Paris,
le 9 avril 1871.
Chaque
compagnie doit élire trois délégués, sans distinction de grade,
pour former le cercle du bataillon. Les cercles des bataillons d’un
arrondissement doivent élire deux délégués pour former le conseil
de légion avec les chefs de bataillons de l’arrondissement. Les
conseils de légion de chaque arrondissement doivent élire trois
délégués pour former le Comité central. Les chefs de bataillon
d’un arrondissement désignent à l’élection l’un d’eux
comme chef de légion pour faire également partie du Comité
central. Un des délégués de compagnie est spécialement désigné
pour assister aux assemblées générales de la Fédération et en
rendre compte à ses commettants. Assistent également aux assemblées
générales : les officiers élus par le corps des officiers de leurs
bataillons et les chefs de bataillon. Les cercles de bataillon et les
conseils de légion sont des conseils de famille qui doivent
spécialement s’occuper des intérêts particuliers de leurs
mandants ; ils ont à connaître des réclamations de toute nature,
les appuyer auprès du Comité central.
Ils
doivent faire procéder aux élections des vacances dans les
délégations. Ils doivent veiller au bon esprit de leurs bataillons
ou légions, au maintien de la discipline, par la persuasion et
l’exemple, et mettre tout en oeuvre pour qu’aucun des gardes
nationaux ne puisse se soustraire à la part de service qui lui
incombe. Ils font connaître au Comité central leurs voeux et leurs
idées pour les améliorations à apporter dans l’organisation
générale. Les chefs de légion peuvent recevoir directement de
l’autorité militaire les ordres concernant un ou plusieurs
bataillons placés sous leur commandement. En aucun cas, les conseils
de légion, les cercles de bataillon ou les délégués de compagnie
ne peuvent s’immiscer dans le commandement, donner des ordres, ou
faire battre ou sonner le rappel pour les bataillons. Il importe au
salut commun que ces prescriptions soient scrupuleusement observées,
de manière que tous les intérêts, civils et militaires, de la
garde nationale soient complètement sauvegardés et qu’une
discipline intelligente vienne s’introduire dans les rangs des
valeureux citoyens sur l’intelligence et le courage desquels repose
l’avenir de la République. Les gardes nationaux ne sauraient
apporter trop de soin dans l’élection de ceux qu’ils appellent à
les commander. La science militaire, l’énergie et la foi
républicaine sont des qualités que doivent réunir les candidats.
Mais, une fois les choix faits avec ce discernement, ils doivent
donner leur confiance à leurs élus, s’abstenir d’interpréter
les ordres qu’ils reçoivent, ne jamais perdre de vue que
l’obéissance et la discipline sont la force des armées, et que
tout corps indiscipliné devient une bande sans cohésion, facilement
battue. L’autorité qui donne un ordre en est responsable, et toute
désobéissance, quelquefois même toute hésitation, peut devenir un
crime qui compromet l’honneur de la garde nationale et le succès
d’une opération. Les chefs doivent commander avec douceur, mais
doivent énergiquement réprimer toutes les velléités de discorde.
Le bon sens des citoyens établira facilement ce lien de confiance et
de solidarité réciproques, qui doivent être la discipline de la
garde nationale. La présente circulaire sera copiée sur les livres
d’ordres de chacune des compagnies et lue à trois appels
consécutifs.
Pour
le Comité central.
G.
ARNOLD, ANDIGNOUX, AUDOYNAUD, AVOINE FILS, BAROUD, BOUIT, L.
BOURSIER, H. CHOUTEAU, A. DU CHAMP, FABRE, FERRAT, FOUGERET, C.
GAUDIER, GROLARD, GOUHIER, GHELLIER, GUIRAL, LAVALETTE, EF. MOREAU,
PRUDHOMME, ROUSSEAU.
Approuvé
:
Le
délégué à la guerre.
CLUSERET.
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