Celui
qui apprend d'un maître, ou qui s'attache aux doctrines ou aux
systèmes d'un autre. Dans l'Evangile, c'est le nom qui fut donné
spécialement aux soixante-douze personnes choisies par Jésus-Christ,
pour aller prêcher sa doctrine! (Les disciples de Platon, de
Descartes, de Newton, de Jaurès, de Lénine). Si, en science, le
disciple poursuit généralement les recherches du maître qui l'a
précédé, en philosophie et plus particulièrement en sociologie,
il dénature le plus souvent ses pensées en les interprétant de
façon ambigüe. Il arrive aussi fréquemment que des individus se
disent les disciples (de tel ou tel homme), sans même connaître ou
comprendre la doctrine de celui-ci. En ce cas, les disciples ne sont
que des suiveurs ou des croyants qui adorent un Dieu, aveuglément,
par fanatisme, par bêtise, par ignorance. Combien sont-ils qui se
réclament aujourd'hui de Jaurès, sans savoir seulement ce qu'il
désirait, quelles étaient ses opinions, son but, ses vues, ses
aspirations, ses espérances, sa doctrine. Ils se disent ses
disciples sans même connaître le maître. N'en est-il pas de même
pour Lénine? Il y a, de par le monde, des centaines de milliers
d'êtres obscurs qui se prétendent les disciples du dictateur russe,
et qui n'ont même pas lu une simple ligne de ses écrits. Ce sont de
pauvres religieux, agissant sans discernement, sans raison, et qui
sont des proies faciles pour les politicaillons de tous grades et de
toutes couleurs. Les disciples de la vérité sont rares ; car pour
la propager, il faut d'abord l'avoir comprise et l'avoir dépouillée
de l'amas de mensonges dont elle est entourée. Fouillons, étudions,
cherchons pour grossir notre bagage de connaissances. En réalité,
la vérité n'existe pas, ne peut pas exister ; il y a des vérités
et il y a des mensonges. On ne peut être le disciple d'un homme, on
ne doit pas l'être, si selon la forte expression de Stirner : «
Rien n'est pour Moi, au-dessus de Moi ». Prenons, empruntons à
d'autres les pensées, les idées qui nous paraissent justes et
logiques ; mais gardons-nous, si nous voulons conserver notre
personnalité, de nous dire les disciples de quelqu'un, si nous ne
voulons être comparés avec raison aux moutons de Panurge.
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