FAITS
DIVERS
Hier
dimanche, à trois heures, a passé sur les boulevards, se rendant de
la place Vendôme au Père-Lachaise, le cortège funèbre du colonel
Bourgoin, tué à Neuilly. Des bataillons de Montmartre, sapeurs et
musique en tête, le 55e bataillon du quartier Saint-Louis et
beaucoup de gardes nationaux précédaient ou suivaient le
corbillard, décoré de drapeaux rouges. Des membres de la Commune et
le citoyen Pauvert, délégué aux télégraphes, conduisaient le
deuil. On évalue à près de cent mille personnes la foule qui
suivait le convoi funèbre. Arrivé au cimetière, le citoyen Allix,
membre de la Commune, s’est exprimé en ces termes : « Nous sommes
en présence d’une douleur bien cruelle ! Bourgoin, à peine âgé
de 36 ans, vient de tomber victime de son dévouement à notre noble
cause. Loin de nous abattre, ce malheur ne doit nous inspirer qu’un
sentiment, qu’un seul cri : vengeance ! et cette barbarie, cette
cruauté de Versailles nous prouve une fois de plus que nous devons
poursuivre jusqu’au bout notre œuvre de délivrance ! La mort qui
couche ici notre pauvre ami est le triomphe de la liberté !
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