La
Démocratie est morte ! Vive la démocratie !
On
daube souvent sur la démocratie athénienne en faisant remarquer que
seul le dixième des habitants pouvait prendre part aux délibérations
et désigner les gouvernants. Tandis que les esclaves,
affranchis,métèques et autres citoyens de seconde zone en étaient
exclus. Il n’est pas certain que «nos» démocraties
contemporaines soient de meilleure qualité. Certes, on n’en est
plus au suffrage censitaire. Et le suffrage dit universel, longtemps
réservé aux hommes, inclut désormais aussi les femmes.Mais les
résidents étrangers en sont toujours exclus, en tout ou en partie.
Et, surtout, sous l’influence de la classe dominante, d’autres
phénomènes dévitalisent «nos» démocraties . Candidats, élus et
gouvernants sont issus d’une petite minorité de catégories
sociales et l’absence de programme clair réduit leurs promesses à
des formules souvent creuses et ineptes. La distance grandissante
entre élus et électeurs, favorisée par la professionnalisation de
la vie politique, rabaisse le débat à un spectacle médiatique où
la forme (l’apparence physique et vestimentaire, la petite phrase)
l’emporte sur le fond (le discours argumenté). L’infidélité
répétée des élus à leurs engagements et leur manque cynique de
tout sens civique les ont décrédibilisés. Et ce n’est pas leur
totale absence de volonté de transformer le monde en affrontant les
intérêts des maîtres de ce monde - dont ils ne sont que les
marionnettes parfaitement interchangeables – qui peut inspirer le
respect. Tous ces traits dominants de «nos» démocraties conduisent
parfois la moitié des inscrits à se tenir à l’écart de la
consultation. Plus largement, des citoyens se tiennent à l’écart
du débat politique parce qu’ils ne se reconnaissent plus dans les
discours et propositions, qu’ils n’y retrouvent plus l’écho de
leurs propres préoccupations et aspirations. Tout cela n’est pas
neuf. Et les élections régionales, dont la campagne se déroule
dans une large indifférence, en donnent une nouvelle et malheureuse
illustration, sans que la présence de listes d’extrême gauche y
change quoi que ce soit. Pour réagir, nous vous proposons de glisser
dans l’urne non pas un bulletin de vote en faveur d’un candidat,
fût-il sympathique, mais un bulletin portant mention d’une
exigence en rapport avec les urgences de la situation actuelle. On en
donne un exemple page 11. En voici d’autres: «Arrêt de tous
les licenciements !», «Réduction effective du temps de
travail à 32 heures avec embauches correspondantes !»,
«Augmentation massive des impôts et des cotisations sociales sur
les hauts revenus et le capital !», «Développement
quantitatif et qualitatif des services publics et des équipements
collectifs de logement, de santé, d’éducation, de la culture !»,
etc. Faisons ainsi jaillir des urnes de vigoureuses revendications,
qu’il s’agira surtout de porter par nos luttes pour que
s’épanouisse enfin une vraie démocratie.
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