« Certes,
la démocratie est aussi une forme d'Etat, qui devra disparaître
quand celui-ci disparaîtra lui-même, mais cela n'arrivera que lors
du passage du socialisme définitivement victorieux et affermi au
communisme intégral ».
« La
revendication de l'affranchissement immédiat des colonies, formulée
par tous les social-démocrates révolutionnaires, est elle aussi
"irréalisable" en régime capitaliste sans toute une série
de révolutions. Cependant, cela n'entraîne nullement la
renonciation de la social-démocratie à la lutte immédiate et la
plus résolue pour toutes ces revendications – cette
renonciation ferait tout simplement le jeu de la bourgeoisie et de la
réaction - tout au contraire, il en découle la nécessité de
formuler toutes ces revendications et de les faire aboutir non pas en
réformistes, mais en révolutionnaires; non pas en restant dans le
cadre de la légalité bourgeoise, mais en le brisant; non pas en se
contentant d'interventions parlementaires et de protestations
verbales, mais en entraînant les masses à l'action, en élargissant
et en attisant la lutte autour de chaque revendication démocratique,
fondamentale jusqu'à l'assaut direct du prolétariat contre la
bourgeoisie, c'est-à-dire jusqu'à la révolution socialiste qui
exproprie la bourgeoisie. La révolution socialiste peut éclater non
seulement à la suite d'une grande grève ou d'une manifestation de
rue, ou d'une émeute de la faim, ou d'une mutinerie des troupes, ou
d'une révolte coloniale, mais aussi à la suite d'une quelconque
crise politique du genre de l'affaire Dreyfus ou de l'incident de
Saverne1 ou à la faveur d'un référendum à propos de la séparation
d'une nation opprimée, etc ».
« Le
socialisme a pour but, non seulement de mettre fin au morcellement de
l'humanité en petits Etats et à tout particularisme des nations,
non seulement de rapprocher les nations, mais aussi de réaliser leur
fusion. Et, précisément pour atteindre ce but, nous devons, d'une
part, expliquer aux masses le caractère réactionnaire de l'idée de
Renner et de O. Bauer sur ce qu'ils appellent l'"autonomie
nationale culturelle3" et, d'autre part, revendiquer la
libération des nations opprimées, non pas en alignant des phrases
vagues et générales, des déclamations vides de sens, non pas en
"ajournant" la question jusqu'à l'avènement du
socialisme, mais en proposant un programme politique clairement et
exactement formulé, qui tienne tout particulièrement compte de
l'hypocrisie et de la lâcheté des socialistes des nations
oppressives. De même que l'humanité ne peut aboutir à l'abolition
des classes qu'en passant par la période de transition de la
dictature de la classe opprimée, de même elle ne peut aboutir à la
fusion inévitable des nations qu'en passant par la période de
transition de la libération complète de toutes les nations
opprimées, c'est-à-dire de la liberté pour elles de se séparer ».
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