Se
dit des catégories, des classes entre lesquelles une nation est
partagée par la loi civile et religieuse. Par extension, se dit
aussi de certaines classes de personnes pour les distinguer du reste
de la nation à laquelle elles appartiennent, et, dans ce sens ne
s'emploie guère que par dénigrement. Ex. : Il a tous les préjugés
de sa caste.
Il
n'y a plus de pays, aujourd’hui divisés en castes, l'Inde
exceptée, et encore, le mouvement gandhiste tend-il à faire
disparaître cette vieille organisation. Dans l'Inde, ainsi
d'ailleurs qu'en Egypte on retrouve dans la plus vieille antiquité,
trace des divisions nationales, par castes. Dans la Perse, les castes
ont été moins marquées; les Juifs n'ont connu que la caste
sacerdotale; elles n'ont existé en Chine qu'accidentellement et le
bouddhisme les a détruites partout. En Egypte, avant l'établissement
des monarchies, la nation était divisée en trois castes : les
prêtres, les guerriers et le peuple. Dans l'Inde, selon le
Législateur des Indous, Manu, ils doivent à Brahma leurs lois et
leurs usages; Krishna, fils de Brahma, divisa la nation en quatre
castes principales, qui n'ont entre elles aucun rapport et qui ne se
mêlent jamais par des alliances. Ce sont : 1° Les Brahmanes, sorti
de la bouche de Dieu; 2° les Kchatryas, formés de ses bras; 3° les
Raysiahs, de ses cuisses; 4° les Sûdras de ses pieds. La première
de ces castes, celle des Brahmanes fut destinée au sacerdoce; elle
occupa aussi les emplois les plus élevés, ministres, conseillers,
etc. Les Kchatryas furent destinés au métier des armes. Aux
Raysiahs fut confiée la direction de l'agriculture, du commerce, de
l'industrie, le soin d'élever les troupeaux. Enfin, les Sûdras
exercèrent plusieurs métiers et furent laboureurs, domestiques,
parfois esclaves. Cette dernière caste, avec sa sous-caste ou tribu
des parias est de beaucoup la plus nombreuse et compte les neuf
dixièmes de la population de l'Hindoustan.
Chaque
caste a ses privilèges tant au point de vue du costume et des
préséances qu'à celui de la nourriture. Nul ne peut sortir sa
caste, soit pour monter, soit pour descendre, sans crime. La caste
des parias notamment est tenue dans une abjection incroyable, une
ignorance crasse, qui sont la honte de l'Inde. En Europe, les nations
furent longtemps, sans qu'il y ait des démarcations aussi
rigoureuses, divisées en castes. Les seigneurs qui monopolisaient
les richesses et le savoir, avec les prêtres; d'autre part, les
serfs et esclaves, monopolisant le travail, la misère et
l'ignorance, formaient bien deux castes ou classes et plus tard,
trois, grâce aux « affranchis » devenus bourgeois. Il est à noter
que partout, la caste première, est celle des prêtres, qui partout
monopolise les développements de l'intelligence et s'en sert pour
maintenir dans le servage le plus grand nombre possible de membres de
la nation. Mais la nécessité « d'affranchir » des serfs pour
faire travailler les autres serfs les oblige à laisser l'instruction
se répandre chez les affranchis. Ceux-ci s'enrichissent de
biens
mobiliers, affranchissent à leur tour d'autres esclaves et quand ils
se sentent assez forts, se débarrassent de l'autorité de la caste
des prêtres et des seigneurs.
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