Action
qui consiste à s'introduire dans la demeure d'autrui, pour y dérober
ce qui lui appartient.
De
même que le vol, l'escroquerie, le meurtre, le crime, le cambriolage
est un fruit de l'arbre social actuel, il est un des vices
qu'engendre le capitalisme.
La
bourgeoisie et sa justice prétendent que le cambriolage est fils de
l'oisiveté, de la paresse, etc..., alors qu'en réalité il est
souvent déterminé par la misère et le désir de vivre d'une façon
normale en se procurant les ressources indispensables que n'assurent
pas les salaires du travail « honnête ».
Le
cambriolage est réprimé dans tous les pays du monde, comme une
atteinte à la propriété privée, individuelle ou collective, et
cela se conçoit puisque tout l'ordre social est élaboré sur ce
principe de propriété. La sévérité avec laquelle la justice
sévît contre les cambrioleurs, se comprend d'autant plus, qu'en
général, ceux-ci sont issus de la classe pauvre, et n'ont pas
acquis, par l'instruction et l'éducation, les moyens d'user de
procédés légaux, tels que le commerce, l'industrie, la banque,
l'assurance, pour s'approprier le bien du prochain ; d'autre part, le
cambriolage s'exerçant, d'une façon presque exclusive, au détriment
d'individus appartenant à la bourgeoisie, cela suffirait à
expliquer la férocité de la répression.
Vu
ses risques, le cambriolage nécessite un certain courage physique,
et une énergie indéniable ; il ne peut cependant pas être
présenté, sur le terrain de la lutte de classe, comme une doctrine
de révolte ou comme un moyen de libération sociale. Durant les
périodes de trouble, et plus particulièrement à l'aube de
l'Anarchisme, certaines individualités se réclamant de l'Anarchie
se livrèrent à cette action dans un but totalement désintéressé.
En Italie, en Espagne, et surtout en Russie, sous le régime
tsariste, lorsque la répression s'exerçait violente contre les
révolutionnaires et que la propagande engloutissait les faibles
ressources du mouvement, des hommes se dévouaient et, au péril de
leur liberté et même de leur vie, s'attaquaient à la propriété
bourgeoise pour étendre financièrement les moyens de lutte.
L'expérience a démontré, depuis, l'inopérance de ces actions,
pour assurer la vie d'un grand mouvement qui doit s'appuyer sur le
peuple et ne vivre que par la sympathie et l'effort des opprimés ;
et l'on peut dire que le cambriolage, du point de vue anarchiste,
n'est plus aujourd'hui qu'un accident.
L'État
et les gouvernements se réservent cependant un droit au cambriolage.
Celui-ci prend alors le nom de perquisition. (Voir ce mot.)
En conséquence, déterminé par le capitalisme, le cambriolage ne
disparaîtra qu'avec lui. On lira avec intérêt, les déclarations
de l'Anarchiste Jacob, devant la Cour d'assises de la Somme, et qui
furent publiées en brochure sous ce titre : « Pourquoi j'ai
cambriolé ».
J.
CHAZOFF
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