Jupiter se trouvait en conjonction ou en opposition
avec le soleil. Or, le diamètre de l'orbite terrestre étant
d'environ 300 millions de kilomètres, il était désormais prouvé
que la lumière parcourt 300.000 kilomètres par seconde. Deux
siècles après Roemer, c'est aussi à la lumière, à l'analyse
spectrale, que nous devons la révélation suprême de l'unité
constitutive de l'Univers qui nous permet l'affirmation scientifique
de cette intuition des meilleurs penseurs d'autrefois : la vie dans
l'Univers est illimitée et infinie, toutes les terres du ciel, nos
soeurs, sont, ont été ou seront habitées.
-
Frédéric STACKELBERG.
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