L’armée
de Versailles a cueilli ses lauriers. Le général marquis de
Gallifet, qui a le commandement d’une brigade, les a teints du sang
de nos frères ; il reçu pour ce haut fait d’armes les
félicitations et les remerciements de MM. Thiers et Picard, ces
sauveurs de l’ordre et de l’Assemblée rurale ! On lit dans le
Gaulois : Lundi matin, 3 avril, vers huit heures, les gardes
nationaux occupaient la gare de Rueil, où ils étaient en forces
considérables. A huit heures et demie, ils se dirigèrent sur
Chatou, au nombre de 1 500 environ. Le pont ayant été coupé, le
mouvement en avant se trouva arrêté, quelques hommes seulement
passèrent la Seine en bateau et entrèrent dans Chatou en annonçant
que les autres allaient les suivre. Peu après, le général de
Gallifet, à la tête de deux escadrons de chasseurs et d’une
batterie d’artillerie, descendait de Saint-Germain, et en arrivant
dans le village, il surprenait trois des gardes insurgés ; un
capitaine du 175e bataillon, un sergent et un garde, qui furent
sur-le-champ passés par les armes. Le général se rendit alors
à la mairie et y rédigea la proclamation suivante, qui fut
immédiatement tambourinée à son de caisse dans la commune : « La
guerre a été déclarée par les bandits de Paris. « Hier,
avant-hier, aujourd’hui, ils m’ont assassiné mes soldats. «
C’est une guerre sans trêve ni pitié que je déclare à ces
assassins. J’ai dû faire un exemple ce matin ; qu’il soit
salutaire : je désire ne pas en être réduit de nouveau à une
pareille extrémité.
«
N’oubliez pas que le pays, que la loi, que le droit, par
conséquent, sont à Versailles et l’Assemblée nationale, et non
pas avec la grotesque assemblée de Paris, qui s’intitule Commune.
»
«
3 avril 1871.
«
Le général commandant la brigade,
«
GALLIFET »
A
la suite de cette lecture, le crieur ajoutait : « Le président de
la commission municipale de Chatou prévient les habitants, dans
l’intérêt de leur sécurité, que ceux qui donneraient asile aux
ennemis de l’Assemblée se rendraient passibles des lois de la
guerre.
«
Le président de la commission,
«
LAUBEUF. »
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