Etre
ou ne pas être révolutionnaire, là
est la question !
L’analyse
de ce qui se passe chez ceux «d’en haut» n’est pas bien
compliquée à faire : dans sa nouvelle crise, carabinée, le Capital
est pris de soubresauts si violents et durables que les élites
dirigeantes en sont fortement déstabilisées. En France, ces
mercenaires du système sont de surcroît complètement déconsidérés
par des «scandales» qui soulignent leurs responsabilités et leur
rapacité. C'est pour tenter de se refaire une santé politique que
Sarko a tenté alors une vieille recette en désignant des boucs
émissaires. Ce faisant, il n’a pas seulement, de manière
irresponsable, négligé les dangers du procédé; il n’a même pas
su prévoir que ses «amis» politiques allaient en profiter - en
interprétant un numéro de belles âmes indignées ! - pour mieux se
positionner dans ces querelles de pouvoir qui vont toujours crescendo
quand la chienlit grandit. La conclusion à tirer «en bas» n’exige
pas non plus de gros efforts intellectuels : le système capitaliste
a fait son temps; de régression imposée en régression négociée,
sa mécanique folle nous conduit inéluctablement au désastre. Nous
devons l’arrêter. Question de survie. Or un coup d’arrêt n’est
envisageable qu’en créant un rapport de forces suffisant à
l’occasion d’un affrontement majeur avec ceux «d’en haut»;
c’est-à-dire tout le contraire de ces journées (dites) d’action
qui ne peuvent évidemment déboucher sur rien, sinon sur un
renforcement du pouvoir des puissants qui apparaissent à chaque fois
un peu plus indéboulonnables. Conclusion : Allons-y, donc ! Le 7
septembre, une belle occasion se présente, comme on n'en verra plus
avant longtemps : engageons-nous et faisons tout pour que démarre
enfin une grève reconductible. Mais qu’est ce qui fait que ceux
«d’en bas» ne parviennent pas à tirer aisément cette conclusion
? Qu’est-ce qui fait que beaucoup abandonnent autonomie et
rationalité pour se laisser gruger par diverses embrouilles ? Des
embrouilles syndicales où on veut nous faire croire qu’on peut
améliorer les retraites sans d’abord obtenir le retrait du projet
gouvernemental ; des embrouilles politiques où on veut nous faire
gober que tout est de la faute des Roms ; des embrouilles syndicales
et politiques où on veut nous faire admettre qu’il faudra
absolument rembourser la dette publique. Des embrouilles où
s’empêtre, hélas, l’esprit de révolte des opprimés qui
laissent alors le champ libre à leurs adversaires de classe, quand
ils n'appellent pas au secours le directeur du FMI. «Quand le
prolétariat n’est pas révolutionnaire, il n’est rien»,
disait Marx. Avec la détermination d’un prolétariat en
révolution, aucune de ces embrouilles ne pourrait faire long feu. La
dette, par exemple, conduirait à s’interroger sur la nature de la
créance et l’identité des créanciers. Une fois identifiés, on
leur refuserait aussi sec le paiement des intérêts qu’on
utiliserait alors pour financer de belles retraites et de somptueux
services publics…. Mais ne nous emballons pas, on n’en est pas
encore là !... Préparons le 7 septembre et surtout ses «suites
révolutionnaires»... 25 Août 2010
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