(Appel
national adopté en séance plénière le 6 juin 1996)
Clovis
n'est pas la France Toutes et tous ensemble pour la laïcité et la
citoyenneté
Clovis
n'est pas la France. Sous prétexte de commémorer la conversion, il
y a quinze siècles, d'un chef de guerre, les autorités de la
République présentent ce baptême comme l'acte fondateur VISITE D '
ÉTAT À ÉTAT de la Nation française".
Le
pape sera ainsi en France du 19 au 22 septembre 1996. Il cherche
d'évidence à accréditer l'idée que la France serait la "fille
aînée de l'Église". On ne saurait oublier que Jean-Paul II,
accueilli en grande pompe par Jacques Chirac et son gouvernement,
s'est illustré par sa condamnation criminelle de l'usage du
préservatif et par son soutien aux commandos anti-IVG, qui bafouent
ici la loi Veil et vont jusqu'au meurtre aux Etats-Unis. Il est
proprement scandaleux qu'un gouvernement supposé garantir et
incarner
les principes de laïcité en arrive à glorifier "l'identité
chrétienne de la France" chère à J.M. Le Pen.
Les
pouvoirs publics, en violation de la loi de 1905 de séparation des
Églises et de l'État, vont jusqu'à financer généreusement, sur
les fonds publics, les cérémonies religieuses accompagnant la venue
du pape en France. Au moment même où vont être prélevé des
dizaines de millions de francs dans les caisses de l'État afin de
financer cette initiative, le gouvernement choisit de prêcher les
vertus de l'austérité en matière de dépenses sociales... Les
salariés, et à leurs côtés tous les défenseurs du service public
et de la laïcité, apprécieront ! Le 16 janvier 1994, dans les rues
de la capitale, un million de citoyens avaient dit non à la dernière
agression contre l'école publique. De même le 25 novembre 1995, par
dizaines de milliers nous avons défendu les droits des femmes. Nous
n'accepterons pas davantage cette nouvelle remise en cause de la
laïcité. Cette opération participe de l'offensive contre les
libertés individuelles et les droits sociaux et contribue au
rétablissement d'un "ordre moral » que les femmes et les
hommes épris de liberté ont toujours combattu : nouvelle mise en
cause de l'école publique par le prérapport de la commission
Fauroux ; volonté affichée de démanteler les services publics ;
attaques répétées contre le droit des femmes à l'avortement, à
la contraception et à l'emploi ; misé en oeuvre d'une politique
familialiste ; multiplication de législations sécuritaires
instaurant une véritable chasse à l'étranger et aux sans-papiers ;
discriminations envers les homosexuels, etc. On comprend pourquoi
l'extrême-droite (Front national, monarchistes, intégristes etc.),
ainsi encouragée dans le révisionnisme historique, utilise cette
commémoration pour distiller ses thèses de haine, et ses
conceptions de l'identité nationale, en rupture avec les principes
démocratiques de la Révolution française. Le 22 septembre le pape
sera à Reims pour commémorer le baptême de Clovis. Ironie de
l'histoire ou provocation, le 22 septembre c'est aussi et surtout la
date de la proclamation de la première République. Les citoyennes
et les citoyens de ce pays saisiront cette occasion pour rappeler à
nos gouvernants les valeurs républicaines de Laïcité, d'Égalité
et de Liberté qui ont fondé notre identité, et faire entendre une
autre voix: celle de la solidarité et de la citoyenneté.
Ordre
moral ? Et puisqu'on voudrait nous engluer dans un ordre moral où
les plus moraux ne seraient les encenseurs d'un tel ordre -
l'Histoire en fait foi - ACC ne résiste pas au plaisir de reprendre
in extenso cette information publiée par le "Réseau
Voltaire"
dans son édition du 4-6 au 10-6-96 :
La
justice italienne lance un mandat d'arrêt international contre S.
Em. le cardinal-archevêque Ricardo-Maria Caries Le 1er juin
1996, le Parquet de Torre Annunziata (Italie) a émis 33 mandats
d'arrêt internationaux dans le cadre d'une enquête sur une affaire
complexe de blanchiment d'argent, de trafic d'armes et de matériels
radioactifs.
Trois
des personnes recherchées sont connues du grand public : le leader
russe Jirinovski, l'ancien grand-maître de la loge P2 Licio Gelli,
et S. Em. le cardinal Ricardo Maria Caries archevêque de Barcelone.
En
novembre 1995 le parquetde Torre Annunziata avait déjà souhaité
entendre l'archevêque de Barcelone. Sur la foi de documents et
d'écoutes téléphoniques, les magistrats napolitains le
considéraient comme le principal chef de la Camorra. Ils lui avaient
alors demandé de s'expliquer dans le cadre d'une affaire de trafic
d'armes, de drogues et de pierres précieuses. Le Saint- Siège, la
Conférence épiscopale d'Espagne, et le gouvernement espagnol
avaient apporté leur soutien à l'archevêque qui avait refusé de
répondre à la commission rogatoire.
Agé
de 70 ans, Mgr. Ricardo-Maria Carles-Gordo a été créé cardinal
par S. S. Jean-Paul II le 26 novembre 1994. H est membre de la
Congrégation pour l'Éducation catholique et surtout du Conseil
pontifical Justice et Paix dont le rôle principal est de pourvoir en
armement les minorités chrétiennes menacées (comme au Liban ou en
Croatie). Mgr. Ricardo Maria Caries est l'un des 14 cardinaux ayant
accès direct aux comptes du Saint-Siège. H siège en effet au
sommet du pouvoir temporel de l'Église: au "Coetus Cardinalium
ad consulendum rébus organicis et oeconomicis Apostolicse Sedis".
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