Il
y a quelques jours, M. Michelet consacrait à Garibaldi les lignes
suivantes :
Il
y a un héros en Europe. Un !
Je
n’en connais pas deux.
Toute
sa vie est une légende. Comme il a les plus grands sujets d’être
mécontent de la France, comme on a tiré sur lui à Aspromonte,
Mentana, vous devinez que cet homme va se dévouer pour la France.
Et
combien modestement !
Peu
importe où on le mette, au poste le plus obscur et le moins digne de
lui.
Grand
homme, mon seul héros, toujours plus haut que la fortune, comme sa
sublime pyramide monte, grandit vers l’avenir !
Elle
sera belle, l’histoire des nobles coeurs italiens qui firent tant
d’efforts pour le suivre. Ni la mer, ni l’horreur des Alpes en
plein hiver, ne les arrêtait.
Quel
hiver ! le plus terrible.
Dans
une tempête de neige qui a duré plusieurs jours et fermé tous les
passages (fin novembre), un de ces vaillants n’a pas voulu
s’arrêter.
A
travers l’affreux déluge, de station en station il a obstinément
monté. Le tonnerre des avalanches n’a pu le retarder. Il a monté,
opposant aux frimas qui la raidissaient la force de son jeune coeur.
Tout
hérissé de glaçons, quand il arrive en haut, il n’était plus
qu’un cristal.
La
tempête avait fini, l’homme aussi.
Il
se trouva fini, raidi sous la voûte d’où l’on voit déjà la
France.
C’est
là qu’on l’a trouvé. Rien sur lui, point de papier qui le fit
connaître.
Tous
les journaux en parlèrent, mais ne purent dire son nom…Son nom ?
Je vais le révéler.
Celui
qui, d’un si grand coeur, dans cet abandon de la France, s’était
élancé vers elle, il s’appelait… Italie.
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