« Je
suis peu sujet à ces violentes émotions. Je suis de nature peu
sensible, et je renforce tous les jours ma carapace en raisonnant ».
« Je
me fie aisément à la parole d’autrui. Mais je le ferais
malaisément si je devais par là donner à penser que je le fais par
désespoir, ou par manque de courage, plutôt que librement et par
confiance en sa loyauté ».
« Mais
ce que j’ai vu de mes propres yeux, par contre, c’est que dans
les troubles de la société, les hommes, frappés de stupeur par ce
qui leur arrive, recherchent dans le ciel, comme dans toutes les
superstitions, les causes et les signes annonciateurs de leurs
misères. Mais je préfère jouer ma vie aux dés que de les confier
à des balivernes ».
« Mais
ils y ont beau jeu, car à ce langage obscur, ambigu et fantastique
des textes prophétiques, leurs auteurs ne donnent aucun sens clair,
afin que la postérité puisse lui appliquer celui qui lui
conviendra ».
« Pour
moi, j’oublie souvent l’un et l’autre de ces vains devoirs,
comme je retranche de ma maison, autant que je le puis, toute
cérémonie. Quelqu’un s’en offense. Qu’y puis-je ? Il vaut
mieux que je l’offense une fois que de me faire offense à moi même
tous les jours !... Ce serait un esclavage permanent. A quoi bon fuir
la servitude des cours, si c’est pour la ramener jusque dans sa
tanière? »
« Ce
n’est pas seulement chaque pays, mais chaque cité et chaque métier
qui a son cérémonial particulier. J’y ai été soigneusement
éduqué dès l’enfance, j’ai vécu en assez bonne compagnie pour
ne pas ignorer les règles de notre politesse française, et je
pourrais même les enseigner. J’aime les suivre, mais pas de façon
si craintive que ma vie en soit prisonnière. Elles ont quelques
aspects pénibles, mais ceux-là, si on les oublie délibérément,
et non par erreur, on n’en est pas moins distingué pour autant.
J’ai vu souvent des hommes impolis par trop de civilités, et
devenir importuns à force de courtoisie ».
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