Paris,
le 25 Mars 1871.
COMITÉ
CENTRAL
Le
Comité central s’empresse de transmettre à la population de Paris
la dépêche suivante d’un de ses délégués à Lyon :
« Lyon,
24 mars 1871.
Aux
citoyens membres du Comité central, à Paris.
Nous
sommes arrivés à Lyon et immédiatement introduits à
l’Hôtel-de-Ville ; nous avons dû paraître au balcon, aux
acclamations de plus de vingt mille citoyens.
Dix-huit
bataillons sur vingt-quatre sont heureux de se fédéraliser avec les
deux cent quinze bataillons de Paris.
Pas
une goutte de sang versé, grâce aux mesures préservatrices prises
par la commission provisoire.
Le
gouvernement de Versailles n’est pas reconnu.
En
somme, la cause du peuple triomphe, et Paris seul est reconnu comme
capitale.
Pour
la délégation,
AMOUROUX. »
À
l’appui de cette lettre, Lyon envoyait un exemplaire de l’affiche
suivante :
RÉPUBLIQUE
FRANÇAISE COMMUNE DE LYON
Le
comité démocratique de la garde nationale du Rhône.
Le
comité central démocratique de l’alliance républicaine du Rhône
aux Lyonnais.
« Citoyens,
La
commune vient d’être proclamée du haut du balcon de
l’Hôtel-de-Ville, aux applaudissements frénétiques de la
population entière.
Notre
ville qui, la première au 4 septembre, a proclamé la République,
ne pouvait tarder d’imiter Paris.
Honneur
à cette courageuse et vaillante population lyonnaise !
Elle
vient de concourir au rétablissement de la liberté et de la vraie
république.
Elle
vient de reprendre la direction de ses intérêts trop longtemps
absorbés par le pouvoir central.
Avec
la commune, citoyens, nous aurons un pouvoir unique qui concentrera
dans ses mains la force armée et la police municipale.
Avec
la commune, les impôts s’allégeront, les deniers publics ne
seront plus gaspillés, les institutions sociales attendues avec une
légitime impatience par les travailleurs seront fondées et mises en
pratique. Une ère nouvelle, citoyens, commence pour notre cité.
Bien
des souffrances et des misères seront soulagées, en attendant que
disparaisse la hideuse plaie sociale appelée paupérisme.
Que
les habitants restent calmes et dignes dans leur victoire !
Qu’ils
aient confiance, et bientôt l’ordre et la prospérité ne seront
plus de vains mots.
Par
notre attitude, prouvons aux ennemis de la vraie liberté que le
peuple ne confond jamais cette sublime institution appelée commune,
avec les débordements dont ils se plaisent à l’accuser.
Bientôt
nos détracteurs eux-mêmes seront contraints de reconnaître que le
peuple est digne d’être régi par des institutions républicaines.
Soyons unis et restons armés pour soutenir la République une et
indivisible.
Vive
la commune ! Vive la République !
Pour
le comité de la garde nationale,
LACONDAMINE,
MALARD, JERRICARD, A. DELMAS, FRANQUET.
Pour
le Comité démocratique de l’alliance républicaine.
BRUN,
ROLAND, PRÉSIDENTS ; GOUTORBE, CHAPITET
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