vendredi 7 décembre 2018

A Contre-Courant Edito Septembre 2010


Etre ou ne pas être révolutionnaire, là est la question ! 

L’analyse de ce qui se passe chez ceux «d’en haut» n’est pas bien compliquée à faire : dans sa nouvelle crise, carabinée, le Capital est pris de soubresauts si violents et durables que les élites dirigeantes en sont fortement déstabilisées. En France, ces mercenaires du système sont de surcroît complètement déconsidérés par des «scandales» qui soulignent leurs responsabilités et leur rapacité. C'est pour tenter de se refaire une santé politique que Sarko a tenté alors une vieille recette en désignant des boucs émissaires. Ce faisant, il n’a pas seulement, de manière irresponsable, négligé les dangers du procédé; il n’a même pas su prévoir que ses «amis» politiques allaient en profiter - en interprétant un numéro de belles âmes indignées ! - pour mieux se positionner dans ces querelles de pouvoir qui vont toujours crescendo quand la chienlit grandit. La conclusion à tirer «en bas» n’exige pas non plus de gros efforts intellectuels : le système capitaliste a fait son temps; de régression imposée en régression négociée, sa mécanique folle nous conduit inéluctablement au désastre. Nous devons l’arrêter. Question de survie. Or un coup d’arrêt n’est envisageable qu’en créant un rapport de forces suffisant à l’occasion d’un affrontement majeur avec ceux «d’en haut»; c’est-à-dire tout le contraire de ces journées (dites) d’action qui ne peuvent évidemment déboucher sur rien, sinon sur un renforcement du pouvoir des puissants qui apparaissent à chaque fois un peu plus indéboulonnables. Conclusion : Allons-y, donc ! Le 7 septembre, une belle occasion se présente, comme on n'en verra plus avant longtemps : engageons-nous et faisons tout pour que démarre enfin une grève reconductible. Mais qu’est ce qui fait que ceux «d’en bas» ne parviennent pas à tirer aisément cette conclusion ? Qu’est-ce qui fait que beaucoup abandonnent autonomie et rationalité pour se laisser gruger par diverses embrouilles ? Des embrouilles syndicales où on veut nous faire croire qu’on peut améliorer les retraites sans d’abord obtenir le retrait du projet gouvernemental ; des embrouilles politiques où on veut nous faire gober que tout est de la faute des Roms ; des embrouilles syndicales et politiques où on veut nous faire admettre qu’il faudra absolument rembourser la dette publique. Des embrouilles où s’empêtre, hélas, l’esprit de révolte des opprimés qui laissent alors le champ libre à leurs adversaires de classe, quand ils n'appellent pas au secours le directeur du FMI. «Quand le prolétariat n’est pas révolutionnaire, il n’est rien», disait Marx. Avec la détermination d’un prolétariat en révolution, aucune de ces embrouilles ne pourrait faire long feu. La dette, par exemple, conduirait à s’interroger sur la nature de la créance et l’identité des créanciers. Une fois identifiés, on leur refuserait aussi sec le paiement des intérêts qu’on utiliserait alors pour financer de belles retraites et de somptueux services publics…. Mais ne nous emballons pas, on n’en est pas encore là !... Préparons le 7 septembre et surtout ses «suites révolutionnaires»... 25 Août 2010

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