mardi 11 décembre 2018

Journal officiel de la Commune


L’armée de Versailles a cueilli ses lauriers. Le général marquis de Gallifet, qui a le commandement d’une brigade, les a teints du sang de nos frères ; il reçu pour ce haut fait d’armes les félicitations et les remerciements de MM. Thiers et Picard, ces sauveurs de l’ordre et de l’Assemblée rurale ! On lit dans le Gaulois : Lundi matin, 3 avril, vers huit heures, les gardes nationaux occupaient la gare de Rueil, où ils étaient en forces considérables. A huit heures et demie, ils se dirigèrent sur Chatou, au nombre de 1 500 environ. Le pont ayant été coupé, le mouvement en avant se trouva arrêté, quelques hommes seulement passèrent la Seine en bateau et entrèrent dans Chatou en annonçant que les autres allaient les suivre. Peu après, le général de Gallifet, à la tête de deux escadrons de chasseurs et d’une batterie d’artillerie, descendait de Saint-Germain, et en arrivant dans le village, il surprenait trois des gardes insurgés ; un capitaine du 175e bataillon, un sergent et un garde, qui furent sur-le-champ passés par les armes. Le général se rendit alors à la mairie et y rédigea la proclamation suivante, qui fut immédiatement tambourinée à son de caisse dans la commune : « La guerre a été déclarée par les bandits de Paris. « Hier, avant-hier, aujourd’hui, ils m’ont assassiné mes soldats. « C’est une guerre sans trêve ni pitié que je déclare à ces assassins. J’ai dû faire un exemple ce matin ; qu’il soit salutaire : je désire ne pas en être réduit de nouveau à une pareille extrémité.
« N’oubliez pas que le pays, que la loi, que le droit, par conséquent, sont à Versailles et l’Assemblée nationale, et non pas avec la grotesque assemblée de Paris, qui s’intitule Commune. »
« 3 avril 1871.
« Le général commandant la brigade,
« GALLIFET »

A la suite de cette lecture, le crieur ajoutait : « Le président de la commission municipale de Chatou prévient les habitants, dans l’intérêt de leur sécurité, que ceux qui donneraient asile aux ennemis de l’Assemblée se rendraient passibles des lois de la guerre.
« Le président de la commission,
« LAUBEUF. »

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