Ve
ARRONDISSEMENT DE PARIS
(MAIRIE
DU PANTHÉON)
Citoyens,
Il
y a peu de jours, votre municipalité était déserte ; — les
hommes que vous aviez élus au 4 novembre, quand triomphaient les
idées de réaction, sentant le courage revenir au peuple, se sont
enfuis tour à tour.
Sur
le désir de nos amis du Comité central, nous avons remplacé cette
municipalité défaillante.
Nous
l’avons fait au moment où de tristes compétitions, des menées
qui se couvrent d’un prétendu amour de l’ordre et de la légalité
préparaient peut-être une lutte armée et allaient,
involontairement sans doute, ramener ces tristes journées, non
oubliées de vous, où le sang du peuple inondait nos rues.
Malgré
ces démonstrations hostiles, malgré les calomnies que nous
dédaignons, nous sommes restés inébranlables dans nos sentiments
de rapprochement et d’entente.
Nous
avons réussi. La paix est faite, les malentendus expliqués, et
toute chance de danger, nous l’espérons, éloignée à jamais.
Mais
la paix dans la rue sera insuffisante si elle ne s’accompagne pas
de l’accord dans les esprits, de l’homogénéité dans le conseil
qui va gérer tous vos intérêts.
Les
hommes du 4 septembre ont laissé consommer la défaite, ruiné ou
compromis les destinées de la France.
Défiez-vous,
citoyens, de ceux qui ont été leurs complices, leurs collaborateurs
ou même leurs adhérents, — de ceux qui, sous couleur de respecter
l’ordre, de défendre la légalité, prennent parti
pour une assemblée monarchique, née sous cette double influence :
la peur et la pression prussienne.
Ecartez
de vous ceux qui regardent comme une voie fatale l’oeuvre du
salut que vous accomplissez dans un admirable accord.
Déjà
vous avez les grands centres, bientôt le pays entier sera avec vous.
Electeurs
du Ve arrondissement, vous prouverez par votre vote que vous vous
associez à cette force immense, récemment révélée, qui résulte
de l’union, de la fédération de la garde nationale ; — que vous
ne blâmez pas ces jeunes citoyens dont l’énergie, le talent, la
probité et l’audace heureuse ont subitement transformé une
situation et vaincu la vieille politique.
Les
autres classes, en réduisant le pays aux plus tristes extrémités,
ont désormais donné la mesure de leur impuissance et de leur
caducité : — elles ont perdu le droit de se dire les seules
classes gouvernementales.
Laissez
arriver l’honnêteté, le travail, la justice ; — ouvrez les
portes au prolétariat instruit, au vrai peuple, à la seule classe
pure encore de nos fautes et de nos déchéances ; à la seule,
enfin, capable de sauver le pays.
Le
maire provisoire, D.-TH. RÉGÈRE
Les
adjoints provisoires,
ACONIN,
MURAT,
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